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Coronavirus en Belgique: Veneranda travaille au Quick et est coiffeuse, "mais je suis indépendante complémentaire, je n'ai DROIT À RIEN"

Coronavirus en Belgique: Veneranda travaille au Quick et est coiffeuse, "mais je suis indépendante complémentaire, je n'ai DROIT À RIEN"
 
CORONAVIRUS
 

La crise du coronavirus a des conséquences financières très variables sur les ménages belges. Certains travaillent et continuent à toucher un salaire normal, d'autres sont mis au chômage temporaire. Une partie d'entre eux, cependant, joue de malchance. C'est le cas de Veneranda, une coiffeuse de la région de Chièvres (Hainaut).

L'épidémie de coronavirus en Belgique affecte une bonne partie de la population, mais certains Belges sont plus concernés que d'autres. Veneranda a contacté la rédaction de RTL info via le bouton orange Alertez-nous car effectivement, elle n'est pas gâtée: coiffeuse en tant qu'indépendante complémentaire (ça a son importance), elle travaille également dans un restaurant Quick. Deux secteurs à l'arrêt complet.

"Cela fait 19 ans que je travaille au Quick de Tournai à mi-temps, je fais un 20h/semaine et ça se passe très bien". En dehors de cela, Veneranda exerce un autre métier, sa passion, la coiffure. "Je suis indépendante complémentaire trois jours par semaine, je travaille chez moi".

Ses deux métiers sont effectivement en pause forcée depuis deux semaines à cause des mesures liées à la lutte contre la propagation du coronavirus en Belgique. Et ils le resteront jusqu'au 19 avril, au minimum. Cette habitante de Chièvres (Hainaut) de 45 ans, comme bien d'autres citoyens, a donc des craintes pour son avenir financier.

Et surtout, des incertitudes. "On vient seulement de renvoyer les papiers pour le Quick, je ne sais pas encore combien je toucherai. Mais on parle de 60% (voir explications plus bas, NDLR), et 60% d'un mi-temps (je gagne 1.151€ bruts en temps normal), ça ne sera pas grand-chose".

Un gros crédit hypothécaire "à assumer" alors que "nos revenus s'effondrent"

Au niveau de son salon de coiffure, ça s'annonce nettement moins encourageant. "D'après les lois sociales, je n'aurai droit à rien car je fais un mi-temps ailleurs. Les mesures de soutien ne sont destinées qu'aux indépendants à titre principal (voir explication plus bas, NDLR). Rien n'est prévu pour m'aider", estime-t-elle. La perte de ce revenu d'indépendante, "c'est 600 euros en moins tous les mois".

Pour l'instant, Veneranda et son mari (ils ont une fille) ne ressentent pas encore les effets financiers du confinement. "Mais les charges vont continuer à tomber, et on a un gros emprunt hypothécaire qu'on a contracté il n'y a pas longtemps, donc on a peur de ne pas savoir assumer. C'est 850€ chacun, et je ne sais pas si je vais pouvoir payer. Je sais que les crédits peuvent être gelés jusqu'en septembre, mais après je ne sais pas comment ça va aller".

D'autant que son mari, employé dans une administration communale, est également tombé au chômage économique, "depuis plus d'une semaine". Donc oui, on peut le dire, "nos revenus s'effondrent", conclut le couple. Le mari de Veneranda parle même  d'une "discrimination" car tous les travailleurs ne sont pas logés à la même enseigne.

17.250 coiffeurs indépendants, 4.147 employés

Les coiffeurs préfèrent la situation actuelle

La fédération des coiffeurs s'est montrée plus optimiste que Veneranda. "Les inquiétudes étaient bien plus grandes de la part des coiffeurs lorsqu'ils n'étaient pas obligés de cesser leurs activités", nous a précisé Patrick Dumont, vice-président de la Fédération nationale des coiffeurs belges. Entre le 16 et le 24 mars, avant que le gouvernement ne se penche sur leur cas, "si on voulait suivre les règles de distanciation, il fallait travailler à perte. Et au préjudice économique s'ajoutait alors un préjudice commercial: beaucoup avaient décidé de fermer et craignaient que certains clients ne changent de coiffeur".

La situation actuelle est donc la meilleure pour ce secteur qui compte "21.397 salons recensés en Belgique, dont 17.250 indépendants (sans employé) et 4.147 employés".

Rappel des mesures mises en place

Nous avons contacté l'UCM, l'Union des Classes Moyennes, pour vérifier si effectivement, Veneranda n'avait droit à aucune mesure de soutien financier car elle était indépendante complémentaire et non à titre principal. Une mesure qui s'appelle dans le cas des indépendants le 'droit passerelle' (voir les détails), soit entre 1290 et 1610 euros par mois.

"C'est exact", nous a confirmé Thierry Evens, responsable de la communication. Il y a cependant une exception: "Si elle a déclaré plus de 14.000 euros en 2019 de revenus de son activité complémentaire", donc si cette rentrée est considérable et n'équivaut pas à un revenu accessoire, "dans ce cas, elle a accès au droit passerelle". Mais ce n'est pas le cas de Veneranda. L'UCM lui suggère tout de même de "consulter sa caisse d'assurances sociales" car elle "peut au minimum obtenir un report de paiement de ses cotisations".

Concernant le "chômage temporaire pour force majeure" lié à la crise du coronavirus, l'ONEM précise que "les procédures ont été simplifiées au maximum". Dans les chiffres: "du 1er février au 30 juin 2020,  le travailleur reçoit une allocation correspondant à 70 % de son salaire moyen plafonné (le plafond étant fixé à 2.754,76 € par mois). Le travailleur mis en chômage temporaire pour force majeure (motif « coronavirus ») reçoit, en plus de l'allocation de chômage, un supplément de 5,63 € par jour à charge de l'ONEM. Un précompte professionnel de 26,75 % sera retenu sur cette indemnité".

Enfin, ajoutons que Veneranda pourra effectivement bénéficier d'un report du remboursement de son crédit hypothécaire, ce qui lui apportera une fameuse bouffée d'air.


 

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