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Avec 840.000 kilomètres au compteur, l’Audi 80 d’Alfredo est increvable: "J’aimerais la garder encore plusieurs années"

Avec 840.000 kilomètres au compteur, l’Audi 80 d’Alfredo est increvable: "J’aimerais la garder encore plusieurs années"
 
 

Sortie de l’usine en 1985, sa fidèle compagne sillonne toujours les routes belges et parcourt quotidiennement 120 kilomètres. Alfredo, cauchemar des fabricants automobiles et des prêtres de l'obsolescence programmée, nous révèle les secrets d’une telle longévité.

C’est en 1993 que commence l’histoire qui a uni Alfredo et sa voiture au fil des 840.000 kilomètres parcourus ensemble. Alors qu’elle affichait déjà un kilométrage respectable de 260.000 kilomètres, Alfredo a acheté son Audi d’occasion pour 52.000 francs belges (soit 1.941 euros en prenant en compte l’inflation). "À l’époque, je n’avais pas les moyens d’acheter une voiture neuve, donc j’ai choisi une voiture de qualité qui me semblait robuste. Mais je ne pensais vraiment pas la garder aussi longtemps !", témoigne-t-il. Très attaché à sa voiture, cet habitant de Frameries nous a raconté son histoire via notre page Alertez-nous.

Secrets de longévité
Mais qu’est-ce qui explique une telle longévité ? Probablement le soin qu’apporte Alfredo à sa voiture. Dessinateur d’étude pour un constructeur aéronautique, ce père de deux enfants est avant tout mécanicien de formation. Surnommé "MacGyver" par son entourage, il a donc effectué lui-même chaque entretien et chaque réparation. Au menu: le joint de culasse, les plaquettes de frein, le pot d’échappement, l’alternateur… "C’est une usure normale. Mais il y a dix ans, je trouvais que ma voiture fumait un peu trop, donc j’ai récupéré un moteur sur une épave d’Audi 80, et je l’ai remplacé moi-même", explique-t-il. "Je fais confiance à ma voiture, comme elle m’a fait confiance aussi. Je n’ai jamais eu de gros problème. Une fois je suis tombé en panne sèche à cause d’un tuyau d’arrivée de carburant percé. Je me suis arrêté, j’ai pris un autre tuyau dans mon coffre, et en dix minutes c’était réparé !", ajoute le mécanicien.

Le moteur qui se cache sous le capot de l’ancêtre explique aussi la longévité du véhicule. Digne représentant d’une époque qui semble révolue, il s’agit d’un moteur diesel 1,6l de 54 chevaux, peu puissant, mais très résistant. "A la fin des années 80, la mode était aux moteurs diesel turbocompressés. Ça apportait plus de puissance, mais du coup les moteurs étaient davantage sollicités et s’abimaient plus vite. C’est pour ça que j’ai pris un moteur atmosphérique, ça tient plus longtemps", précise le Framerisois.


Alfredo n’est pas près de s’en séparer !
Encore aujourd’hui, Alfredo ne trouve que des avantages à rouler dans son Audi 80, qui consomme peu de carburant malgré son âge. "Elle consomme environ six litres aux cent en conduite pépère. Son réservoir fait 70 litres, le coffre est très grand, il y a beaucoup d’espace à l’intérieur, et en tant qu’ancêtre, la taxe de circulation est de 34 euros, au lieu de 300. Ça fait pas mal d’économies", se réjouit-il. "Je fais des travaux chez moi, elle m’est très utile pour transporter des matériaux. Une fois, j’ai transporté un escalier de cinq mètres sur le toit !", raconte Alfredo.


Les voitures actuelles pourraient faire aussi bien
Pour Joost Kaesemans, porte-parole de la Febiac (Fédération belge de l'Industrie de l'Automobile et du Cycle), il est rare de trouver une voiture avec autant de kilomètres. "J’ai déjà vu une Toyota avec un million de kilomètres. Mais c’est vrai qu’on ne voit pas ça souvent. Aujourd’hui, la durée de vie moyenne d’un véhicule est de huit ans et deux mois", explique Joost Kaesemans. "Et lorsqu’elles partent à la casse, les voitures ont en moyenne 14 ans", précise-t-il.

D’après les études réalisées par la Febiac, l’âge moyen du parc automobile belge augmente petit à petit. "D’année en année, l’âge moyen augmente de deux semaines ou un mois, environ. Aujourd’hui, il y a plus ou moins 5.400.000 voitures qui circulent en Belgique", ajoute Joost Kaesemans. D’après lui, les voitures actuelles pourraient très bien atteindre des records de kilométrage. "La fabrication des pièces est plus précise, les moteurs sont de meilleure qualité, les filtres et les huiles également. Mais les habitudes de consommation poussent les gens à changer plus rapidement de véhicule", précise le porte-parole.


Une récente panne aurait-elle mis KO la voiture d’Alfredo ?
Malheureusement, depuis une semaine, Alfredo est contraint de se rendre à son travail avec la voiture de sa mère, une Citroën C3. Pour la première fois, son Audi semble être touchée par une panne plus sérieuse. "Cette fois c’est plus grave, le bloc moteur est touché et je dois le remplacer. J’espère trouver un moteur identique au mien qui fonctionne toujours. La C3 est plus récente, mais je préfère ma voiture, elle me manque", explique Alfredo. Espérons que le mécanicien réussira à réparer son Audi 80. Il pourra alors peut-être mettre à mal le record du monde du kilométrage, détenu par une Volvo P1800 de 1966, qui compte près de 4,5 millions de kilomètres.


 

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