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Les Liégeois ont reçu 20 euros de chèques cadeaux, mais seuls 5% des magasins les acceptent: "Un cadeau empoisonné?", se demande Matthias

 
 

La ville de Liège offre 20 euros en bons d’achat à ses habitants. Des chèques cadeaux à dépenser dans les commerces de la ville. Mais pour l’instant, seuls 5% des magasins les utilisent. Ces bons locaux qui ont vu le jour un peu partout durant la crise sont-ils vraiment utiles et quel bilan peut-on en tirer?

Chaque Liégeois a reçu des bons d’une valeur de 20€ dans sa boîte aux lettres. Pour plusieurs citoyens qui nous ont contactés via le bouton orange Alertez-nous, il y a un petit problème: "Peu de commerces acceptent ces chèques". Matthias se demande notamment: "peut-on parler de cadeau empoisonné?". René nous a également écrit. Et son message pointe la même limite: tous les magasins qu’il a visités les refusent.

Dans les rues de Liège, de nombreux passants confirment avoir reçu ces chèques 'Commerçons bien': quatre bons de cinq euros, soit 20 euros par citoyen liégeois. "C’est magnifique, ça aide les gens, surtout que la vie a tellement augmenté", commente une dame. "Moi, j’ai toujours facile de dépenser, quand on m’offre des bons d’achat", se réjouit une autre.

Disons, qu’il y a eu une très mauvaise communication

Le coup de pouce est certainement bienvenu pour les clients des rues commerçantes de Liège. "J’en ai déjà dépensé trois", lance une autre dame rencontrée dans la rue, mais reconnaît-elle, "il y a beaucoup de magasins qui les refusent".

C’est le problème actuellement, dépenser ces chèques est compliqué. Les bons ne sont pas acceptés partout. Ardiana Bitic est la gérante d’un commerce et elle précise pourquoi ils ne sont pas utilisables chez elle: "Disons, qu’il y a eu une très mauvaise communication. On travaille encore un peu à l’ancienne donc on n’a pas non plus toutes les machines actuelles. Du coup, ça peut quand même poser problème d’aller ramener les bons, etc…".

Plusieurs commerçants sont donc réticents, face à une situation qu’il juge un peu floue.

5% des commerçants sont inscrits

"Pour nous, comment est-ce qu’on pourrait récupérer ça ? Comment est-ce qu’on pourrait l’encoder. Pour l’instant, c’est trop flou pour nous, on ne les accepte malheureusement pas", souligne une commerçante. "Il faudrait que je sache exactement comment me faire rembourser", ajoute une autre.

Pour l’instant, 5% des commerçants liégeois se sont inscrits pour participer à l’opération. La liste de ces magasins est à consulter ici. La commune a pourtant dégagé un budget de près de 3,9 millions d’euros. Elle a voulu une mesure simple et efficace.

"Ce n’est pas compliqué, il suffit de détacher le talon du chèque, le commerçant alors établit une déclaration de créance qu’il adresse à la ville. On vérifie si le talon correspond bien au chèque émis et le remboursement se fera dans des délais tout à fait raisonnables", pointe Elisabeth Fraipont, l'échevine du Commerce de la ville.

Un bilan plutôt positif pour ces opérations locales

Ces chèques ont vu le jour dans de nombreuses communes avec la crise sanitaire. Et les bilans sont généralement positifs. La clé du succès de ces différentes initiatives : la simplicité.

"Vous avez autant de systèmes et de mécanismes qu’il y a de communes, chacun y va un peu de sa créativité. Ce qui est important c’est vraiment de travailler de concert avec l’association de commerçants, les gestions de centre-ville ou les gestions de développement local pour le faire au plus près des besoins des commerçants", note Christophe Wambersie, le secrétaire général du SNI, le syndicat neutre pour indépendant.

C’est un chouette coup de pouce de la part de la ville 

La campagne de chèques cadeaux a notamment été un succès à Nivelles. 50% des commerçants ont participé à l’opération. Laurence Pierson, la gérante d’une boutique nous montre le paquet de bons qui ont été utilisés par ses clients : "Il y en a plus ou moins 800, ce qui représente quand même un total de 4.000 euros, c’est un chouette coup de pouce de la part de la ville quand même". Une recette qui a été indispensable pour cette indépendante.

"Honnêtement, je ne trouve pas cela compliqué, il suffit de suivre la procédure et en soi ce n’est pas difficile. Evidemment, ce sont des choses à faire en plus de ce qu’on fait déjà, mais ça vaut la peine", conclut-elle.

Le commerce local a été popularisé avec la crise sanitaire. Il devrait à l’avenir encore se développer.


 

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