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Edito sur la grève: peut-on remettre en question ou pas les acquis accordés dans le passé?

Edito sur la grève: peut-on remettre en question ou pas les acquis accordés dans le passé?
 
 

La grève du rail côté francophone est-elle justifiée ?

Justifiée dans le chef des travailleurs à qui l’employeur veut enlever des acquis sociaux, traduisez des privilèges qui sont finalement comparables à ceux octroyés ailleurs dans la fonction publique.

Injustifiée par contre pour l’employeur, la SNCB, et le gouvernement qui ne comprennent pas pourquoi dans les pays voisins les chemins de fer sont plus productifs avec moins d’avantages.

Injustifiée aussi pour le citoyen qui paye plus de 400€ d’impôts qui vont directement à la SNCB, une partie de ceux-ci servant à financer un statut beaucoup plus favorable que ce qu’ils ont chez un employeur privé.

Pourquoi un statut aussi favorable pour les cheminots statutaires?

Un héritage d’un temps où l’on engageait dans la fonction publique pour résorber le chômage, un temps où l’on creusait la dette publique en pensant que la croissance allait revenir et qu’on allait effacer tout cela … Un temps aussi où la SNCB était un vrai service public, protégé, peu ou pas du tout soumis à la concurrence. Un temps révolu.

La SNCB reste une entreprise publique comme Proximus, ex-Belgacom, ou la Poste. La différence, c’est que dans ces deux entreprises-là, on a arrêté d’engager des statutaires dotés de ces statuts si favorables comparés au secteur privé. Le nombre de statutaire s’est donc réduit progressivement. Ce qui n’est pas le cas du personnel de la SNCB, encore majoritairement statutaire. Un statut qui, contrairement à ce que disent les syndicats n’est plus nécessaire aujourd’hui pour 80% des fonctions. Que les conducteurs de train, par exemple, aient un statut particulier, c’est nécessaire, voire indispensable. Pas pour les fonctions administratives.

Mais la SNCB reste un service public que les syndicats entendent défendre?

Les syndicats, quoi qu’ils en disent, n’entendent pas défendre le service au public. En clair ils disent vouloir continuer à bénéficier des mêmes acquis et que le contribuable continue à payer pour. On touche ici à un principe fondamental, les acquis sociaux. La question posée par ce conflit étant: peut-on remettre en question ou pas les acquis accordé dans le passé ? Du côté du gouvernement et de la direction de la SNCB on considère qu’avec ce qu’elle coûte, elle pourrait être plus productive. Nous sommes donc dans un débat de principe, qui, à terme, risque de se poser ailleurs dans la fonction publique. Comprenons donc l’intérêt individuel des cheminots, qui ont signé pour ce statut, tout en leur rappelant, que la somme des intérêts individuels ne représente que rarement l’intérêt collectif.

D'ici 2025, 55% des effectifs auront quitte´ les Chemins de fer belges, et l’enjeu est de pouvoir recruter des profils, parfois rares sur le marché du travail, mais sans leur accorder des avantages disproportionnés par rapport au marché du travail.


 

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