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Comme Aimen, père de famille bruxellois, de nombreux chômeurs temporaires s'étonnent de ne pas recevoir 70% de leur salaire comme annoncé: voici l'explication

 
CORONAVIRUS
 

Le coronavirus en Belgique a mis au chômage temporaire un travailleur belge sur trois. C’est le cas d’Aimen, ouvrier dans la restauration rapide. Il a touché sa première allocation et constaté avec surprise qu’elle ne correspondait pas à 70% de son salaire comme annoncé. Il n'est pas le seul, des dizaines de chômeurs temporaires nous ont rapporté la même déception via le bouton orange Alertez-nous. Quelle est l'explication?

Aimen, ouvrier dans la restauration rapide, a été placé en chômage temporaire suite aux mesures de confinement décidées par le gouvernement pour enrayer la propagation du coronavirus. Le père de famille bruxellois, nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous car il ne comprend pas le montant perçu à titre d’indemnité pour le mois de mars: "On nous a dit qu’on aurait droit à 70% de notre salaire mais j’ai reçu beaucoup moins", observe-t-il.

L’ouvrier est officiellement au chômage temporaire depuis le 19 mars. Pour neuf jours, il a reçu un montant de 545 euros par l’intermédiaire de son syndicat. Alors qu’il dit toucher le double en temps normal. Aimen a quatre personnes à charge : sa femme et ses trois enfants âgés de neuf, seize et dix-huit ans. La famille est confinée dans son appartement située en région bruxelloise et ne sort que très peu, comme la majorité de la population.

La crainte de ne pas pouvoir joindre les deux bouts

Et à l’angoisse du confinement s’ajoute celle de ne pas pouvoir honorer les factures. "Pour le moment, on peut s’en sortir parce que j’ai travaillé jusqu’au 18 mars mais si ça se prolonge, c’est impossible… ". A côté du remboursement de son emprunt (rappelons toutefois qu'il est possible de reporter le remboursement de son crédit hypothécaire), le foyer comme toutes les familles, a de nombreux frais : gaz, électricité, téléphone, voiture, taxes et autres factures médicales… "Si la situation dure encore un mois ou deux, on va devoir emprunter à gauche, à droite ou reporter les paiements avec ce que cela peut entraîner", craint Aimen. Il prend l’exemple de la taxe de circulation de sa voiture : "J’ai encore un mois, alors j’attends la date limite et on verra".

Le papa est inquiet mais il préfère ne pas trop en parler avec sa famille pour l’épargner. Devant les difficultés qui s’annoncent, il confie ne pas comprendre les décisions du gouvernement : "Il a réagi trop tard et maladroitement", estime-t-il.

Chômage temporaire: 70% du salaire moyen BRUT et PLAFONNÉ

Du 1er février au 30 juin 2020, le travailleur mis en chômage temporaire pour force majeure reçoit une allocation correspondant à 70% de son salaire moyen brut plafonné. Cette précision est importante, c’est ce qui explique pourquoi de nombreux travailleurs ne comprennent pas les montants perçus, parfois plusieurs centaines d’euros de moins par rapport à 70% d’un salaire réel. D'autant que les travailleurs ayant une famille nombreuse ont une importante réduction du précompte professionnel.

Le plafond du salaire brut est fixé à 2.754, 76 euros par mois.

Les travailleurs mis en chômage temporaire pour force majeure sous le motif coronavirus reçoivent en plus de cette allocation, un supplément de 5,63 euros par jour à charge de l’ONEM, l’Office national de l’Emploi. Un précompte professionnel de 26,75 % est retenu sur cette indemnité.

Le montant minimum pour un mois complet est de 1.165,93 euros net et le maximum de 1.519,79 euros net.

Les syndicats disent avoir conscience des difficultés auxquelles les travailleurs doivent faire face. La CSC, le syndicat chrétien, précise que le passage du chômage temporaire de 60 à 70 % a été négocié par les organisations représentatives des travailleurs.

La FGTB explique avoir reçu des milliers de messages d’affiliés qui pensaient recevoir 70 % de leur salaire réel. Le syndicat socialiste traite environ 400.000 demandes de chômage.

En tout, 1,25 million de personnes vont bénéficier du chômage temporaire, ce qui équivaut à près d’un ouvrier ou employé actif sur trois.

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