En ce moment
 
 

"Les phares anti-brouillard ne s'allument JAMAIS automatiquement": Raphaël dénonce le danger des technologies qui contrôlent votre voiture

"Les phares anti-brouillard ne s'allument JAMAIS automatiquement": Raphaël dénonce le danger des technologies qui contrôlent votre voiture
 
 

Les phares anti-brouillard ne se déclenchent pas automatiquement, contrairement aux feux de croisement sur certains véhicules. Mais une fois en "mode automatique", certains automobilistes oublient de les allumer, alors que c'est obligatoire. Un constat qui démontre le chemin qui reste à parcourir avant de voir les voitures 100% autonomes envahir nos routes.

À l'occasion de l'épais brouillard qui enrobe la Belgique dans les premières heures de ce vendredi matin, nous vous reproposons ce reportage de 2017 >

"J'habite à Lillois et j'emprunte parfois la N25. Dans la région, il y a pas mal de champs qui bordent les routes et le brouillard y est dense. Un certain nombre de personnes n'allument pas leurs feux anti-brouillard lorsqu'il le faudrait, même s'ils sont de bonne foi. En effet, de plus en plus souvent, on retrouve sur les voitures un système d'allumage automatique. Mais les feux anti-brouillard ne s'allument jamais automatiquement, et donc il ne suffit pas d'être en automatique pour que tous les signaux adéquats soient allumés", prévient Raphaël via notre bouton orange alertez-nous.

Des accusations confirmées par la plupart des responsables presse automobiles. "Des phares anti-brouillard qui s'allument automatiquement, je n'en ai jamais entendu parler. Selon moi cela n'existe pas", indique Wim Willems, porte-parole de groupe Fiat.

Le son de cloche est identique chez BMW, qui précise par ailleurs "que ces feux doivent être allumés manuellement, et qu'il est bon de le rappeler. Par ailleurs, l'allumage automatique des feux anti-brouillard, dont le feu arrière obligatoire, constitue est réel défi pour le développement des voitures autonomes, qui va s'intensifier dans les années à venir", déclare Pieter De Wit selon qui "le monde de l'automobile va considérablement changer entre 2020 et 2030, avec des voitures qui communiqueront entre elles et avec les infrastructures".


Allumé... ou pas !

Au total, nous avons contacté une dizaine de constructeurs automobiles, dont les marques les plus vendues en Belgique. Tous nous ont confirmé qu'il était impératif de rester très attentif à l'éclairage du véhicule, même en mode automatique, car certaines spécificités extérieures, dont le brouillard et les violentes averses, ne sont pas prises en compte par les détecteurs qui se basent uniquement sur la luminosité. Or, en cas de brouillard avec une luminosité intense, rien ne s'allume.

Pire, le conducteur pense parfois être parfaitement visible car l'éclairage de son tableau de bord, à l'intérieur de l'habitacle, est allumé. En effet, les phares de jour, obligatoires depuis le 11 février 2011 sur tous les nouveaux modèles, sont activés en permanence, entraînant l'activation de l'éclairage du tableau de bord à tout moment. Or, avant, quand les phares étaient éteints, tout le tableau de bord l'était, ce qui permettait de rapidement se rendre compte de son oubli. Mais désormais, entre des phares allumés et des phares éteints, il n'y a qu'un petit sigle qui diffère, parfois peu perceptible. Si la situation n'est pas catastrophique à l'avant, les feux diurnes étant toujours allumés, à l'arrière, tout est éteint. "Les feux de jours sont seulement des veilleuses ou des feux leds. Quand on sait qu'une voiture roulant à 120km/h parcourt 33 mètres par seconde, que l'on estime qu'il faut 1 seconde de réflexe et 1 autre seconde pour agir, une visibilité à moins de 100m n'est pas énorme s'il faut 67 mètres pour réagir", ajoute Raphaël qui souligne la dangerosité de ne plus de soucier de l'éclairage de son véhicule en mode "auto".


"Les erreurs viennent surtout d'une méconnaissance des règles"

Pour Benoît Godart, porte-parole de l'institut belge de la sécurité routière (IBSR), les arguments de Raphaël, s'ils sont recevables, ne sont pas largement répandus sur nos routes. "On n'a pas vraiment observé plus d'erreurs avec l'apparition de l'allumage automatique des phares. Je pense même que c'est le contraire, parce que quand tout cela était entièrement manuel, les conducteurs n'allumaient pas leurs phares pour de petits secteurs, comme un tunnel", a-t-il confié.

Et en ce qui concerne l'utilisation spécifique des phares anti-brouillard, il ajoute: "Je pense que les erreurs viennent surtout d'une méconnaissance des règles, à savoir que les gens n'allument pas les phares anti-brouillard quand il pleut fort ou quand ils estiment qu'il y a peu de brouillard. Enfin, une fois que le brouillard s'est dissipé, nombreux sont ceux qui oublient de l'éteindre", a-t-il précisé.


"Les automobilistes ne pensent plus à leur éclairage"

Stéphane Lémeret, journaliste et pilote automobile, a lui un avis plus critique sur la question. "Des phares anti-brouillard non-allumés, on observe cela de plus en plus souvent depuis l'option de l'allumage automatique des phares de route. Tout simplement parce que les automobilistes ne pensent plus à leur éclairage vu qu'ils sont en mode automatique. Or, les phares anti-brouillard doivent être actionnés manuellement", insiste-t-il.

On le voit, automobilistes, experts de la conduite et spécialistes du code de la route n'ont pas du tout le même avis sur la question de l'automatisation de l'allumage des phares. Ces divergences démontrent également qu'on est encore loin des voitures 100% autonomes, qui seraient pourtant, selon de nombreux observateurs, "l'avenir de la sécurité". Mais cet objectif va devoir se construire pas à pas, sans brûler les étapes, et en insistant sur le fait que, autonome ou pas, une voiture devra toujours avoir un conducteur attentif aux commandes, prêt à réagir pour éviter un accident ou... allumer les phares anti-brouillard.


 

Vos commentaires