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Coronavirus – Olivia s’inquiète: "Quand mon traitement de fécondation in vitro pourra-t-il reprendre?"

Coronavirus – Olivia s’inquiète: "Quand mon traitement de fécondation in vitro pourra-t-il reprendre?"
 
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En février dernier, une habitante de Ternat se rend dans un centre de fertilité bruxellois. Agée de 38 ans, elle espère donner naissance à un enfant. Mais son traitement de fécondation in vitro doit être arrêté en raison de l’épidémie de coronavirus. Aujourd’hui, une incertitude l’inquiète: elle se demande quand elle pourra retourner à l’hôpital pour avancer dans son parcours.

Devenir maman, c’est un rêve difficile à concrétiser pour certaines femmes. La médecine peut heureusement aider ces couples confrontés à des problèmes de fertilité. Une habitante de Ternat, dans le Brabant flamand, s’est lancée récemment avec son compagnon dans un processus de procréation médicalement assistée (PMA). Nous l’appellerons Olivia pour respecter sa demande d’anonymat.

"Après un an et demi d'essais bébé, nous avons décidé de faire les démarches afin de comprendre pourquoi cela ne fonctionnait pas", confie cette femme âgée de 38 ans via notre bouton orange Alertez-nous. "Après de nombreux tests, les médecins ont découvert que j'avais une infection au niveau de la trompe droite. Ils ont donc décidé de m'opérer afin de l'enlever", ajoute-t-elle.

Je savais bien que si les deux trompes étaient touchées, on passerait par la FIV

En février dernier, Olivia se rend au Centre de la Reproduction Humaine (CRG) de l’UZ Brussel à Jette. C’est dans cet hôpital universitaire qu’elle se fait opérer. "Celle-ci s’est très bien passé. Après mon réveil, l'infirmière m'a annoncé qu'ils n'avaient pas enlevé une seule trompe mais les deux car la gauche aussi était touchée", se souvient Olivia.

Ce n’est toutefois pas une surprise pour elle. "On m’avait averti qu'il était possible que les deux soient touchées et les médecins avaient d’ailleurs demandé mon accord avant l'opération. Je savais bien que si les deux trompes étaient touchées, on passerait par la fécondation in vitro".

Environ deux semaines plus tard, on lui annonce qu’elle peut commencer son traitement. "On était super contents car on ne s'attendait pas à ce que ça aille si vite", souligne-t-elle.

En quoi consiste une FIV ? 

La fécondation in vitro (FIV) est une technique de procréation médicalement assistée (PMA).  En Belgique, plus de 5.000 nourrissons naissent tous les ans suite à un tel traitement.

La fécondation in vitro signifie la fécondation de l’œuf par le spermatozoïde non pas dans le corps de la femme mais dans une éprouvette au laboratoire. La première étape est de stimuler les ovaires de la femme par des injections pour essayer d’obtenir un nombre raisonnable d’ovocytes, les cellules reproductrices féminines contenues dans ses ovaires. "J’ai eu recours à plusieurs injections pour stimuler mes ovaires. Après une dizaine de jours, les ovocytes étaient à maturation. A ce moment-là, je suis rentrée à l’hôpital de jour pour la ponction des ovocytes sous anesthésie locale", explique Olivia.

Les ovocytes sont en effet prélevés en salle d’opération par voie vaginale écho-guidée. "Au laboratoire, le biologiste les met alors en fécondation avec les spermatozoïdes du partenaire qui a donné son échantillon. Le lendemain, on regarde si la fécondation a effectivement eu lieu et si un embryon s’est créé. Ensuite, on procède au transfert embryonnaire. En général, on transfère un, deux ou plus d’embryons, mais cela dépend de l’âge de la femme et de son rang de cycle", indique Oranite Goldrat, docteur et professeur associé à la clinique de fertilité de l’hôpital Erasme à Bruxelles.

