Notre journaliste Marie Thibaut de Maisières a interrogé douze femmes, candidates aux élections du 14 octobre, sur la place de la femme au sein de leur commune. Cette série appelée "La tirette" se poursuit aujourd'hui avec Aurore Tourneur, bourgmestres cdH et tête de liste CME à Estinnes dans la province de Hainaut.
Les femmes font-elles de la politique autrement ?
Je ne sais pas si les femmes font de la politique autrement, mais je peux vous parler de la manière dont nous faisons de la politique dans mon village à Estinnes. Nous sommes la commune avec le plus de femmes dans l’exécutif. Nous avons quatre femmes sur six ! On travaille de manière Jusqueboutiste : on ne quitte pas une réunion si on n’a pas une solution à un problème. Et nous aimons travailler sur énormément de thématiques pour avancer sur du long-terme.
Pourquoi il a si peu de femmes bourgmestres (seulement 33 sur 262) en Wallonie ?
Il y a peu de femmes en politique en général parce que quand on leur pose la question – j’ai fait l’exercice pour constituer ma liste - elles sont intéressées, mais elles s’inquiètent. Est-ce que j’aurai les capacités, est-ce que je vais avoir le temps ? Alors que les hommes vont répondre plus facilement : « cela me botte, je me lance ! » Une dame va beaucoup plus réfléchir. Les femmes n’ont pas assez confiance en elles.
Comment faire pour en avoir plus ?
Il faut aller les chercher, leur donner confiance en elles. Quand on est une tête de liste féministe, c’est plus facile d’aller chercher des dames.
Votre bilan de 6 ans de maïorat est différent parce que vous êtes une femme ?
Nous avons été particulièrement attentifs au bien-être des employés au sein de l’administration. Parce qu’un employé, quand il est bien dans son boulot, il fait bien son travail. Nous avons été attentifs à toute une série de petites choses du domaine esthétique. Ça semble être un détail, mais changer les abris bus, ça permet d’embellir l’espace et de le rendre plus sécurisé. Mettre des bancs, installer des fleurs, toute une série de choses auxquelles les femmes pensent. Et puis, on a surtout travaillé, et je pense que c’est féminin aussi, on a travaillé sur du long-terme, sur énormément de dossiers différents.
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