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Sylvie opérée d’urgence en vacances: "L'assistance veut qu'elle revienne à pied?"

 
 

En vacances à Narbonne, Sylvie a dû subir une intervention chirurgicale. Françoise, son amie, a décidé de la rejoindre afin qu’elle ne soit pas seule jusqu’à son retour en Belgique... 18 jours plus tard, alors que la plupart des rapatriements se déroulent en 2, 3 jours. La famille perdait patience, mais Mutas, l’organisme d’assistance médicale internationale, tient à s’expliquer: "Toutes nos décisions sont prises dans l’intérêt du patient."

Philippe a contacté la rédaction de RTLinfo.be via notre page Alertez-nous afin de nous faire part de la situation difficile dans laquelle sa compagne Françoise et son amie Sylvie se sont retrouvées dans le sud de la France. A Narbonne en famille depuis le 21 juin, Sylvie, une habitante de Jumet, a vu ses vacances se transformer en cauchemar dès le lundi suivant. La mère de famille a dû subir une opération de la vésicule biliaire en urgence. Mais il y a eu des complications et son état s’est aggravé à cause d’une pancréatite causée par une bactérie.

Son mari demande un rapatriement…

Fabrice, son mari, a alors débuté les démarches pour faire rapatrier Sylvie. Il a contacté Mutas, qui est l’organisme d’assistance médicale internationale commun à nos principales mutuelles (voir encadré). "Les gens qui ont accès à Mutas grâce à leur mutuelle ont une carte avec un numéro général qu’ils emmènent à l’étranger. Ils savent nous atteindre directement par téléphone sans passer par leur mutuelle", explique Annie Ceron, la directrice de Mutas.

… repoussé une première fois

Le rapatriement "était prévu pour le vendredi 5 juillet, mais le médecin de Mutas a préféré ne pas envisager cette solution car il aurait fallu prévoir un rapatriement médicalisé", estimait Fabrice. Cependant, la directrice de Mutas assure que "les raisons de postposer un rapatriement sont strictement médicales. Le type de rapatriement est conditionné à la pathologie, à la distance qui sépare le patient de la Belgique et à la législation internationale. En fonction de tout cela, soit on opte pour un rapatriement en ambulance, soit par avion, de ligne ou médicalisé."

Les médecins à l’étranger décident

En fait, quand vous téléphonez à Mutas, un dossier est directement ouvert à votre nom par leurs médecins. Ceux-ci "contactent alors directement les médecins sur place pour un diagnostic", détaille Mme Ceron. Ensemble, ils évaluent la meilleure option pour le patient, soit un traitement sur place, soit un rapatriement. Mais celui-ci "est conditionné par les médecins sur place", précise la directrice. "Ce sont eux qui évaluent si le patient est assez stable pour être rapatrié. De plus, il y a des législations à respecter. Pour certaines pathologies, par exemple, il faut obligatoirement attendre plusieurs jours". Voilà pourquoi, si le délai entre le premier coup de téléphone et le rapatriement est généralement de 2, 3 jours, il peut parfois être beaucoup plus long.

Sa famille est rentrée en Belgique

Le 6 juillet, la location du logement de vacances de la famille de Sylvie se terminait. Son mari et ses enfants n’ont eu d’autre choix que de rentrer en Belgique, convaincus que Sylvie allait les rejoindre d’un jour à l’autre. C’est là que Françoise a décidé de rejoindre son amie à Narbonne, pour lui tenir compagnie et la soutenir, elle qui restait aux soins intensifs.

Une ambulance arrive...

Finalement, en accord avec les médecins français, un rapatriement par ambulance est prévu le 9 juillet. "Ce n’est que mardi que l’ambulance est enfin arrivée à Narbonne, mais elle n’était pas assez équipée. C’était limite une camionnette", nous explique Fabrice, furieux. Philippe, le mari de Françoise, confirme: "L’ambulance qui est arrivée était très mal équipée. Les infirmiers n'avaient même pas de tensiomètre! Ils n’étaient peut-être pas au courant de l’état de santé de Sylvie. Elle devait être sous surveillance pendant tout le voyage. Les infirmiers sont finalement repartis vers la Belgique sans elle".

... et repart vide

Le mari de Sylvie contacte alors Mutas. Il ne comprend pas qu'une ambulance aussi basique ait été envoyée alors que son épouse était toujours aux soins intensifs. Mutas lui explique la situation. En réalité, les médecins français ne les avaient pas mis au courant que l’état de Sylvie nécessitait la présence d’une seringue électrique dans l’ambulance. Sans cet équipement qui ne fait pas partie du matériel standard d’une ambulance, la transporter aurait été trop risqué. "Tout le monde fait de son mieux, c’est ennuyeux mais un détail comme celui-là a pu échapper à l’équipe médicale française en cette période touristique de forte affluence", concède Mme Ceron.

Finalement rapatriée par avion

Suite à ce couac, Philippe perdait patience : "Sylvie serait bien mieux en Belgique près des siens. Mais l'assistance veut qu’elles reviennent en Belgique à pied ? Nous, nous restons ici à attendre leur bon vouloir. Les enfants veulent revoir leurs mères". Ils n’ont plu eu à attendre longtemps. Les médecins de Mutas ont finalement décidé de rapatrier Sylvie hier vendredi, le 12 juillet, par avion médicalisé, après avoir réglé son admission à l'hôpital Notre-Dame de Charleroi. "On adapte toujours nos solutions de rapatriement en fonction de l’évolution de l’état du patient, pour ne jamais lui faire courir de risque. Toutes nos décisions, même des reports qui peuvent être frustrants pour le patient et ses proches, sont prises dans l’intérêt du patient", tenait à rappeler la directrice de Mutas.

Toujours un accompagnant pris en charge

A noter que le rapatriement via le même moyen de transport que le patient est toujours pris en charge également pour un accompagnant. Seule exception, s’il s’agit d’un avion médicalisé qui ne peut accueillir que le patient en raison du nombre de médecins, d'infirmiers et d'équipements spéciaux à bord. Dans ce cas-là, le retour de l’accompagnant est organisé via un autre transport, toujours aux frais de la mutuelle. Une bonne nouvelle pour Françoise.


 

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