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Dans son lit d'hôpital, une jeune maman de Liège se bat comme une lionne: "Elle a absolument besoin d'un nouveau foie pour être sauvée"

Dans son lit d'hôpital, une jeune maman de Liège se bat comme une lionne: "Elle a absolument besoin d'un nouveau foie pour être sauvée"
 
 

Cette femme, hospitalisée au CHU de Liège, souffre d'une maladie auto-immune qui détruit son foie. Une greffe est devenue vitale. Et d'une urgence extrême. Mais pour cela, il faut un foie, il faut attendre le décès d'une personne de son type sanguin (type O). En Belgique, les médecins peuvent prélever un foie sans autorisation, sauf si la famille s'y oppose. Des proches lancent un appel de la dernière chance.

"Ma petite soeur de 30 ans, maman de 3 petits enfants, a absolument besoin d'un foie pour être sauvée. Elle est en tête de liste si un foie venait à se présenter mais le délai est court et rien à l'horizon". Ces mots d'un grand frère derrière lesquels on peut imaginer l'extrême angoisse nous ont été remis par Mireille, une amie de la malade, via la page Alertez-nous. Comme une bouteille lancée à la mer, le message a un seul but: arracher au destin un miracle. Celui de trouver un donneur compatible.

"Ne sachant plus quoi faire et ne voulant pas rester inactifs, nous tentons de sensibiliser les familles qui auraient un proche en phase terminale ou accidentée que l'on ne pourra en aucun cas sauver. Si cette personne n'est actuellement pas donneuse d'organe, elle peut le devenir très vite et aider à sauver quelqu'un. Nous restons conscients qu'attendre le décès d'une personne pour en sauver une autre reste atroce mais nous devons tout tenter", poursuit le frère dans cet appel de l'ultime chance.

Sa soeur est actuellement soignée au CHU (centre hospitalier universitaire) de Liège. Elle souffre d'une maladie auto-immune qui détruit son foie. Son propre système immunitaire censé la protéger des corps étrangers (microbes, virus, ou encore cellules cancéreuses), s'attaque donc à un organe vital de son propre corps. Une destruction suicidaire qui peut arriver à n'importe quel moment dans la vie. À la suite, par exemple, d'une inflammation ou d'une maladie, le foie apparait désormais comme étranger au système immunitaire. Remplissant sa mission de base, ce dernier va donc s'acharner à le faire disparaître.

"Son état s'est dégradé assez vite dernièrement. Il n'y a plus d'autre possibilité que de procéder à une greffe d'organe", nous a déclaré son médecin traitant, qui ne suit plus sa patiente depuis quelques temps, celle-ci ayant été prise en charge par les spécialistes aux cliniques universitaires. Désormais, "Le foie est mort, ses jours sont comptés" nous explique Mireille. Mais la jeune femme, mère d'enfants de 8, 10 et 13 ans, "se bat comme une lionne", rapporte son amie. Une attitude combattive qui convient si soudainement un foie devenait disponible. Mais un foie arrivera-t-il à temps?

Le paradoxe est cruel, la malade et ses proches attendent d'une certaine manière un malheur. "Nous restons conscients qu'attendre le décès d'une personne pour en sauver une autre reste atroce mais nous devons tout tenter", s'excuse d'ailleurs le frère au bout de son message.

Le nombre de personnes en attente d'un foie tournerait autour des 200-250 dans notre pays. Celles-ci sont inscrites sur une liste de greffés potentiels. L'organe peut venir d'autres pays d'Europe grâce au réseau Eurotransplant. La durée de vie d'un organe entre le décès et sa transplantation dans un autre corps varie. Un coeur ne restera par exemple viable que quelques heures à peine. Un foie par contre peut être conservé plusieurs jours.

Il est préférable qu'un organe soit prélevé sur une personne décédée à un jeune âge, ceci notamment pour des raisons de meilleure résistance au stress pour l'organe d'une transplantation. Mais désormais, on peut se permettre aussi d'extraire l'organe chez des personnes d'un âge avancé.

Dans notre pays, depuis quelques années, les médecins peuvent prélever les organes d'une personne décédée sans autorisation. C'est la règle du "Qui ne dit mot consent". Le prélèvement ne pourra pas se faire seulement si la personne décédée a explicitement exprimé son refus de son vivant, ou si la famille proche (enfants, parents ou conjoint) s'y oppose. 

Afin d'éviter cette dernière éventualité, dans le cas où vous voulez rendre disponible vos organes pour sauver des vies lorsque vous mourrez, la meilleure manière d'agir est de remettre à votre commune un formulaire de consentement dans lequel vous énoncer en toutes lettres que vous voulez que vos organes puissent être prélevés en cas de décès. Votre volonté prévaudra alors sur l'intention de la famille s'il advenait que celle-ci s'oppose à votre décès.

> TELECHARGEZ LE FORMULAIRE DE CONSENTEMENT

La greffe du foie n'est pas synonyme de guérison. Il faut encore que le corps du greffé accepte le corps étranger. Raison pour laquelle, un foie issu de la famille aura davantage de chances d'être accepté. Si ce n'est pas possible, le donneur doit au moins disposer d'un même groupe sanguin. "Elle a besoin d'un donneur de sang O", indique le frère. La greffe s'accompagne souvent d'une batterie de médicaments administrés afin que la greffe "prenne".

Une course contre la montre est engagée. Une mère de trois enfants se "bat comme une lionne" dans un lit d'hôpital et tente de tenir le plus longtemps possible, d'arracher à la mort, heures après heures, jours après jours, le délai suffisant pour qu'un miracle se produise, pour entendre, comme une bénédiction venue du ciel, qu'un foie est désormais disponible pour la sauver. C'est dans cet espoir que des proches nous ont contactés et que cet article est publié. Un don d'organe devant s'opérer dans le plus strict anonymat, nous ne dévoilerons pas l'identité de la malade.


 

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