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Les étudiants de la province du Luxembourg "entassés comme du bétail" pour rentrer à Bruxelles, le dimanche soir

Les étudiants de la province du Luxembourg "entassés comme du bétail" pour rentrer à Bruxelles, le dimanche soir
 
 

La SNCB n'a pas cessé d'augmenter le nombre de places assises disponibles sur la ligne Arlon-Bruxelles pour faire face à l'afflux croissant des étudiants qui repartent vers la capitale le dimanche. Insuffisant selon le témoignage de Morgane et Adrien qui prennent le train de 18h32 et évoquent des compartiments bondés. Pas très agréable quand on sait que le voyage dure près de trois heures.

"Je ne veux pas dire que c’est tous les dimanches le même cauchemar, mais cette situation est catastrophique depuis que je prends le train. Et d’après certains parents, elle est la même depuis 30 ans" affirme Adrien, via notre page Alertez-nous. Mais de quel cauchemar parle cet étudiant? Chaque dimanche en fin de journée, ils sont des milliers comme lui à prendre le train dans les gares de la province du Luxembourg pour regagner la capitale où ils poursuivent leurs études supérieures. Ces jeunes empruntent tous la ligne Arlon-Bruxelles. Le voyage n'est pas pas bref, il dure près de trois heures.

Mais quand Adrien, ainsi que Morgane, une étudiante en sciences d'éducation à l'Université libre de Bruxelles qui nous a également contactés, grimpent dans le train à Marbehan, première station après Arlon, à 18h47, le convoi serait déjà plein à craquer. "Il n'y a plus de places assises et on est entassés comme du bétail", assure Morgane, qui prend le même train depuis quatre ans. Dès la gare de Marbehan, les voitures sont bondées "à ne plus savoir faire rentrer les étudiants en partance de Libramont et des arrêts suivants (NDLR: Jemelle, Marloie, Ciney, Namur, Gembloux, Ottignies)", confirme Adrien. La photo qui illustre cet article a été prise à la gare de Jemelle, par un autre ami de Morgane. "Elle représente très bien notre quotidien du dimanche", nous écrit-elle.

Les trains les plus à risque: ceux de 17h32 et 18h32

Morgane s'est déjà plainte aux accompagnateurs de train. Elle aurait reçu pour réponse qu'elle payait pour le trajet, pas pour s'asseoir. "Honteux!" réagit-elle. Nos deux interlocuteurs ne seraient pas les seuls navetteurs irrités: "Il y a un ras-le-bol de ma part, mais également de tous les étudiants de ces trains bondés", clame Adrien.

Nous avons contacté la SNCB afin d'obtenir des éclaircissements.

Le dimanche en fin de journée, il y a un train par heure environ (six au total entre 16h32 et 20h32) entre Arlon et Bruxelles. Le problème de suroccupation ne les affecte pas tous, selon la compagnie de chemins de fer qui note cependant que les clients sont toujours plus nombreux.

"Les trains les plus à risque sont ceux de 17h32 et 18h32 car ils regroupent les voyageurs d’Arlon/Libramont qui partent tôt pour ne pas arriver trop tard à leur kot et ceux du nord de l’axe (Marloie/Ciney/Namur) qui mangent en famille et prennent ce même train vers 19h30/20h30", précise Nathalie Piérard, la porte-parole de la SNCB.

Adrien et Morgane prennent en effet tous deux le train de 18h32. Une première solution pour eux consiterait à partir plus tôt ou plus tard. "Il reste encore un certain nombre de places dans les trains de 16h32, 18h00, 19h35 et 20h32", tient à nous rappeler la porte-parole.

La SNCB a accru les capacités: 5638 places assises pour les quatre dernières heures

La compagnie des chemins de fer affirme n'avoir pas cessé d'accroître ses capacités de transport sur cette ligne le dimanche. "Les trains internationaux ont été renforcés, passant de +/- 500 à 622 places. Et de manière générale, ces dix dernières années les voitures double étage ont été progressivement mises en service le dimanche soir pour augmenter le nombre de place assises pour nos clients toujours plus nombreux", développe la porte-parole.

Au bout du compte, ce sont pas moins de 5368 places assises qui sont disponibles le dimanche pour les quatre dernières heures. Visiblement insuffisant si l'on se réfère au témoignage de nos deux étudiants. "On est entassés dans des trains souvent trop petits, ou inadaptés à la situation. J’entends par là, que des trains composés de wagons tout droit sortis du film d’Harry Potter ne sont pas très adaptés aux dimanches soirs. Parce que, qui dit un étudiant voyageant, dis d’office une valise. Le nombre de wagons n’est absolument pas adapté à cette situation", estime Adrien.

Attendre la modernisation de l'axe Namur-Luxembourg

Mais aujourd'hui, en termes de capacité, on atteindrait désormais une limite. "La majorité de nos trains sont en composition maximale et il n’y a plus beaucoup de marge pour offrir davantage de places", informe la porte-parole.

La solution serait donc plutôt à chercher dans l'introduction de trains supplémentaires. Depuis la mi-décembre 2014, un nouveau, celui de 18h, a déjà été rajouté à l'occasion de la mise en place du nouveau plan de transport. Ce sera difficile de faire plus pour le moment. "La SNCB ne pourra pas augmenter le nombre de trains avant la fin des travaux de modernisation de l’axe Namur – Luxembourg", explique la porte-parole.

La situation ne devrait donc pas s'améliorer tout de suite pour Adrien, Morgane et les autres étudiants du train de 18h32. Faisant référence aux grèves récentes et à leurs débordements au mois d'octobre, Adrien constate que le syndicat CGSP "revendique entre autre des conditions de travail correctes". Il se pose donc la question suivante, et "pense que tous les étudiants se posent cette même question aujourd’hui": devrions-nous, les étudiants, nous aussi bloquer des autoroutes, dégrader les autoroutes en y mettant le feu et manifester pour nous faire enfin entendre ?"


 

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