Mal informée, la brigade des stupéfiants a fait irruption au petit matin dans la maison d'une famille sans histoires de trois enfants dans le Brabant flamand. À la recherche de drogue, les hommes ont fouillé les lieux de fond en comble. Inutilement. Il y avait erreur sur la personne. Reste un énorme stress pour les parents qui témoignent.
C’est un réveil dont Monique, Raphaël (prénoms d’emprunt) et leurs trois enfants se seraient bien passé. Le vendredi 23 octobre dernier, à 5h du matin, une dizaine de policiers fracturent la porte de leur maison sise dans le Brabant flamand. Sortis précipitamment du lit, les deux parents et leur fille de 19 ans descendent dans le salon, avec la frayeur qu'on peut aisément entrevoir, tandis que les plus jeunes, de 10 et 12 ans, restent confinés dans leur chambre. "Ils nous ont montré un mandat sans aucune autre explication. Je l’ai signé et ils ont commencé à fouiller la maison avec un chien", commence Monique jointe par téléphone après que sa grand-mère "scandalisée" nous a alertés via la page Alertez-nous.
"Ils ont d’abord fouillé le haut, puis le rez-de-chaussée et le garage, toujours sans explications. On savait juste qu’il s’agissait de la brigade des stupéfiants. Ils nous ont montré des photos de criminels en demandant si on reconnaissait quelqu’un. Evidemment, on n’a reconnu personne" continue notre interlocutrice.
Pendant ce temps, les deux plus jeunes enfants sont toujours dans leur chambre avec un policier. "Ils étaient effrayés et ne comprenaient pas grand-chose. J’ai pu aller les rassurer après une demi-heure", relate Monique qui ne peut pas rester avec eux et est priée de redescendre au rez-de-chaussée. Une situation que ne comprend pas Raphaël, le père des enfants: "Un homme qu’ils ne connaissent pas, avec une arme, est rentré dans la pièce et leur a dit de rester calmes… C’est un procédé qui est très questionnable."
Àprès 1h15 de fouilles, les policiers n'ont rien trouvé. Avant de partir, ils invitent les parents à se rendre au poste pour un surcroit d’explications, ce que font Raphaël et Monique une fois les enfants déposés à l’école. "Après beaucoup de questions concernant la situation, nos revenus, etc. ils nous ont dit qu’ils avaient reçu une lettre anonyme, accompagnée d’une photocopie d’un article de journal relatif à des arrestations liées à un trafic de drogue ainsi que l’adresse de ma maison. On dirait qu’ils n’ont pris aucun autre renseignement, s’étonne Raphaël. C’était vraiment choquant, ils nous ont traités comme des criminels", s'étonne Raphaël. Séjournant en Indonésie, le papa ne devait pas rentrer en Belgique avant 6 mois. Des problèmes de santé l’ont fait revenir en urgence quelques jours plus tôt. Une chance estime-t-il: "J’étais vraiment malade quand la police est arrivée mais je suis content d’avoir été là pour les enfants et pour Monique."
Pour cette famille, l’affaire est close… Même si le traumatisme reste bien présent. De son côté, la police, contactée par nos soins, n’a pas souhaité faire de commentaire.
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