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Suite aux orages, Cédric se retrouve dans une situation surréaliste à Papignies: "Nous sommes coupés du monde, emprisonnés"

Suite aux orages, Cédric se retrouve dans une situation surréaliste à Papignies: "Nous sommes coupés du  monde, emprisonnés"
 
 

"Toute une rue est coupée du monde par Infrabel", déplore Cédric ce mercredi matin via notre bouton orange Alertez-nous. Suite aux violents orages qui ont touché notre pays, cet habitant de Papignies, dans l’entité de Lessines, se retrouve face à un souci de taille. 

Ce papa de 36 ans n’a heureusement pas les pieds dans l’eau, comme de nombreux sinistrés, mais il ne peut plus sortir de chez lui. Et pour cause: les deux routes bordées de prairies qui mènent au chemin de Chièvres sont inondées. "Ce matin, je pris la voiture pour conduire mon fils à l’école. Mais le premier accès était impraticable. J’ai pris une photo. Et dans l’autre sens, même constat. On a donc dû retourner à la maison", raconte le trentenaire.


Une fermeture définitive controversée 

La seule issue possible était le passage à niveau. Mais Infrabel, le gestionnaire de l’infrastructure du rail, a décidé de le fermer il y a quelques mois. Une fermeture définitive qui avait suscité la colère des riverains. "En 2011, notre village avait déjà subi des inondations plus importantes. Mais on pouvait rentrer et sortir de notre rue par le passage à niveau. Aujourd’hui, ce n’est plus possible. Malgré une pétition, Infrabel a posé des blocs de béton et des grillages pour sceller le passage à niveau. Nous sommes donc emprisonnés", dénonce-t-il.

Au total, les habitants d’une vingtaine de maisons sont concernés. Tous sont cloîtrés chez eux. "Un voisin devait aller voir des clients, mais il ne peut pas partir. Il est aussi devenu grand-père aujourd’hui et ne peut pas se rendre à l’hôpital pour voir son petit-fils", assure Cédric.


"Allons-nous attendre qu'il y ait un mort ?"  

"J’ai aussi un bébé d’un an. S’il a un souci, je ne peux pas bouger. Il y a aussi plusieurs personnes âgées qui pourraient avoir un malaise. Allons-nous attendre qu'il y ait un mort pour rouvrir ce passage", lance le trentenaire, exaspéré. "J’ai appelé la police qui m’a dit que tant qu’il n’y avait pas d’urgence, elle ne pouvait rien faire pour nous aider", ajoute-t-il. Une voisine lui aurait également signalé que les pompiers se disent prêts à venir chercher des riverains en hélicoptère en cas de problèmes. "Chez Infrabel, personne ne décroche. J’imagine bien que c’est loin d’être la priorité, mais il faudrait juste qu’un tracteur vienne ouvrir le passage à niveau pour nous libérer."

Heureusement, les météorologues ne prévoient pas d’autres orages dans les prochaines heures. La situation devrait donc s’améliorer ce mercredi après-midi. "En attendant, on ne sait pas ce qui peut arriver", souligne Cédric.


Que dit Infrabel ?

"Comme nous l’avons expliqué à ces riverains, avec lesquels nous sommes en contact régulier depuis plusieurs mois, la fermeture du passage à niveau de Papignies est motivée par des impératifs de sécurité. Faut-il encore le rappeler ? Le non-respect du code de la route à hauteur des passages à niveau a encore coûté la vie à 11 personnes l’an dernier", nous a expliqué Frédéric Sacré.

"Concernant les inondations, la responsabilité d’Infrabel ne peut en aucun cas être engagée. En effet, après vérification sur le portail de la région wallonne, le chemin de Chièvres (actuellement inondé) n’est repris qu’en zone 'avec un aléa d’inondation faible', comme la majorité du village de Papignies. Sur base sur ces informations, la fermeture du passage à niveau n’était donc pas problématique. De plus, la commune de Lessines a été informée au préalable de cette fermeture et n’a jamais souligné le problème. L’Administration communale de Lessines est donc seule compétente pour prendre les mesures nécessaires afin d’assurer l’accès à cette voirie".


 

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