Percutée par un camion alors qu’elle était enceinte, Barbara n’a pu remplir de constat d’accident puisqu’elle a été emmenée à l’hôpital. Depuis lors, elle s’étonne d’être restée plus de trois semaines sans nouvelle de la police. Voici ce qu’il faut faire si vous vous retrouvez un jour dans la même situation.
Barbara, une habitante de la région de La Louvière, a contacté la rédaction de RTLinfo.be suite à un accident de voiture. Le 20 mars dernier, "un camion a percuté mon véhicule à Fayt-lez-Manage. J'ai été emmenée par ambulance à l'hôpital car je suis enceinte. Heureusement je n'avais rien. La police est intervenue sur les lieux en mon absence et ont pris la déposition de la partie adverse".
Mais depuis lors, Barbara est dans l’incertitude: "J'ai téléphoné à maintes reprises à la police de la zone de Mariemont afin qu'on vienne prendre ma déposition." Finalement, "un inspecteur m'a donné un rendez-vous auquel il n'est jamais venu". Depuis, Barbara ne sait que faire. "Ma voiture est toujours accidentée et je ne sais toujours pas qui est en droit ou en tort", nous a-t-elle expliqué via notre page Alertez-nous.
Un délai "pas anormalement long" pour entendre la version de Barbara
"Ce n’est jamais la police qui dit si une personne est en droit ou en tort", tient tout d'abord à rappeler le commissaire Dominique Ramet, directeur du service contrôle interne de la zone de police de Mariemont. Il nous a expliqué pourquoi Barbara n’a pas encore été recontactée.
Lors d’accidents avec blessé, donc quand une ambulance doit intervenir, les dépositions des victimes sont prises logiquement après les faits puisqu’elles sont emmenées à l’hôpital. Mais en fonction de la gravité de ces faits, il faut compter un délai plus ou moins long. "Si un magistrat se saisit du dossier et rend un avis par rapport à des circonstances plus graves", comme par exemple un accident causé dans le but de blesser ou tuer l’occupant de l’autre voiture, la police "va plus vite" pour entendre la victime.
Mais dans ce cas-ci, "puisqu’il n’y a pas de blessé, techniquement ça devient un accident", rien de plus. Le délai avant d’être convoqué pour une déposition dépend alors de l’emploi du temps du verbalisant, le policier qui a rédigé le procès-verbal le jour de l’accident. Le cas de Barbara n’étant pas spécialement urgent, il suffit par exemple que le verbalisant ait enchaîné plusieurs jours de travail de nuit et ait bénéficié d’une semaine de congé pour que l’audition de la jeune femme ait été repoussée dans le temps. Résultat, "l’inspecteur doit encore prendre contact avec elle pour audition", nous a expliqué M. Ramet, assurant que pour ce type d’affaire, il s’agit certes d’un "délai long, mais pas anormalement long".
Conseil: faire une déclaration d'accident au plus vite à son assurance, qui gèrera la suite du dossier
Barbara pensait devoir attendre d'en savoir plus sur les déclarations du conducteur du camion avant d'entreprendre plus de démarches vis-à-vis de sa compagnie assurance. Elle l'a bien prévenue par téléphone, mais rien de plus. Elle continue donc à rouler -"parce qu'elle roule toujours"- avec sa voiture dont l’arrière gauche est "dans un état catastrophique: plus de porte au réservoir d’essence et le côté gauche à l'arrière qui ressemble à une feuille chiffonnée", nous a-t-elle détaillé.
Dans ce cas de figure, "même quand il y a infraction" et que la police doit intervenir sur le lieu d’un accident, "ça ne vous dispense pas de remplir un constat pour votre assurance", explique encore M. Ramet. Barbara doit donc "faire une déclaration d'accident à son assurance" en leur expliquant sa version des faits. Ensuite, c’est à l’organisme à prendre contact avec la police pour obtenir copie du procès-verbal et avoir la version de l’autre partie. Et si le parquet s’est saisi de l’affaire, "c’est à l'assurance à prendre contact avec le parquet pour lever le dossier répressif".
Barbara attend donc un rendez-vous pour pouvoir être entendue par la police et va rapidement reprendre contact avec son assureur pour le suivi du dossier.
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