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"Pour moi, c’est un peu comme un tueur en série": Sandrina déplore 3 morts et 4 disparus parmi ses chats à Floriffoux

"Pour moi, c’est un peu comme un tueur en série": Sandrina déplore 3 morts et 4 disparus parmi ses chats à Floriffoux
 
 

C’est le cœur encore chamboulé d’émotion que Sandrina nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous. Plus qu’un simple témoignage, c’est aujourd’hui un cri de détresse qu’elle pousse, désemparée face aux actes de violence dont sont victimes ses chats. Et pour cause, ce ne sont pas moins de 9 d'entre eux qui se sont retrouvés dans le viseur d’un dangereux individu. Une situation intenable, d’autant plus que le tueur habite potentiellement dans son voisinage.

C’est en 2019 que le cauchemar de Sandrina commence. Cette passionnée de chats habite avec sa famille à Floriffoux depuis plus de 50 ans. Une vie paisible, qu’elle partage avec son mari et ses deux enfants dans ce petit village de la commune de Floreffe (Namur) d’un peu moins de 2.000 habitants: «c’est un village calme, tout le monde se connaît». 

Pourtant, malgré l’apparente tranquillité du quartier, c’est une page sombre que s’apprête à vivre Sandrina. Il y a deux ans, pour cette propriétaire de neuf chats, tout bascule: « J’ai commencé par voir mes chats qui disparaissaient petit à petit. Pour le premier, je me suis dit qu’il lui était peut-être arrivé malheur. Ça m’a fait mal, mais ce sont des choses qui arrivent, et on ne peut rien y faire.» Seulement, à peine quelques semaines plus tard, c’est à nouveau le coup de massue. Encore dans l’incertitude face à la disparition de son premier chat, un deuxième se volatilise à son tour: «Cette fois-ci, j’ai eu le pressentiment que ce n’était pas qu’une simple coïncidence». 

"Je sentais que quelque chose ne tournait pas rond"

Commence alors un véritable parcours du combattant pour Sandrina, rongée par la culpabilité:«A la base, ce sont des chats abandonnés que j’ai récupérés du refuge près de chez moi. Je ne demandais qu’une chose: c’était leur donner tout mon amour.» Et le cauchemar n’est pas fini pour autant. Quelques temps plus tard, c’est un troisième chat qui va disparaître: « J’avais le ventre noué. Je sentais que quelque chose ne tournait pas rond. ». Un moment d’attente insoutenable qui finit par une vision d’horreur: «J’étais à la maison quand j’ai vu mon chat revenir en boitant. Il avait la peau ouverte, il saignait. Je me suis complètement effondrée.» 

Prise de panique, elle prend en urgence un rendez-vous avec son vétérinaire. Après une radiographie et quelques analyses, le diagnostic ne laisse aucun doute: «Le vétérinaire a découvert une balle de plomb, à quelques centimètres de sa colonne vertébrale. Il a également découvert des traces de coups dans le dos. Clairement, ce n’était pas un accident.» Une découverte macabre qui laisseplace ensuite au deuil. En effet, la balle est trop proche de la colonne vertébrale pour être retirée. Le chat est paralysé et n’a plus aucune chance de s’en sortir. C’est donc le cœur lourd que Sandrina doit prendre la périlleuse décision d’euthanasier son chat de tout juste deux ans: «J’étais triste et surtout, je ne comprenais pas comment un humain pouvait infliger ça à un animal. J’étais complètement démunie face à la situation. Je suis allée voir la police à ce moment et ils m’ont simplement fait remplir une sorte de fiche d’information pour signaler le problème ». 

Il fallait que j’alerte les voisins

Bouleversée, elle reprend finalement ses esprits. Et c’est maintenant la colère qui prend le dessus: «Je ne voulais pas me laisser abattre. Pour moi, il fallait que j’alerte les voisins.» En parlant, avec eux, elle découvre avec effroi que son cas n’est pas isolé. « Au fur et à mesure que j’en parlais, mon sang se glaçait. Beaucoup de voisines m’ont confié avoir plusieurs de leurs chats qui eux aussi avaient disparu ». Au fur et à mesure que les histoires de disparitions se multiplient, la psychose s’installe alors dans le petit village de Floriffoux. Pour Sandrina et ses voisines, il n’y a plus aucun doute: un tueur sévit parmi eux:« Pour moi, c’est d’office quelqu’un du quartier. On commence tous à faire des suppositions. J’essaye de sonder tout le monde, parce qu’un tir de carabine, ça ne peut pas passer inaperçu. Il y a sûrement quelqu’un qui a dû entendre ou voir quelque chose mais personne n’ose parler.» 

