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Espagne, zone rouge: COLÈRE de Maurice et Christiane, expatriés belges qui devaient revenir en Belgique pour des médicaments

Espagne, zone rouge: COLÈRE de Maurice et Christiane, expatriés belges qui devaient revenir en Belgique pour des médicaments
 
CORONAVIRUS
 

La mise en rouge de l'Espagne pour les citoyens belges a provoqué l'annulation des vacances de milliers d'entre eux. Mais elle peut aussi avoir des conséquences pour des Belges expatriés en Espagne et qui comptaient revenir en Belgique. C'est le cas d'un couple installé en Andalousie.

Jeudi dernier, la Belgique a placé l'Espagne dans la liste des zones rouges suite au regain important de nouveaux cas de Covid-19 dans ce pays méditerranéen. Ce code couleur entraîne l'interdiction des voyages touristiques dans le sens du départ et, dans le sens du retour, l'obligation d'un test et d'une quarantaine de 14 jours. Des milliers de Belges qui prévoyaient de se rendre en Espagne au mois de septembre ont dû renoncer à leurs vacances.

Installés depuis trois ans dans un village d'Andalousie

Mais il n'y pas que les touristes qui subissent cette mesure. Des dizaines de milliers de Belges sont expatriés en Espagne et parmi ceux-ci certains comptaient revenir prochainement au pays. C'est le cas de Maurice et Christiane, respectivement 63 et 49 ans, qui habitent depuis trois ans à Sedella, petite commune de 600 habitants au nord-est de Malaga, et qui se vante de n’avoir abrité aucun cas de coronavirus depuis le début de l'épidémie. Maurice, militaire à la retraite, ne comprend dès lors pas la décision de la Belgique qui vaut pour toute l'Espagne : "Ici les gens font extrêmement attention, tout le monde se protège, je trouve que c’est très sérieux."

Chaque année en mai, un voyage pour des médicaments

Le couple nous raconte que, chaque année en mai, il prend la route pour rallier son village andalous à Malmedy dans la région de Liège, avec pour but principal la consultation d'un médecin spécialiste des problèmes de la thyroïde pour Christiane. Les 2500 kilomètres à parcourir sont répartis en trois jours, car seule Christiane est en capacité de conduire, Maurice étant atteint de sclérose en plaque, nous précise les expatriés.

Nous n’avons pas eu le temps de nous y préparer. Tout est bloqué du jour au lendemain

Mais ce printemps, épidémie oblige, le couple a dû reporter son voyage et l'a fixé au 8 septembre dernier. Pas de chance, le coronavirus est venu encore compromettre leur déplacement. "Nous n’avons pas eu le temps de nous y préparer. Tout est bloqué du jour au lendemain", soupirait Maurice le lendemain de l'annonce du gouvernement belge. Il s'inquiétait désormais de savoir si lui et sa femme pouvaient partir puis revenir. Ils se sont adressés à notre rédaction via le bouton orange Alertez-nous il y a quelques jours.

Christiane, ancienne aide-soignante, s’occupe de son mari et l’assiste dans les tâches quotidiennes rendues difficile par sa maladie, nous raconte-t-elle. Elle n'est pas épargnée non plus par les problèmes de santé. Suite à l'ablation d'une partie de la glande thyroïde, elle suit un traitement à raison de plusieurs pilules d’hormone par jour. Depuis leur installation en Espagne, elle revient tous les ans au pays pour des examens et une nouvelle prescription de ses médicaments. Mais cette année, sa prescription n’a pas été renouvelée depuis plusieurs mois: "Nous avions annulé le voyage de mai en espérant un retour au calme d’ici septembre. Nous avons donc repris un rendez-vous, mais il faut au moins trois mois pour obtenir un créneau avec ce médecin, le passage en zone rouge signifie que nous allons soit, devoir attendre encore plus soit, braver l'interdit", pensait le militaire à la retraite au moment de son appel.

Un séjour en Belgique assorti de restrictions

Nous avons joint le centre de crise pour lui exposer le cas de Christiane et Maurice. Le couple peut bel et bien venir en Belgique pour la consultation médicale. Toutefois, le séjour au pays doit être assorti de conditions strictes quant à ses déplacements. "Il est possible de réaliser un trajet pour des raisons médicales strictes, dans ce cas de figure il semble que les conditions soient réunies mais il faut tout de même qu'ils présentent un certificat médical. Une fois en Belgique, un test doit être réalisé et des mesures de quarantaine doivent être mise en place, et ce jusqu'au jour du départ. Le couple peut donc effectuer son rendez-vous mais pas rendre visite à de la famille", nous a détaillé le centre de crise. Précision importante, le terme "quarantaine" signifie ici de rester confiné dans un lieu de résidence fixe (hôtel, résidence secondaire...), le tout en respectant les gestes barrières, mais sans restriction de durée.

Il ne pourra pas revoir sa mère

Maurice et Christiane pouvaient donc partir. Les restrictions édictées par les autorités belges compromettent cependant l'autre intention du couple qui concerne cette fois Maurice. Le sexagénaire comptait rendre visite à sa mère de 81 ans, atteinte de la maladie d'Alzheimer. "Ce n’est pas elle qui va prendre l’avion et venir me dire bonjour", soupire-t-il. "J’aurais aimé la revoir, je ne peux pas lui parler par téléphone, elle ne me reconnaît pas. Cela va faire un an et demi que je ne l’ai pas vue physiquement" , confiait-il. Malheureusement, cette visite ne sera pas possible.

Viendra ensuite l'heure du retour. Celle-ci ne devrait pas poser de problèmes pour Maurice et Christiane qui ne devront pas se soumettre à une quarantaine lorsqu'ils reviendront dans leur pays d'adoption.


 

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