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"On ne pourra jamais plus économiser": Franca et Franco désespérés de ne pas pouvoir célébrer leurs 50 ans de mariage à cause des règles sanitaires

 
 

"C'est vraiment malheureux ce qui nous arrive à notre âge", écrit Franca via le bouton orange Alertez-nous. En raison de la crise sanitaire, cette sexagénaire et son mari Franco, doivent faire une croix sur l'un de leurs plus grands rêves: renouveler leurs ses vœux de mariage en présence de leurs proches. Ils nous racontent leur désarroi.

La voix étranglée par des sanglots retenus, Franca nous raconte son histoire. Il y a 50 ans, elle disait 'Oui' à Francesco (surnommé Franco). Tous deux âgés respectivement de 68 et 70 ans, rêvaient de célébrer leurs 50 ans de mariage aux côtés de leurs proches. Mais la situation sanitaire et les mesures qui en découlent ont perturbé les plans du couple qui se dit aujourd'hui meurtri.

Le 10 juillet dernier, ils prévoient donc de célébrer leurs noces d'or et de renouveler les vœux à La Louvière. Une soixantaine de personnes se trouvent sur la liste des invités. Mais c'était sans compter sur l'épidémie de Covid-19 et ses regains incessants. Bien que durant l'été, quelques libertés ont été à nouveau permises, les rassemblements sont restés compliqués. Faire la fête est toujours considéré comme dangereux par les experts et autorités, à tel point que des règles sont établies. Les mariages sont autorisés mais avec une condition: la piste de danse est proscrite. "Les soirées dansantes ne sont pas permises. Si ce n'est pas possible de le faire dans les cafés, alors ce n'est pas possible de le faire dans les mariages", nous avait confié le porte-parole du Centre de crise en juin dernier.

Les rassemblements hors domicile interdits

Une fête sans danser? Franca et Franco n'y pensent pas. Ils décident donc de reporter leur célébration et fixent comme nouvelle date, le 18 décembre. Six mois plus tard, la situation n'a guère évolué. Bien qu'une part plus importante de la population est vaccinée, la tension sur les hôpitaux est toujours là. Le 26 novembre dernier, le Comité de concertation décide d'interdire les réunions privées. Seuls les mariages et enterrements restent autorisés. Il n'est désormais plus possible de louer une salle des fêtes pour se rassembler. À domicile par contre, cela reste envisageable.

Pour Franca et Franco, cette annonce est un coup de massue. Car tout était prévu: la salle était trouvée, le traiteur commandé, le DJ booké et la décoratrice avait tous ses plans. Un échevin et un curé avaient répondu présent. "On a dû annuler l’organisatrice, elle avait imaginé toute une décoration sur le thème de l’hiver", confie l'habitante de La Louvière. Sa famille avait également prévu de venir tout droit de Sicile pour la première fois.

Je n’ai pas su fêter mon mariage à l’époque.

Au total, le couple nous confie avoir déboursé plus d'un millier d'euros dans l'organisation de cette célébration. Cinq ans d'économie ont été nécessaires. "Je n’ai pas su fêter mon mariage à l’époque, mon père était mineur, on n’avait pas les moyens. Donc on a voulu fêter nos noces d’or comme il se doit", confie Franca. 

Cette dernière ajoute qu'ils ne leur est pas possible de reporter indéfiniment. "Nous sommes pensionnés. On ne pourra plus jamais économiser pour fêter cela. Quand on a un certain âge, et qu’on est malades, on ne sait pas si on sera encore là longtemps", s'attriste Franca.

Aujourd'hui, le couple peine à comprendre les mesures prises par les autorités. "On ne comprend pas. On a tout organisé de sorte à respecter les distanciations sociales, on a pris une salle et tout cela, et finalement c’est interdit, donc on va le faire chez nous, ça c’est autorisé", lâche Franca. Un rassemblement en petit comité est donc prévu chez les mariés le 18 décembre. Les quelques invités seront soumis à un test afin de faire la fête en toute sécurité. "Puis on va aller chercher des plats et tout faire chez nous puisque si on va dans l’horeca tout ferme à 23h", explique Franca. Tous deux vaccinés, Franca et Franco se sentent aujourd'hui démunis, incompris. Comme oubliés par des autorités qui "ne nous entendent pas". 


 

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