En ce moment
 
 

Coronavirus: Elodie, jeune couturière contrainte de fermer, reste optimiste et va vendre du prêt-à-porter sur internet

Couturière sur mesure, Elodie, 28 ans, reste optimiste malgré l'interdiction de son activité à cause du coronavirus: elle va se lancer sur internet
(c) RTL INFO
 
 

Le 4 novembre 2019, il y a donc à peine un an, Elodie réalise un rêve. Elle inaugure au cœur d’Arlon sa boutique de couture sur-mesure spécialisée dans la confection de tenues en tissus traditionnel africain et tissus wax. "Cette boutique, c’est un rêve de plusieurs années qui se concrétisent… ", nous raconte-t-elle.

Permettre aux clients de posséder une tenue qu’on ne croise pas à tous les coins de rue

"Le stylisme, ma passion"

Originaire d'Abidjan en Côte d’Ivoire, Elodie se rappelle qu’adolescente, elle passait le plus clair de son temps dans un atelier de confections sur-mesure situé à côté de la maison de ses parents. "J’étais tout le temps là-bas. Cela me passionnait… ", se souvient la jeune femme. "Mais en Afrique, les ateliers de sur-mesure sont la norme, il y a peu de boutiques de prêt-à-porter… "

Arrivée en Belgique en 2008, Elodie étudie le stylisme à Liège avant de tomber amoureuse d’un Luxembourgeois et de s’installer à Athus.

Lorsqu’elle a lancé sa boutique, Elodie voulait garder l’esprit du fait-main: "Je voulais garder la mentalité africaine du savoir-faire artisanale unique. Permettre aux clients de posséder une tenue qu’on ne croise pas à tous les coins de rue. Je voulais aussi que les personnes qui viennent me voir aient des tenues adaptées à leur morphologie dans lesquelles ils se sentent bien. En Europe, les tailles sont très standardisées."

Elle travaille avec des tissus traditionnels africain tels que le kente (du Ghana), le pagne Baoulé, le pagne Yakouba, le korogoh (de la Côte d'ivoire), le Dan Fani Fasso ( du Burkina Fasso) ...
Chacune de ses collections est basée sur une histoire et une région de l'Afrique. Je choisis donc le tissu en fonction.

Alors que les premières commandes affluent début de l’année, le coronavirus va compliquer le lancement de son business. "Il y a eu beaucoup d’annulations de mariages, de cérémonies et nombreux sont mes clients qui, dans le doute, ont préféré annuler tout simplement la confection de leurs tenues", explique la jeune entrepreneuse dynamique.

"L’été a aussi été très calme, malgré la reprise des activités. Mi-septembre, les affaires ont commencé petit à petit à reprendre avant de s’arrêter brusquement à cause de la deuxième vague. Je pense aussi que, plus généralement, le pouvoir d’achat des Belges n’est plus pareil à cause de la crise."

"En constante recherche de solutions"

Pour que son business puisse survivre, Elodie nous explique qu’il a fallu se réinventer. "On était dans le flou total. On suit bien les informations sur les vaccins mais on ne sait pas trop jusqu'à quand cela va nous amener. Dans notre cas, le sur-mesure n’est plus permis parce que c’est un métier de contact et que pour pouvoir prendre les mesures des clients, il faut être proche". 

Le dernier Conseil National de Sécurité et la publication au Moniteur belge des nouvelles mesures pour endiguer la propagation du coronavirus ne permet pas la reprise de ses activités dans le sur-mesure, comme nous l'explique le porte-parole du centre de crise du ministère de l’Intérieur : "Si une distance d'1,5 m ne peut pas être respectée entre le prestataire et le consommateur, l'activité ne peut pas être maintenue..."

Elodie nous explique qu’il faut s’accrocher. "Je suis constamment en train de chercher des solutions. On va donc permettre aux gens de commander en ligne des pièces d’une collection de prêt-à-porter en nous précisant leurs mesures à distance et en offrant leurs retouches gratuitement… Plusieurs tissus différents seront disponibles pour créer des modèles plus personnalisés aussi." "Le but aussi, c’est qu’on propose des prix abordables", précise la jeune femme.

Une vie privée également "chamboulée"

La jeune femme qui jongle avec un début de carrière chahuté a également dû reporter son propre mariage prévu initialement au mois d’août 2020: "On l’a reporté en juin 2021, mais cela reste encore flou aussi… "

En attendant, au mois de février prochain, c’est une deuxième petite fille qui viendra agrandir la famille. "Je suis bien occupée", conclut la maman qui précise vouloir garder le sourire coûte que coûte.

COVID 19 BELGIQUE: où en est l'épidémie ce jeudi 3 décembre ?


 

Vos commentaires