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"Quand il m'a regardé droit dans les yeux, je savais que j'étais le suivant": Marc a vu Benjamin Herman tuer les 2 policières devant son café de Liège et a sauvé 3 clients

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Un mois après l'attentat perpétré à Liège par le terroriste Benjamin Herman, le patron du café Aux Augustins, devant lequel s'est joué le drame, témoigne en exclusivité sur RTL au micro de nos journalistes Dominique Demoulin et Thomas Kinet.

Il est 10h30 le 29 mai dernier. Dans le café Aux Augustins, situé sur le boulevard d'Avroy à Liège, trois clients sont présents, dont une mère et son jeune fils. Derrière le bar, le patron, Marc Koninckx. Il se souvient avoir vu arriver Soraya Belkacemi et Lucile Garcia, les deux policières tuées par Benjamin Herman. "Elles n'avaient rien demandé, elles faisaient leur travail. Et pourtant, leur destin s'est arrêté ici."


"Je vois qu'il frappe avec le couteau et j'emmène les clients derrière"

"Je les ai vues passer là, j'ai vu une personne courir derrière le 2ème agent et la frapper par l'épaule et frapper, au visage je pense. Donc je sors en courant et je reste figé devant la porte, sur le seuil, parce que je vois qu'il a un couteau et qu'il frappe avec le couteau. Là je lâche la porte et je dis à tous les clients de foutre le camp : "Il faut foutre le camp". Et je les ai pris et je les ai foutus derrière. Je les ai emmenés derrière. Là j'ai remarqué que j'avais plus les clés, donc je suis venu rechercher les clés derrière le bar. Là il avait tué la 2ème et il m'a regardé droit dans les yeux en dégainant l'arme. Et je me suis dit "Ouais, il va tirer à travers le carreau quoi". Donc je me suis accroupi derrière le bar, j'ai pris les clés, je suis retourné sur mes pas, et lui il a cru que j'étais allé ouvrir la toilette donc il est rentré après -ça on le voit avec les traces de sang- pour me chercher dans les toilettes mais comme j'y étais pas voilà."


"Pourquoi je n'avais pas une batte, pourquoi j'étais tout seul" pour agir ?

Un client se cache pourtant dans une toilette, mais le tueur n'ira pas jusque-là. Pendant ce temps, Marc fait monter les autres à l'étage et les enferme dans la chaufferie. Il a ainsi sauvé la vie de 3 personnes. "Oui, mais en même temps que moi", corrige-t-il humblement. "Je n'ai pas non plus joué le héros." Pourtant, l'envie d'aider les policières était là, mais sans les moyens pour rivaliser avec le tueur. "On se dit : "Pourquoi j'ai pas une batte de baseball? Pourquoi j'avais pas ça? Pourquoi je suis tout seul? C'était une femme qui était là avec son enfant et une personne d'un certain âge."


"Un regard de tueur"

Marc se souvient aussi de son impression quand le terroriste l'a regardé dans les yeux: "Quelqu'un de froid, froid et déterminé. Et je pense que quand on attaque la police comme ça, on sait que c'est pour mourir après ou je ne sais pas. Mais vraiment déterminé. Et je me suis dit : "Il va faire un maximum de victimes lui." Et quand il m'a regardé droit dans les yeux, je savais que j'étais le suivant si je ne bougeais pas. Le regard qu'il avait, c'était un tueur quoi, un tueur."

Aujourd'hui, Marc est toujours sous le choc. Il se demande pourquoi c'est arrivé là, dans son café, et avoue être depuis lors plus méfiant, à la limite de la paranoïa : "À mon avis on n'oublie pas. Peut-être qu'on va apprendre à vivre avec et moins culpabiliser mais voilà, ce sont des choses à mon avis qu'on ne va pas oublier."



Rendez-vous dans le RTLinfo 19H

La rédaction de RTLinfo a reconstitué l'attentat de Liège. Avec des témoins du triple meurtre qui racontent les différentes scènes du 29 mai et livrent leur version des faits. "Je les vois arriver comme d'habitude. Il n'y avait rien d'anormal. Une va sur le trottoir d'en face. Je ne vois pas spécialement quelqu'un qui le suit", a confié un témoin de l'attaque à Antoine Schuurwegen. Ces témoignages exclusifs ainsi que celui de Darifa, la femme de ménage qui a fait face au tueur dans l'école Léonie de Waha, sont à découvrir ce vendredi soir dans le RTLinfo 19H.


 

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