Une situation d’angoisse qui fait vivre les propriétaires de chats du petit village dans un stress constant. Une mécanique tout particulièrement sanglante: « C’est comme si, à chaque fois, le tueur attendait que la tension redescende avant de sévir à nouveau. Pour moi c’est un peu comme un tueur en série». Des moments d’accalmie, ponctués par des parenthèses macabres: un triste quotidien auquel les habitants de Floriffoux ont dû s’habituer, tout en protégeant tant bien que mal leurs animaux de compagnie. 


 
 © RTL INFO

Il y a deux semaines, Sandrina retrouve une nouvelle fois un autre de ses chats ensanglanté. Même scénario que la dernière fois. Cette fois-ci, c’est la patte du petit Samson qui est touchée. Pour la mère de famille, s’en est trop:« Je n’en peux plus de vivre dans l’angoisse. J’ai distribué des centaines de flyers pour alerter les habitants de mon quartier. Je suis allée voir la police pour porter plainte. Pour l’instant j’ai les preuves que mes chats ont bel et bien reçu des tirs de carabine. Mais par rapport à l’auteur de ces atrocités, on ne sait rien. »  Pour Sandrina, le bilan est lourd: 3 de ses chats sont morts, 4 ont disparus et 2 ont été retrouvés blessés par balle. Le tout, au cours de ces trois dernières années. 

La commune et la police prennent les choses au sérieux

L’échevine du bien-être animal de la commune de Floreffe a pris contact avec elle pour s’attaquer au problème. L’objectif: agir au plus vite afin d’arrêter l’enchaînement macabre qui secoue le village de Floriffoux depuis maintenant deux ans. Pour le bourgmestre, c’est une histoire à prendre au sérieux: « Je n’ai malheureusement pas reçu de plainte directe à la commune. Mais quand je me suis aperçu de l’ampleur du phénomène, nous avons tout de suite commencé une enquête de voisinage et toute une série de vérifications. Pour l’instant, on est toujours dans le flou, mais une chose est sûre: il se fera avoir. Je crois cette dame. Cela fait un moment qu’on accorde une importance sur les cas de violence envers les animaux. On saura se montrer sévères».

Du côté de la police, qui a ouvert un dossier, l’affaire est d’autant plus particulière: « C’est tout à fait inédit. Depuis que je travaille dans la commune de Floreffe, je n’ai jamais vu ça» nous confie le chef de poste de la police locale. En Belgique, le fait de tuer un animal volontairement, est passible d’une peine de dix à quinze ans de prison, et/ou une amende de 100.000 à 10 millions d’euros. 

En tant que propriétaire, je les sens tristes

En attendant, Sandrina a, quant à elle, adopté certaines habitudes: « Je ne laisse plus mes chats sortir maintenant. C’est dommage parce qu’ils ont besoin de s’évader, de prendre l’air. C’est dans leur nature. En tant que propriétaire, je les sens tristes. Ça me fend le cœur mais c’est pour leur bien.». Petit à petit, la mère de famille essaie de se reconstruire après les années d’horreur qu’elle vient de traverser, tout en gardant espoir pour la suite:« Tout ce que je veux maintenant c’est que cette personne arrête de s’en prendre à nos chats. Pour moi, il faut que le responsable réalise que c’est juste cruel et monstrueux.Qu’il ou elle soit arrêté.e, c’est secondaire.» 

Un cas de tueur de chats avait récemment été à la une de l’actualité à Brighton au Royaume-Uni. Il avait finalement été condamné à cinq ans et trois mois de prison pour le meurtre de ces animaux. Pour l’instant, à Floriffoux, le responsable court toujours. Malgré ses précautions, Sandrine reste terrifiée: « Finalement, le pire dans cette histoire c’est qu’on se dit que si quelqu’un peut être aussi cruel envers de pauvres animaux, il peut l’être tout autant avec des humains. Qui sait ce dont cette personne est capable?» 

Un nuage sombre d’inquiétude qui embrume le village, et qui ne risque donc pas de se dissiper de sitôt puisque l’enquête vient tout juste de commencer. 


 

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