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Les étudiants de l'ULB positifs au covid craignent d'être envoyés directement en seconde session: "Hors de question"

 
 

Plusieurs étudiantes de l’ULB nous ont contactés ce vendredi, via le bouton orange Alertez-nous, pour s’insurger face au protocole d’examen mis en place par l’université bruxelloise, qui dit "faire son possible" pour trouver des solutions. Les autres universités francophones ont adoptés finalement une position commune.

Les étudiants du supérieur qui sont positifs au covid-19 vont-ils être pénalisés ? Sofia, une étudiante, nous a contactés "pour informer de l’inégalité que les étudiants sont en train de vivre […] Les examens, qui souvent sont synonymes d’auditoires remplis de centaines d’étudiants, sont maintenus en présentielEt pour les étudiants en quarantaine, l’ULB nous propose de repasser les examens en seconde session".

Une mesure qui ne réjouit pas du tout les étudiants pour qui cette seconde session est synonyme de deuxième chance après un examen raté. Une deuxième chance en plein été, toujours stressante avant la rentrée…

Plusieurs étudiantes ont donc tenté, vendredi matin, de négocier avec leurs enseignants. Sans succès. Il n'y avait pas d’autre solution que de reporter l’examen, selon les réponses obtenues. Pour Alexia, une autre étudiante de l’ULB, il s’agit d’une mesure discriminatoire: "On assiste à une inégalité honteuse entre les étudiants sains et les étudiants malades", estime-t-elle.

Contacté par Manon, étudiante à l’ULB, le BEA (Bureau des Etudiant.e.s Administrateurs.trices) explique: "Tant que le ministère n’obligera pas les professeurs à faire passer leur examen en ligne, personne ne peut le faire". En effet, les enseignants ne sont pas autorisés à changer les modalités de leur examen sans l’autorisation des autorités académiques. Un problème que Manon comprend : "Les professeurs sont désarmés aussi face à cette situation, pas uniquement les étudiants". Pour elle il faut donc que les autorités de l’ULB réagissent.

Des élèves positifs dans les auditoires ?

Un dernier point est soulevé par les étudiantes qui nous ont contactés. "De nombreux élèves affirment venir en auditoire passer leurs examens en sachant qu’ils sont positifs au Covid… afin d’éviter une deuxième session", explique Alexia. Manon en fait partie : "Je suis cas contact +++, dans ma coloc tout le monde est positif. Moi je tousse, j’éternue, je suis clairement malade. Mais je ne veux pas faire un test PCR. S’ils demandent un CST à l’entrée de l’examen, je suis foutue. Et août j’en veux pas, c’est hors de question. J’irai à l’examen avec le masque et tout, je suivrai toutes les mesures mais je n’irai pas en août".

Que dit l'ULB ?

Au moment de la clôture de notre article vendredi soir, l’ULB a envoyé un message à ses étudiants: "Les facultés feront tout ce qui est possible pour vous proposer une seconde chance de représenter un examen durant la session de janvier ou dans les jours qui suivront la fin de celle-ci", pouvait-on lire dans un email que nous a fait parvenir une étudiante. Dans la foulée, certains étudiants ont reçu une nouvelle réponse de leurs enseignants: ils leur proposent effectivement de repasser l’examen plus tard dans la session, la date restant encore à définir.

Nous avons pris contact avec le service presse de l’ULB pour plus de précisions, mais la réponse est restée la même que celle envoyée directement aux étudiants, à la virgule près.

Finalement, vendredi soir, sans doute face à l'emballement des étudiants et la crainte de voir des cas positifs se rendre dans leurs bâtiments, les universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont communiqué une forme de position commune. "L’évolution de l’épidémie (...) entraîne une montée des contaminations avec un impact plus important qu’attendu sur les étudiantes et les étudiants présentant leur session d’examens de janvier. Dans ce contexte, les rectrices et recteurs se sont réunis en vue de faire le point à ce sujet. Ils rappellent que les règles de quarantaine et d’isolement en vigueur doivent impérativement être respectées. De plus, ils ont convenu de tout mettre en œuvre pour que les étudiantes et les étudiants justifiant de ce motif pour n’avoir pas pu présenter un examen puissent, dans toute la mesure du possible, le présenter durant la session qui débute ou, si nécessaire, dans les jours qui suivront la fin de celle-ci", pouvait-on lire dans un autre email qu'un autre étudiant nous a fait parvenir. 

"Ça ne fait que reporter le problème"

Manon n’est quand même pas convaincue par cette proposition : "Ça ne fait que reporter le problème: on risque d’avoir un conflit avec d’autres examens ou même avec les cours du deuxième quadri s’ils mettent l’examen de rattrapage à ce moment-là. Je les vois mal organiser l’examen pendant les vacances".

Je pense que c’est aussi une question de volonté

Elea, une autre étudiante que nous avons contactée, n’est pas davantage rassurée: "J’ai peur que l’examen ne soit encore plus dur ou qu’il ait lieu trop tard. Il y a plusieurs groupes d’étudiants différents qui doivent le passer donc il risque d’y avoir des conflits horaires". Selon elle, une autre solution est possible : "Je sais que c’est difficile pour les enseignants de créer un examen en distanciel à trois jours de la session mais il y a des professeurs qui l’ont déjà proposé à leurs étudiants. Je pense que c’est aussi une question de volonté".

L’UCLouvain et l’UMons mieux organisées ?

Nous avons contacté des étudiants de deux autres universités et la réponse est unanime : l’UCLouvain et l’UMons ont très rapidement décidé d’offrir aux étudiants positifs ou cas contact d’autres options. "J’ai passé mon examen sur place et j’ai vu qu’il y avait aussi un questionnaire en ligne qui allait être posté à l’heure de l’examen, donc on pouvait le passer des deux façons", raconte Armelle, étudiante à l’UCLouvain.

A l’UMons, c’est l’option du rattrapage en ligne qui a été choisie, une option qui ne rassure pas toujours les élèves pour autant. "Certains enseignants ne sont pas à l’aise avec le numérique, on ne sait pas trop comment ils vont se débrouiller. En plus, on a peur que les examens soient plus difficiles à distance ou qu’ils passent d’un écrit à un oral", nous a expliqué Manon, étudiante à l’UMons.

On l'a compris, quelles que soient les pistes envisagées, le coronavirus va, une fois de plus, compliquer la tâche des universités, des professeurs et des étudiants…


 

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