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"C’est le bonheur absolu": des Liégeois au chômage temporaire fabriquent un "CONTENEUR-PARLOIR" pour les résidents d'un home (photos)

"C’est le bonheur absolu": des Liégeois au chômage temporaire fabriquent un "CONTENEUR-PARLOIR" pour les résidents d'un home (photos)
(C)Alexandra Eycken
 
CORONAVIRUS
 

C’est le cœur léger que les membres du personnel de la maison de repos et de soin "Les Buissonnets", située à Horion dans la commune de Grâce-Hollogne ont terminé leur journée de jeudi. Les trémolos dans la voix, la directrice de l’établissement Alexandra Eycken nous confie son sentiment après une journée chargée en émotions: "Depuis le début de la crise du coronavirus, on a essayé de garder le contact avec les familles. La plupart des proches venaient aux fenêtres saluer les membres de leur famille mais il est impossible d’avoir une vraie conversation dans ces conditions. Et les nouvelles technologies, bien qu’elles permettent de converser, il faut reconnaître que nos résidents très âgés ont du mal avec. Ils sont maladroits, parfois, même désorientés. Mais depuis hier soir, nous disposons de la solution, un "conteneur-parloir ", annonce-t-elle ivre de joie.

"Des larmes ont coulé mais des larmes de joie"

Ce jeudi, la structure a été inaugurée.  Quatre résidents ont pu recevoir la visite d'un membre de leur famille respective. Et la directrice d’ajouter : "C’était la première fois depuis longtemps. C’est un jour heureux aux Buissonnets. Les larmes ont coulé mais des larmes de joie. C’est le bonheur absolu", décrit la quadragénaire, bouillonnante.

C'est une première du genre, ce "conteneur-parloir". Ce local "temporaire" a été aménagé sur le parking, à l’extérieur du home. "Je tenais à ce que personne ne puisse rentrer dans la maison de repos. C’est beaucoup trop risqué", nous explique Alexandra.

Une structure permettant une certaine "intimité"

Acheminée mercredi soir via un camion-grue, cette structure assemblée dans un entrepôt de Sprimont pèse 2 tonnes. Elle est équipée de deux portes, deux fenêtres, et complètement divisée en deux parties séparées par une énorme vitre en plexiglas qui fait toute la hauteur de la pièce. Les deux parties sont complètement hermétiques. Pour pouvoir discuter en toute intimité, un dispositif sonore complété par des micros et des haut-parleurs a également été mis en place. Le conteneur est également équipé d’une rampe pour faciliter l’accès aux personnes à mobilité réduite et de larges portes.

Entre chaque visite de 15 minutes, les conteneurs sont entièrement désinfectés pendant une heure. Les matériaux utilisés lors de la fabrication sont en PVC, faciles à désinfecter.

Une collaboration entre 5 jeunes entrepreneurs dynamiques liégeois

A l’origine de cette réalisation, cinq jeunes indépendants liégeois : Martin, François, Thierry, Olivier et Vincent.

D’ordinaire, ils travaillent dans le secteur événementiel et organisent plusieurs festivals très connus, mais les récentes annulations de tous les rassemblements ont précipité leur reconversion (temporaire) inattendue.  "On a été mis à l’arrêt suite aux décisions du Conseil national de Sécurité prises dans le contexte de la pandémie du coronavirus", nous confie Vincent. "Depuis, nous installons des hygiaphones (les plaques en plexiglas) dans des sandwicheries et des magasins d’alimentation de la région liégeoise", nous révèle l’indépendant dynamique, jamais à court d'idée.

En une semaine, le projet voit le jour

Et de nous décrire l'anecdote à l'origine de la création de ces parloirs: "La semaine dernière, je discute avec Alexandra (la directrice de la maison de repos) qui est une amie. Et au détour d’une conversation, elle me fait part de son inquiétude concernant la solitude de ses résidents pendant la crise du coronavirus. De là, a germé l’idée de confectionner ensemble un conteneur pour permettre aux résidents de voir des membres de leur famille, d'avoir des visites et des conversations plus intimes sans se toucher, mais en ayant l'illusion qu'on est dans la même pièce".

Après de nombreuses discussions, notamment avec Grégory, co-directeur de l’établissement, le médecin coordinateur et l’infirmière en chef, Alexandra obtient une idée précise de ce qu’elle souhaite. Les plans sont dessinés en une après-midi et la structure montée en deux jours.

Une semaine plus tard, le conteneur-parloir est là et attend ses visiteurs et ses quelques minutes quotidiennes de bonheur.

Une dizaine de maison de repos de la région liégeoise souhaiteraient aussi passer commande.


 


 

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