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Coronavirus: Liège envisage d'établir un "hôpital de campagne" dans l'ancienne clinique Saint-Joseph

 
CORONAVIRUS
 

A Liège, la situation devient de plus en plus compliquée aux soins intensifs. Il a déjà fallu transférer des patients vers d'autres hôpitaux. La ville envisage même la mise en place d'un hôpital de campagne. La piste privilégiée est l'ancienne clinique Saint-Joseph, qui avait déjà été mise sur la table lors de la première vague.

Depuis plusieurs jours, les institutions hospitalières en province de Liège tirent la sonnette d'alarme face aux contaminations au coronavirus qui ne cessent d'augmenter. Confrontés à d'autres urgences hors Covid, les hôpitaux éprouvent désormais des difficultés à accueillir des patients atteints du Covid-19.

Mercredi soir, on apprenait que cinq patients infectés par le coronavirus et en soins intensifs dans des hôpitaux de la province de Liège avaient été transférés vers d'autres établissements du Brabant flamand et du Limbourg. Face à cette situation, un responsable d'un hôpital liégeois a contacté Willy Demeyer, bourgmestre de Liège, afin de lui faire part de la nécessité de voir les trois grandes structures hospitalières liégeoises se liguer (CHU, CHR de la Citadelle et Groupe santé CHC) en vue d'établir un "hôpital de campagne".

La piste privilégiée est l'ancienne clinique Saint-Joseph, une option déjà envisagée lors de la première vague mais qui n'avait, finalement, pas été mise en oeuvre. Pour rappel, le site était occupé par le Groupe santé CHC avant le transfert des activités (Saint-Joseph, maternité de Rocourt et Espérance à Montegnée) vers le nouvel hôpital MontLégia. S'agissant d'une ancienne clinique, le site de Saint-Joseph se prêtait bien à l'accueil de patients ne nécessitant plus de lit dans un hôpital mais toujours contagieux.

"On peut craindre que nous soyons dépassés dans les prochains jours, explique Willy Demeyer. Il faut donc prendre un certain nombre de mesures. L'hôpital Saint Joseph était encore un hôpital général jusqu'au mois de mars 2020. Il est encore tout à fait possible d'ouvrir un hôpital là-bas."

Situation urgente

Il faut dire que la situation est urgente à Liège. Selon les derniers chiffres de Sciensano, la province est aujourd’hui la plus touchée du pays en terme de nombre de cas positif pour 100.000 habitants. Les soins intensifs sont saturés.

Autre constat: l’état des patients hospitalisés se dégrade. Dans cet hôpital, 80% des personnes aux soins intensifs sont aujourd’hui intubées. "Il y a aussi malheureusement des patients des salles Covid banalisés dont l'état se dégrade et qui sont admis aux soins intensifs, explique Stéphane Degesves, chef des urgences à l'hôpital de la Citadelle. Clairement, on est dépassé. Pour vous donner une idée, on a dépassé dehier avant-hier ici au CHR le nombre d'hospitalisations Covid par rapport au pic de la première crise."

La situation liégeoise inquiète. Certains experts vont jusqu’à surnommer la province: La Lombardie de la deuxième vague. On en est encore loin nous rassure ce chef des urgences. Il faut en revanche tout mettre en œuvre, tout de suite pour éviter le pire.

Le problème qui se pose, c'est que Fedasil, l'agence fédérale pour l'accueil des demandeurs d'asile, souhaite occuper l'endroit. Willy Demeyer n'y est pas favorable et va adresser un courrier en ce sens à Fedasil ainsi qu'au gouvernement fédéral."Il y a déjà deux sites accueillant des demandeurs d'asile sur le territoire de Liège, à Rocourt, à l'ancienne caserne et à l'ancienne maternité", souligne le bourgmestre de Liège. "Je vais donc faire savoir que j'estime que Liège a déjà bien contribué à ce niveau et qu'elle a également beaucoup de difficultés sociales à gérer", ajoute-t-il.

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