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Cinq chevaux saisis chez des éleveurs à Barvaux: "Les animaux n'étaient plus nourris, les box plus entretenus" (vidéo)

Cinq chevaux saisis chez des éleveurs à Barvaux: "Les animaux n'étaient plus nourris, les box plus entretenus" (vidéo)
 
 

Des inspecteurs-vétérinaires, accompagnés de trois associations, sont intervenus, ce lundi 14 novembre, chez un éleveur de chevaux à Barvaux. Cinq animaux ont été saisis. Une mise en garde avait été faite il y a quelques mois. L'épouse du propriétaire des lieux témoigne.

Une éleveuse de Barvaux-sur-Ourthe (province de Luxembourg) a vu débarquer lundi les inspecteurs-vétérinaires de la cellule Bien-être animal de la Région wallonne. Aidés par trois associations et la police locale, ils ont évacué en urgence plusieurs chevaux Frison (race originaire de la Frise, province des Pays-Bas dont il tire son nom) qui manquaient de nourriture et n’étaient pas soignés normalement. Cette descente a été décidée après la visite d'un vétérinaire quelques jours plus tôt. Celui-ci avait constaté une situation déplorable et déjà dû procéder à l'euthanasie d'un poulain.

Dans des installations pourtant en bon état et de vastes prairies (2 hectares), aucun signe extérieur ne pouvait laisser envisager pareil scénario même si, suite à une première visite survenue il y a quelques mois, les inspecteurs-vétérinaires avaient réclamé des améliorations, qui ne se sont visiblement jamais produites. Car quand les mêmes hommes sont revenus ce lundi, ils ont découvert une scène d'abandon et de saleté. "Les animaux n’étaient plus nourris et les box plus entretenus. Les équidés se retrouvaient dans une crasse incommensurable. Il n'y avait plus de litière ou de paille au sol, les boxes ne contenaient plus qu’une fange semi-liquide où pataugeaient les animaux désespérés", rapporte Jean-Marc Montegnies, le président de l’ASBL Animaux en péril qui a participé, ainsi que les associations Animaux sans toit et Veeweyde, à la saisie de cinq chevaux étiques.

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(Les chevaux ne disposaient plus d'une litière convenable et se tenaient dans une sorte de boue d'excréments)

Deux chevaux ont été confiés à Veeweyde, deux autres ont rejoint le refuge d'Animal Sans Toit et le dernier, le plus mal en point, a été confié au refuge d'Animaux en Péril. Si son pronostic vital restait encore incertain lundi, l’association a dévoilé ce jeudi une courte vidéo rassurante sur l'état de santé de l'animal. "Depuis mercredi, il est capable de se tenir sur ses jambes sans être soutenu par le corset mais il est encore incapable de se relever tout seul lorsqu'il se couche. Nous pouvons donc nous permettre d'être optimistes pour les jours qui viennent", a rassuré l’ASBL Animaux en Péril sur son compte Facebook. "Pour rappel, sans cet équipement dont dispose le refuge d'Animaux en Péril, le poulain n'aurait pas survécu. En effet, un cheval ne peut survivre en position couchée durant une longue période, la miction (uriner) ne peut se dérouler et le transit intestinal se dégrade très rapidement."

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Xérès, le jeune poulain Frison, saisi à Barvaux et accueilli au refuge d'Animaux en Péril.


Une jeune mère seule et dépassée

Des saisies ont rarement lieu dans des élevages de ce type. En général, l'éleveur n'y a aucunement intérêt. "Le cheval Frison a beaucoup d’allure et une haute valeur (plusieurs milliers d’euros). Ce sont des équidés qui servent en attelage de démonstration et de prestige. On ne les élève pas comme d’autres pour la boucherie", explique Jean-Marc Montegnies.

Alors, comment a-t-on pu en arriver là?

Nous avons contacté Marie, la femme du couple d'éleveurs. Particulièrement attristée par les commentaires de citoyens révoltés par les photos publiées notamment sur la page Facebook d'Animaux en péril, elle a tenu à s'expliquer. Elle dit s'être retrouvée seule pour s'occuper des 15 chevaux, son mari étant souvent absent. Une lourde tâche devenue insurmontable quand est né son bébé au début de l'année, d'autant que l'enfant a rapidement été malade. "J’étais seule, mon bébé a eu des problèmes de santé et, je voyais les animaux dépérir et maigrir malgré que je leur donnais du foin tous les jours. Je n’avais juste plus de coup de main pour nettoyer les box. Il y avait donc de la négligence", concède-t-elle.

C'est Marie qui indirectement a fait venir le vétérinaire vendredi dernier. "J’ai moi-même envoyé vendredi des photos d’une pouliche dans un mauvais état à une proche qui a fait les démarches", dit-elle.

"A mon grand soulagement,  l’intervention de lundi s’est finalement déroulée à temps pour sauver notamment un poulain en mauvais état (NDLR: Xérès, présent dans la vidéo ci-dessous)", confie-t-elle d’un air rassuré.

Aujourd’hui, après le départ de cinq de ses chevaux, elle dit pouvoir s’occuper de la dizaine d'équidés restés dans ses installations. "Je pense pouvoir soigner ceux qui restent car, il y en a moins", affirme-t-elle. "Avant, seule avec mon bébé, ce n’était plus possible de laver les box. J’ai déjà eu de l’aide de bénévoles depuis lundi pour remettre de l'ordre et je vais pouvoir repartir sur de bonnes bases", pense-t-elle.

Jean-Marc Montegnies, le président de l’ASBL Animaux en péril, assure que l’élevage restera sur surveillance régulière. "On reste évidemment inquiets pour les autres chevaux restés sur place. Il est évident que des vétérinaires de la commune ou des alentours feront rapport aux inspecteurs-vétérinaires de la Région pour évaluer la situation dans les prochains mois. Indépendamment des cinq saisies, l’épée de Damoclès reste au-dessus de la tête du propriétaire."

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Le nombre de plaintes en augmentation

Jean-Marc Montegnies. rappelle par ailleurs que n’importe quel citoyen wallon peut déposer plainte face à un phénomène de négligence ou de maltraitance d’animaux. Pour cela, un formulaire de dépôt de plainte est disponible sur le portail de l’unité de bien-être animal du service public de wallonie. "Le nombre de plaintes est en augmentation d’année en année. Cela devient infernal. Ce qui ne signifie pas qu’il y a plus d’animaux maltraités. Mais simplement que les gens sont de moins en moins tolérants avec ce genre de situation comme à Barvaux et dénoncent plus facilement", précise-t-il.

Les services d’inspection qui reçoivent une plainte se rendent sur place et prennent la décision ou non de faire saisir les animaux maltraités (dans 90% des cas, les saisies sont administratives, les judiciaires étant rares). Ces services peuvent également donner une destination définitive (dans la quasi-totalité des cas, la propriété est donnée aux refuges). Une décision dans ce sens est prise entre 4 à 6 semaines après la saisie proprement dite.

SI VOUS CONSTATEZ UNE MALTRAITANCE ANIMALE > DÉPOSER UNE PLAINTE EN LIGNE AUPRÈS DE LA RÉGION WALLONNE



 

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