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Logan pleure El Blanco, sa biquette attaquée au fusil à plomb près de Péruwelz: "Mes animaux sont mes enfants, ça me dégoute"

Logan pleure El Blanco, sa biquette attaquée au fusil à plomb près de Péruwelz: "Mes animaux sont mes enfants, ça me dégoute"
 
 

Si Logan a eu le courage, malgré la tristesse, de nous contacter, c'est pour avertir toute sa région. Car selon lui, il s'agit d'un geste gratuit qui ne s'explique pas.

C'est la gorge serrée que Logan nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous. L'homme de 35 ans a eu une très mauvaise surprise en se rendant dans son enclos qui se situe près de son domicile à Callenelle, dans la commune de Péruwelz. Il s'y rendait comme tous les matins pour nourrir ses deux biquettes, ses deux cochons, ses poules et ses canards. "Quand je suis arrivé, tous mes animaux étaient cachés", explique-t-il. "C'est très inhabituel car généralement, ils foncent vers moi." Très intrigué, le commerçant indépendant se rapproche et découvre un spectacle d'horreur. "Il y avait une énorme mare de sang", dit-il avec effroi. "Et puis j'ai vu El Blanco à côté."

El Blanco, c'est la petite biquette de Logan. Il s'en occupe depuis deux ans. "On lui avait tiré dessus", se révolte-t-il. "Elle saignait au niveau du dos. Elle souffrait énormément, ça se voyait."

Je n'ai pas d'enfants et, pour moi, mes animaux sont mes enfants

Directement, Logan embarque l'animal et fonce vers une clinique vétérinaire de Tournai. Mais il n'y avait plus rien à faire pour la pauvre bête. "Le plomb a cassé des vertèbres et a pénétré dans la moelle épinière", décrit-il. "Nous avons dû l'euthanasier." A ce moment de son témoignage, Logan ne peut retenir ses larmes. "Je n'ai pas d'enfants et, pour moi, mes animaux sont mes enfants", s'emeut-il. "J'aimais tellement El Blanco. C'est honteux, ça me dégoûte."

Si Logan a eu le courage, malgré la tristesse, de nous contacter, c'est pour avertir toute sa région. Car selon lui, il s'agit d'un geste gratuit qui ne s'explique pas. "Je n'ai aucun ennemi", dit-il. "Il y a parfois des chasseurs pas loin mais c'est impossible que ça soit un accident vu la configuration des lieux. Reste donc un acte volontaire de quelqu'un, pour s'amuser."


On voit bien sur la radio les fragments de plomb (D.R.)

"La maltraitance animale, ce n'est pas anodin"

À la zone de police de Bernissart-Péruwelz, on s'étonne d'un tel acte. "C'est un cas très particulier", affirme le commissaire Christophe Carpaccio. "Je n'ai pas connaissance d'autres situations de ce genre à Callenelle. Même si, dans ma carrière, j'ai malheureusement déjà constaté ce genre de maltraitance sur animaux." Le commissaire confirme que si les faits sont avérés, une enquête sera ouverte pour éviter que ça puisse se reproduire. Ce qui est certain, c'est cette agression est prise très au sérieux. "La maltraitance animale, ce n'est pas anodin", insiste le policier. "La maltraitance, sur les humains ou sur les animaux, c'est toujours très grave."

Je vais mettre des clôtures de deux mètres de haut, des haies et installer des caméras

Face à cette agression, tout le quartier de Logan entre dans une psychose. Présent dans le village depuis seulement deux ans, le commerçant est déjà très bien intégré. "Je remercie tous mes voisins pour leur soutien face à ce qui est arrivé", dit-il. "Mais maintenant tout le monde a peur, car il y a énormément d'animaux dans le village." Comme Logan, les habitants vont prendre des dispositions pour protéger leurs bêtes. "Je vais mettre des clôtures de deux mètres de haut, des haies et installer des caméras", explique-t-il. "Ça va me coûter 4.000 euros alors que je suis déjà en train de refaire toute ma maison. Ça ne pouvait pas tomber plus mal, mais je dois sécuriser mes animaux. Certains voisins vont faire pareil." Depuis l'attaque sur sa biquette, rien n'est plus pareil pour Logan. Il ne dort presque plus. "Je fais des rondes pour vérifier que personne ne s'approche de mon enclos la nuit", explique-t-il.

Le commissaire Christophe Carpaccio de la zone de police Bernissart-Péruwelz peut comprendre cette réaction qu'il juge "naturelle" mais il ne la conseille pas. "Cela peut mener à une vraie escalade de la violence", prévient-il. "Le mieux, c'est de faire confiance à la police. Il est clair que nous allons patrouiller plus souvent à Callenelle."

Des animaux traumatisés

Le plus dur pour Logan, c'est de constater le changement dans le comportement de ses animaux depuis l'agression d'El Blanco. "Ils sont traumatisés. Les cochons me chargent maintenant alors qu'ils étaient très amicaux avant. Je dois les amadouer à nouveau."


"El Blanco" (D.R.)


 

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