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Une classe de rhéto crée une application pour smartphone "sans l'aide de personne": comment ont-ils fait ?

Une classe de rhéto crée une application pour smartphone "sans l'aide de personne": comment ont-ils fait ?
Trois membres de la Mini-Entreprise.
 
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Dans le cadre du programme "Mini-Entreprise", neuf jeunes étudiants de 17 à 18 ans sont parvenus à mettre sur pied une société de jeu vidéo pour appareil mobile: leur jeu "Fish n' Pig" est même disponible sur l'App Store. Mais comment ont-ils fait ? Et combien cela leur a-t-il coûté ?

On dit que les jeunes ne pensent qu'au jeu vidéo. Dans certains cas, c'est plutôt une (très) bonne chose.

Quentin et huit autres jeunes, tous âgés de 17 à 18 ans, avaient beaucoup d'ambition au moment de s'inscrire au programme "Mini-Entreprise": ils voulaient "essayer de faire une application pour smartphone", nous a confié cet élève de 6e secondaire du Collège Saint-Hubert de Watermael-Boitsfort, à Bruxelles, après avoir contacté la rédaction de RTL info via la page Alertez-nous.

Alors que "peu de gens y croyaient", ils ont finalement réussi, en quelques mois et sans faire appel à des développeurs externes, à mettre sur l'App Store (le magasin d'application pour iPhone et iPad) le jeu Fish n' Pig, qui signifie littéralement: Poisson et Cochon.

Pour eux tous, avant de se lancer dans les études et le monde du travail, "c'est une grande fierté" et l'acquisition de "beaucoup d'expérience".

C'est quoi une "Mini-Entreprise" ?

Si ces neuf jeunes ont pu concrétiser leur projet, c'est aussi grâce à l'encadrement de l'asbl Les Jeunes Entreprises, dont l'une des activités destinées à stimuler l'esprit d'entreprise auprès des adolescents, est le programme "Mini-Entreprise".

Son but: "concrétiser la notion d'entreprenariat", peut-on lire sur le site de la LJE. Durant une année scolaire, habituellement la rhéto, les étudiants doivent fonder et gérer une petite société. Ces mini-entrepreneurs "développent des compétences en occupant des postes clés dans les départements ressources humaines, financier, technique, commercial ; en collaborant au management, à la publicité, au marketing, à la comptabilité, aux techniques de vente", etc… Bref, comme dans la vraie vie.

L'asbl fournit des outils techniques (guides en tout genre), mais surtout un encadrement humain professionnel, souvent des conseillers volontaires issus du monde de l'entreprise.

"Une bande de potes"

Nous avons demandé à Quentin quelles ont été leurs motivations pour se lancer ce défi exigeant en termes de temps et d'énergie, alors qu'ils abordent la dernière année de secondaire. "Pour l’expérience d'une part: les jeunes entrepreneurs reçoivent un certificat à la fin des Mini-Entreprises".

Vient ensuite "la curiosité: chaque année les rhétos sont si enthousiastes en vendant leur produit, cela donne envie d'essayer à son tour".

Enfin, "la plus importante des motivations: c'est que nous sommes une bande de potes qui voulaient entreprendre quelque chose en commun et y prendre le plus de plaisir possible. Le jeudi est devenu un jour important car nous nous réunissons chez l'un d'entre nous pour notre réunion hebdomadaire. Durant ces réunions on rit, on célèbre nos succès ou on surmonte nos défaites".


Ils ont appris à coder sur internet

Pour se lancer dans le projet d'une mini-entreprise, "il faut au départ vendre des actions à 7 euros l'unité", nous a expliqué Quentin, qui occupe le poste de directeur marketing. "Cela a permis de constituer un capital de départ", qui a servi à payer l'infographiste, seule aide extérieur à laquelle ils ont fait appel.

Pour le reste, l'équipe composée de neuf jeunes s'est débrouillée. "Certains étaient doués en dessin": ils ont fait les esquisses principales du petit jeu vidéo pour smartphone, que l'infographiste à transformer en dessin numérique.

Quant à la base de l'application, à savoir son développement, son écriture en langage informatique, deux d'entre eux s'en sont chargés.

Aussi impressionnant que cela puisse paraître, "ils ont appris à coder en Swift (un type de langage, NDLR), avec le logiciel Xcode (qu'Apple met à disposition des développeurs), en suivant des tutoriels sur internet". Ces deux membres de l'équipe avaient déjà des petites connaissances en informatique, mais pas d'expérience en codage.

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Mettre une application sur l'App Store: "80€ par an"

"On a débuté concrètement le projet en octobre, et l'application est disponible depuis environ trois semaines (soit début mars 2015)", a précisé Quentin.

La réussite de leur projet, qui a reçu le "prix du produit le plus innovant lors du Congrès des mini-entreprises", passe aussi par un business plan, pour en estimer la rentabilité: "Il y a une version gratuite de l'application, avec des publicités, et une version payante, à 0,99€, sans pub".

Quant aux frais pour mettre une application sur le fameux App Store, ils ne sont pas gigantesques. "Il faut payer 80€ pour avoir un compte programmeur chez Apple. L'application est disponible durant un an", jusqu'à ce qu'ils renouvellent cet abonnement.

A la fin du projet de cette mini-entreprise, l'argent gagné sur le Store (même si c'est surtout la version gratuite de l'application qui est téléchargée, "on atteint la barre de 1.000€"), sera d'abord destiné à rembourser les actionnaires (qui ont investi maximum 7€ par personne).

S'il reste de l'argent, "on touchera un mini-salaire".


Avant tout, une fierté et une réussite

La réussite financière de l'opération n'est qu'un détail. "C'est avant tout une grande fierté, une réussite, car peu de gens y croyaient", nous a expliqué Quentin. Et il y a de quoi se vanter: son équipe est "la première mini-entreprise belge à avoir créé une application sans l'aide de personne".

Il y a également "beaucoup d'expérience accumulée: on sait comment se comporter en entreprise". Et ce n'est pas comme à l'école, "où un fait le travail et les autres en profitent: s'il y en a un qui ne remplit pas son rôle, le projet est en péril".

Enfin, Quentin nous apprend que "l'un des membres de l'équipe, notre directeur commercial, était timide: l'expérience l'a changé, il a gagné en maturité, comme nous tous".

La suite, pour ces 9 jeunes, "ce sont les études". Et forcément, cette expérience risque d'avoir une influence sur cette étape cruciale de la vie. "Celui qui a programmé est emballé: il veut faire ingénieur civil ou ingénieur en informatique". Quant à Quentin, ce sera "ingénieur civil ou ingénieur de gestion", a-t-il conclu.

Il y a également "une compétition des mini-entreprises: la gagnante représentera la Belgique à Berlin pour le rendez-vous des mini-entreprises européennes. Nous ferons tout notre possible pour représenter la Belgique". 

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