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A 73 ans, il donne des cours de zumba aux seniors: notre journaliste a assisté à une séance à Bruxelles (vidéo)

A 73 ans, il donne des cours de zumba aux seniors: notre journaliste a assisté à une séance à Bruxelles
 
 

Jacques Husdens enseigne la zumba gold aux seniors de la ville de Bruxelles. Il nous a raconté comment il est devenu instructeur de cette discipline. Nous sommes allés assister à une séance qu’il anime chaque semaine au parc du cinquantenaire.

Il est le professeur de Zumba le plus âgé de Belgique. Pas de n’importe quelle Zumba, mais une déclinaison qui s’adresse aux seniors: la Zumba gold. Vous connaissez sûrement la discipline originale, "Zumba fitness", qui consiste en un entrainement physique mêlant aérobic et danse latine. Elle est une marque déposée depuis 2001. Très en vogue, l’entreprise se targue de compter 15 millions d’adeptes dans le monde à son programme. Si la Zumba fitness est "assez cardio", explique Jacques, la Zumba Gold propose un rythme moins soutenu. L’instructeur utilise les mouvements de Zumba mais les simplifie pour un public qui veut faire de l’exercice physique, sans se mettre dans un état d’épuisement pour autant.


Jacques, la star de "Zumba party" devenu instructeur officiel

Grand père, ancien inspecteur aux stupéfiants, Jacques met un point d’honneur à faire du sport tant qu’il a la santé, explique-t-il. Ce retraité actif et dynamique a découvert la Zumba dans un club de gym, il y a 5 ans, quand un instructeur a décidé d’initier ses élèves à cette discipline. "Ce n’est pas pour moi ce truc", pense alors Jacques. Puis la Zumba est incorporée dans le programme de son club. "J’ai commencé à faire avec. Petit à petit j’ai trouvé ça sympa", raconte-t-il.

À 71 ans, on lui propose un jour d’aller à une "Zumba party". Malgré ses réticences, il finit par accepter de se rendre à cette fête. "La première fois, on me regardait un peu de travers : ‘Tiens qu’est-ce qu’il vient faire celui-là’ ?", se souvient-il. Mais, de Zumba party en Zumba party, Jacques se sent finalement "superbement accueilli" et se forge une certaine notoriété dans le monde de la Zumba. "Après, ils se demandaient pourquoi je n’étais pas là", s’amuse-t-il. 

Lors d’une séance de Zumba organisée dans son club de gym, un instructeur lui suggère de donner des cours. "Un beau jour, j’ai pris ma décision", dit-il. La Zumba étant une marque commerciale, Jacques suit une formation en France, à Paris, pour obtenir sa licence d’instructeur. Cela lui coûte environ 400 euros par an. Il peut ainsi officiellement utiliser le terme "Zumba" pour ses entrainements et reçoit des DVD et des CD, des chorégraphies qu’il apprend et diffuse.

Pendant une séance à la Grand place, l’échevin de Bruxelles, Alain Courtois, le repère, "Ça vous intéresserait de donner des cours ?" C’est ainsi qu’en octobre 2014, Jacques commence à enseigner la Zumba bénévolement pour le Service Senior de la Ville de Bruxelles. "Je le fais par plaisir, pour m’amuser", déclare-t-il.


 
La "petite famille" réunie pour une séance très attendue au parc du cinquantenaire

Jeudi 12 novembre, nous nous sommes rendus au pavillon du Cinquantenaire, dans le parc du même nom, à côté du quartier européen à Bruxelles, pour assister à une de ces séances. À 10h45, nous attendons l’arrivée de Jacques. Des dames de cinquante, soixante ans et plus, apparaissent une à une, deux à deux, de part et d’autres, marchant dans le parc du cinquantenaire en direction du pavillon. Elles viennent pour le cours.

Après un an, Jacques a réussi à former un groupe d’habituées. "C’est la petite famille", explique-t-il. De trois élèves au premier cours, ils sont maintenant une vingtaine d’afficionados. Toutes des femmes, à une exception près. La semaine dernière, il n’y avait pas cours et elles sont impatientes de s’y remettre. "On ne peut plus s’en passer", confie une élève avant de commencer. "Ça manque terriblement", ajoute une autre.

Le cours de tai-chi terminé, à notre tour d’occuper la petite salle mise à disposition par la ville de Bruxelles. Jacques installe son baffle et prépare les musiques pendant que ces dames se changent dans une pièce annexe — qui n’a d’ailleurs rien d’un vestiaire. Jacques met l’ambiance en dansant un peu tout seul, puis il est vite rejoint par ses élèves. Le cours peut commencer.


Un entrainement physique joyeux et adapté

Physiquement, les chorégraphies de Zumba gold sont moins exigeantes que celles de Zumba standard. Elles sont aussi moins compliquées, plus lentes, mais nécessitent toutefois une certaine concentration et de la coordination. "On essaye de faire des chorés où il n’y a pas trop de psychomotricité, mais ça s’apprend et ça se développe", affirme Jacques qui, lui, connait une cinquantaine de chorégraphies. "On évite de sauter en arrière. On évite les gestes trop brusques", précise-t-il. "Le groupe progresse, constate-t-il. Avec le temps il y a moyen de faire quelque chose de positif."

La reprise est difficile pour certaines mais, toutes les dix minutes, Jacques fait une brève pause pour laisser ses élèves boire, et souffler. Parmi eux, Annie, 78 ans, la doyenne du cours. Son âge ne l’empêche pas de suivre tous les exercices. Elle nous avait dit s’accorder une petite pause supplémentaire de temps en temps : pas cette fois-ci. "Je tiens la forme, déclare-t-elle. Il suffit de suivre la musique et de suivre Jacques. Ce n’est pas très difficile, c’est adapté pour nous."

Le cours de Jacques, c’est aussi "le plaisir de rencontrer les copines", dit Annie. L’instructeur insiste d’ailleurs sur l’aspect festif de son cours. "Il y a une super ambiance. Tout le monde s’amuse, tout le monde chante, tout le monde crie", se félicite Jacques. Une joie qui doit beaucoup à l’entrain du coach. Ses élèves sont d’ailleurs unanimes à cet égard: Jacques "fait ça très bien", "il est monté sur pile" et met "beaucoup d’ambiance"… "Ca m’apporte beaucoup de plaisir", confie l’intéressé. "Je leur donne mon énergie, ils la captent", résume-t-il dans un grand sourire.


 

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