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Cumul des mandats de la secrétaire générale de la CSC: remettre l'église au milieu du village

Cumul des mandats de la secrétaire générale de la CSC: remettre l'église au milieu du village
 
 

Avant d'occuper son poste de dirigeante actuelle du plus grand syndicat du pays, Marie-Hélène Ska remplissait plusieurs mandats dans des institutions publiques. Un constat choquant pour un de nos internautes qui a consulté le site Cumuleo.be. Mais à y regarder de plus près, ces mandats étaient "intrinsèquement liés à son activité" au sein de la CSC. Par ailleurs, Marie-Hélène Ska ne touchait aucune rémunération pour sièger dans ces différents comités.

"Marie-Hélène Ska vient prêcher la réduction du temps de travail alors qu'elle, on ne sait trop comment, pense pouvoir assurer 15 mandats rémunérés en plus de son mandat syndical", nous a récemment fait remarquer Laurent via notre page Alertez-nous. C'était il y a quelques semaines lorsqu'avait resurgi le débat sur le cumul des mandats de nos responsables politiques. Marie-Hélène Ska n'est pas à proprement parler une politique. Mais en tant que secrétaire générale de la CSC (Confédération des syndicats chrétiens de Belgique), le syndicat au plus grand nombre d'affiliés, elle joue un rôle politique de premier plan. C'est sur le site Cumuleo.be que Laurent a constaté que la chef syndicale remplissait 15 mandats. Plutôt que de se contenter de ce chiffre et en faire un titre fracassant qui susciterait une nouvelle indignation des citoyens, nous avons d'abord souhaité savoir ce qu'on y trouvait derrière. Nous avons donc adressé une série de questions à Marie-Hélène Ska. L'attaché de presse de la CSC, François Reman nous a répondu.


Exercer des mandats dans des institutions publiques: une mission indispensable pour un dirigeant syndical et la population

Première précision, Marie-Hélène Ska n'exerce plus autant de mandats. Depuis le mois de mars 2014 et sa désignation en tant que secrétaire générale de la CSC, en remplacement de Claude Rolin, elle a logiquement cédé les mandats liés à son ancienne fonction, à savoir celle de Secrétaire nationale en charge de la sécurité sociale. On s'intéressera donc aux 15 mandats remplis avant mars 2014.

Ceux-ci ne sont pas exercés dans les conseils d'administration de grandes multinationales mais bien dans des institutions publiques de la plus haute importance pour des centaines de milliers de Belges. Marie-Hélène Ska était membre des comités de gestion de l'Onem (Office national de l'emploi), l'ONP (Office national des pensions), l'ONSS (Office national de la sécurité sociale), l'Inami (institut national d'assurance maladie-invalidité), etc. Siéger dans ces comités constitue un aspect essentiel de son métier. Il lui permet de faire peser son syndicat dans des décisions qui auront un impact sur le quotidien de la population. "C’est le job des dirigeants d’une organisation syndicale de siéger dans les organes de concertation sociale", explique François Reman.

Un éclairage extérieur de notre consultant, Bruno Wattenbergh, expert en économie, va dans le même sens. "Cela peut paraître choquant, mais dans certaines institutions publiques, il y a une gestion paritaire, c'est-à-dire qu'il y a toute une série de composantes politiques qui sont présentes dans les conseils d'administration, et aussi les représentants des partenaires sociaux, employeurs et repésentants des travailleurs. A ce titre, quand vous avez un expert ou quelqu'un qui a du pouvoir dans une organisation syndicale ou patronale, il est logique que cette personne se retrouve dans les organes de gestion de toutes ces institutions extrêmement importantes", explique-t-il.

Le rôle de Madame Ska au sein de ces comités de gestion est donc de défendre la position de la CSC et de ses affiliés, ce qui fait partie de son activité professionnelle en tant que secrétaire générale du syndicat. Par conséquent, son temps de travail ne sera pas "démultiplié" par ce cumul de fonctions. "Ces personnes qui représentent les partenaires sociaux vont y défendre les positions de l'organisation à laquelle elles appartiennent. A ce moment-là, quand vous avez quelqu'un dans une organisation qui a du pouvoir et qui est un expert, c'est normal que ce soit elle qui se retrouve dans toute une série de mandats. Mais ces mandats sont liés intrinsèquement à son activité professionnelle", ajoute Bruno Wattenbergh.


Marie-Hélène Ska ne touche aucune rémunération, celles-ci vont directement au syndicat

Par ailleurs, tous les mandats ne réclament pas le même investissement. "Certains organes se réunissent chaque mois (Inami, ONP), d’autres une ou deux fois par an", illustre François Reman.

Reste enfin un élément très important. Marie-Hélène Ska ne touchait pas personnellement les rémunérations liées à ces mandats. "Les rémunérations sont reversées entièrement à la CSC", nous a écrit son attaché de presse.


 

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