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Jambon charge l'agent de liaison belge en Turquie sur El Bakraoui: "Un sale petit jeu politique", "Indigne d'un homme politique"

Jambon accuse l'agent de liaison belge en Turquie de mauvais travail: "Un sale petit jeu politique", "Indigne d'un homme politique"
 
 

Jan Jambon est le plus grand des lâches, c’est une déclaration ce samedi matin de Vincent Gilles, le Président du syndicat libre de la fonction publique. Il réagit au suivi du terroriste présumé Ibrahim El Bakraoui qui a provoqué une crise politique au sein du gouvernement. Le ministre de l'Intérieur s'est défendu hier en accusant l'officier de liaison de la police fédérale belge à Istanbul, Sébastien Joris, de ne pas avoir fait correctement son travail. Un lynchage public et médiatique très peu apprécié par le syndicat de police.

Le SLFP Police s'est dit, samedi, "profondément heurté" par les déclarations du ministre de l'Intérieur Jan Jambon, vendredi à la Chambre, pointant du doigt le travail de l'officier de liaison de la police fédérale belge à Istanbul, qui a, selon le ministre, tardé à réagir, lorsqu'il a été informé de l'interpellation du djihadiste présumé Ibrahim El Bakraoui et de son passé criminel.


"Quelqu'un qui a été pour le moins négligent, pas très pro-actif, ni très engagé"

En évoquant "quelqu'un qui a été pour le moins négligent, pas très pro-actif, ni très engagé dans la gestion d'un dossier dont on sentait directement qu'il s'agissait de terrorisme", le ministre a non seulement traîné un collègue publiquement dans la boue, mais en plus, "développé un pré-jugement évident là où les droits à la défense auraient dû être respectés", a déploré le SLFP dénonçant la politisation rampante de l'appareil policier, depuis la réforme des polices.


La recherche effrénée d'un 'porteur de chapeau'

"Depuis plus d'un an, nous voyons des engagements de forces policières à gauche et à droite, en fonction d'amitiés politiques nous semble-t-il. Et dans le même temps, on exige encore plus d'économies... qui représentent pour la police fédérale une carence en personnel atteignant maintenant 22%", ont souligné samedi les président et vice-président nationaux du SLFP Police, Vincent Gilles et Vincent Houssin, dans un communiqué. "...Un sale petit jeu politique a donc bien commencé: la recherche effrénée d'un 'porteur de chapeau'. C'est ainsi que, bien assis dans son fauteuil vert au sein d'un cénacle rassurant, on détaille ce que l'on sait à ce jour des éléments d'un dossier pourtant si complexe, avec une volonté farouche de trouver 'LA' faute ... imputable à autrui", ont-ils poursuivi. Aux yeux du SLFP, les policiers n'attendent du politique que le respect de leur honneur et leur volonté de tendre vers un même objectif: la sécurité des citoyens.


"C’est regrettable et c’est même scandaleux"

Invité sur le plateau du RTLinfo 13heures, Claude Moniquet, expert en contre-terrorisme, a réagi au déclaration du ministre: "C’est regrettable et c’est même scandaleux. Sébastien Joris est effectivement décrit par ses collègues comme un policier exemplaire qui a toujours bien fait son travail. Il travaille en Turquie dans des conditions extrêmement difficiles avec seulement une secrétaire et des centaines de dossiers à gérer. Il doit s’occuper des criminels turcs arrêtés en Belgique, des familles, des problèmes de rassemblement familiaux, d’enfants kidnappés. Des centaines de dossiers à traiter par un seul homme avec une secrétaire, je trouve que c’est très regrettable d’avoir jeté cet homme en pâture au public. Autant j’ai trouvé très digne l’attitude de M. Jambon quand il a offert sa démission en disant : ‘Je suis responsable politiquement’, autant là je trouve que cette manière de se défausser sur quelqu’un qui n’est même pas là, qui ne peut même pas se défendre et qui en plus est tenu au devoir de réserve, est tout à fait indigne d’un homme politique".


L'officier de liaison ne souhaite pas s'exprimer

"A la demande de notre collègue, Sébastien Joris (officier de liaison de la police fédérale à Istanbul, NDLR), nous demandons aux journalistes de ne plus tenter de le contacter directement. Il ne communiquera aucun élément, ni ne donnera d'interview", indique samedi après-midi la CSC-Services publics dans un communiqué. "Notre collègue souhaite pouvoir continuer à travailler dans la sérénité attendue et voulue en cette période difficile pour tous, mais également, il tient à préserver, tant que faire se peut, sa famille", ajoute le syndicat.


 

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