Dans le cas d’Olivia, un seul embryon est transféré. L’intervention se déroule le 16 mars dernier. "Malheureusement, 10 jours après, l’embryon ne s'est pas accroché et, étant donné qu'il n'y avait qu'un embryon fécondé, je dois recommencer le traitement depuis le début. Si plusieurs embryons avaient été fécondés, ils les auraient congelés afin de ne pas devoir recommencer le traitement", regrette la trentenaire.

Le problème, c’est qu’elle ne peut pas redémarrer le processus à ce moment-là. En raison de l’épidémie de coronavirus, les interventions et consultations hospitalières non-urgentes sont reportées. "Comme dans tous les hôpitaux, nous suivons les instructions des autorités depuis le lockdown qui a débuté le 14 mars. Dans notre centre de fertilité, nous avons donc annulé les traitements planifiés", confirme Gina Volkaert, porte-parole de l’UZ Brussel.

Seulement encore deux types d'interventions

"Par contre, les traitements en cours n’ont pas été arrêtés. Cette patiente a d’ailleurs été opérée pour le transfert de l’embryon mais, comme il ne s’est pas accroché, on ne recommence pas actuellement un nouveau processus", explique la porte-parole.

D’autres couples continuent donc leur parcours de FIV entamé avant le confinement si celui-ci est fructeux. "Le suivi de ce parcours est très important, d’autant plus que ces patients sont déjà confrontés à des circonstances émotionnelles difficiles. On considère dès lors qu’il s’agit de soins nécessaires", souligne Gina Volkaert. 

Autre exception: les femmes qui souffrent d’un cancer. "Nous réalisons aussi des interventions chez ces patientes. Cela s’appelle de l’oncofertilité. C’est important de réaliser un prélèvement d’ovocytes avant le début d’un traitement pour combattre un cancer qui peut endommager les ovocytes et compromettre la naissance d’un enfant", ajoute-t-elle.

Depuis le début du confinement, le nombre de prélèvements d’ovocytes est de 49 à l’UZ Brussel. "En temps normal, il y en a 500. C’est donc une grande différence", souligne la porte-parole.

Gina Volkaert explique aussi les changements au niveau des règles à suivre: "Comme dans tous les hôpitaux, le personnel respecte des mesures très strictes de prévention et d’hygiène. L’hôpital a été réorganisé en deux sections: une zone réservée au Covid-19 et l’autre zone. En fonction du niveau de risque du service, nous utilisons le matériel de protection adapté".  

"Vu notre âge et n’ayant pas encore d’enfant, le temps presse un peu"

Face à cette situation, Olivia est inquiète. Elle se demande quand elle pourra retourner au centre de fertilité  pour pouvoir avancer dans son parcours. "Vu notre âge et n’ayant pas encore d’enfant, le temps presse un peu", regrette la trentenaire.

Malheureusement, il est difficile à l’heure actuelle de répondre à sa question. "Nous attendons le suivi des instructions du fédéral, de l’Europe et de l’association belge de la reproduction pour pouvoir reprendre les traitements. Il y a en ce moment des discussions à ce sujet. Nous espérons obtenir des informations dans les prochains jours pour savoir ce que nous pouvons faire et quels patients nous pouvons contacter", indiquait la porte-parole de l’UZ Brussel il y a quelques jours, avant l'annonce du conseil national de sécurité de vendredi dernier où il a été dit que début mai, dans la mesure du possible, les hôpitaux reprendraient progressivement un fonctionnement normal.

Gina Volkaert invitait Olivia et tous les autres patients à consulter le site internet de l'hôpital où figurent toutes les informations mises à jour concernant le Covid-19. 

"Et de toute façon, puisqu’elle a démarré son trajet chez nous, elle sera recontactée personnellement dès que nous pourrons redémarrer. Et comme cela peut être difficile au niveau psychologique pour certains patients, un soutien reste possible par téléphone avec l’un de nos psychologues. On peut même réaliser une consultation par vidéo si nécessaire", conseille Gina Volkaert.


 

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