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À Charleroi, la propreté est l'un des sujets sensibles des élections: la ville carolo est-elle plus propre?

 
 

Comme souvent, l'un des enjeux de ces élections communales est la propreté. À Charleroi, le sujet est d'autant plus sensible. L'aspect "sale" colle depuis longtemps à l'image de la ville. Les autorités ont fait de la propreté une priorité. Pour la première fois en Belgique, la ville a délégué la propreté à une autre collectivité, à savoir une intercommunale. Un gage d'efficacité selon la majorité en place, mais avec un oubli des quartiers en-dehors du centre-ville selon l'opposition.

Notre équipe s'est rendue dans un quartier de Marchienne-au-Pont. Là, un tas de déchets revient chaque semaine. "Il y a un lavabo, des valises, que faire? Que faire?", interroge Philippe Avola. Il est le délégué propreté du comité de quartier. Il reconnaît un mieux au niveau de l’action de la ville. "Je pense qu'il faudrait un contrôler régulier avec caméras, des agents qui viendraient sur place constater, même de serait-ce que rester une journée ou une nuit", préconise-t-il.
 
Charleroi subit 10.000 tonnes de dépôts sauvages par an. Sur les berges du bras de la Sambre, Pascale se désole de la situation et de l’absence de poubelle le long de ce chemin de balade. "On se promène et on jette, canettes et tout ce qui s'en suit, soit sur le terrain ou dans la Sambre directement. Tout simplement parce qu'il n'y a rien", explique cette habitante.


Une intercommunale pour gérer les déchets

La Ville a mis la propreté comme priorité. Depuis mars, la tripartite PS-CDH-MR a opté pour l’exemple français en matière de propreté. A centre-ville, le moindre coup de balais est donné par une intercommunale des déchets présente 7 jours sur 7.
 
"Avec le renouveau de Charleroi, il y a plus de fréquentation, de visiteurs et de festivités. Cela entraîne de malpropreté et des actes inciviques qu'il faut traiter rapidement. Donc nous avons voulu, avec la Ville de Charleroi, apporter une réponse efficace, de manière à déployer plus de moyens et avoir plus de flexibilité", indique Olivier Bouchat, directeur général de TIBI, l'intercommunale de gestion des déchets.

Beaucoup de moyens concentrés dans le centre-ville, et pratiquement rien dans les quartiers

L’opposition politique carolo gronde: le chef de file des Ecolos dénonce un oubli des anciennes communes. La propreté n'y est pas encore complètement transférée à l’intercommunale.
 
"C'est beaucoup de moyens concentrés dans le centre-ville, et pratiquement rien dans les quartiers. Ici on est à 200 mètres du centre-ville, on est tout près des quais, et les rues sont vraiment dégueulasses. La Ville de Charleroi a mis une septantaine d'hommes sur le centre-ville, et puis il y a une centaine de travailleurs pour faire les 54 autres quartiers de la Ville de Charleroi", confie Xavier Desgain, conseiller communal Ecolo.


L'échevin affirme que les balayeuses parcourent tout le territoire communal

Nous avons confronté l'échevin MR de la propreté, Cyprien Devilers, à cet argument. "Pourtant, ici on est hors du petit ring. Derrière nous on a une balayeuse qui nettoie. Nous sommes à Gilly et les balayeuses de TIBI parcourent l'ensemble du territoire communal, tous les quartiers. On balaie à l'heure actuelle plus de 1.000 kilomètres par mois. C'est énorme", explique-t-il.
 
Le coût: environ 4 millions d'euros par an. Résultat: certains cloaques connus des environs ont presque disparus… un sentiment d'insécurité qui s'estompe.


 

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