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Daniel déplore l'usage du plastique pour les ballots de foin des agriculteurs: "Qu'en font-ils?"

Daniel déplore l'usage du plastique pour les ballots de foin des agriculteurs: "Qu'en font-ils?"
 
 

"A l'heure où le monde s'aperçoit que le plastique se retrouve dans toutes les mers et tous les océans, l'agriculteur belge et peut-être européen utilise des millions de mètres de plastique pour l'emballage de leurs ballots de paille "balles rondes". Je me pose la question, que font-ils de tout ce plastique après utilisation ? Est-il biodégradable ? Peut-on le réemployer ?", nous a demandé Daniel, un habitant de Tongres, via le bouton orange Alertez-nous. Nous avons contacté directement les personnes visées, à savoir les agriculteurs.

Des ballots de foin emballés dans du plastique. Il y a encore deux ou trois décennies, cette vue était rare. Depuis un certain temps, sur les prairies fraîchement coupées de l'été, elle est devenue la norme. Mais en cette période de prise de conscience environnementale, ces empaquetages interpellent.


4 euros de plastique par ballot

Dans ses champs de Petit Dour, Yves Gossuin utilisent cette méthode depuis plus de 15 ans : "C’est vraiment le meilleur moyen de conserver le produit. Il faut savoir que ces films plastiques sont très fins mais surtout très solides." Pour 250 kilos de foin, l’agriculteur n’utilise que 200 grammes de plastique. Il est néanmoins conscient de la problématique climatique. "Il faut savoir que je ne connais aucune alternative. Nous n’avons pas le choix, nous devons protéger notre produit. Notamment des rats, qui sont directement attirés, mais aussi pour préserver sa qualité." Cette méthode représente également un coût non négligeable pour l’exploitation. Chaque ballot coute quand même la bagatelle de quatre euros. Yves Gossuin espère en tout cas qu’une solution arrivera prochainement pour pouvoir se passer de ce plastique.

A Hennuyères, Bernard Sulmont utilise l'enfilage plastique depuis plus de 20 ans et est face à la même obligation : "C’est la meilleure manière de sécher le produit. Sans ces plastiques, nous risquons de voir notre foin pourrir rapidement."


Des méthodes alternatives ?

L’agriculteur reconnait que d’autres méthodes existent mais qu’elles concernent les plus grandes exploitations: "J’ai des collègues qui utilisent des silos pour conserver leur foin. Certains placent de grandes bâches en plastique au-dessus du produit mais d’autres jouent l’écologie en plaçant de la purée de pommes de terres ou même des frites. Je ne sais pas si le résultat est correct." Selon Marie-Laurence Semaille, de la Fédération Wallonne de l’Agriculture, le résultat de conservation du foin sans son emballage plastique est de toute façon moins bon. "Avant le plastique, le niveau de conservation était de moins bonne qualité. Ce qui pouvait poser de graves problèmes au niveau sanitaire. La qualité du lait est par exemple particulièrement impactée par l’alimentation des vaches. Avant l’apparition du plastique, il y a déjà eu de graves crises…", assure-t-elle.

La situation a néanmoins évolué sur un autre plan: "Il faut savoir qu’avant, les agriculteurs plaçaient des pneus par-dessus les bâches dans les silos. Avec les soucis écologiques que ça pouvait créer. Maintenant, ils mettent souvent des gravats pour aplatir le foin."


Un plastique recyclé

Ce plastique, contrairement à celui de la grande consommation, est recyclable. Chaque année, les communes organisent un ou plusieurs ramassages. Il est ensuite réutilisé en tant que matière première. Certaines bâches peu abimées peuvent également être réutilisées. Tout en sachant que le biodégradable n’est pas possible pour l’instant car, par définition, le plastique se dégraderait en cas de mauvais temps.


 

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