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"Tous les jours, on se dit que c'est peut-être notre jour": notre équipe a suivi Philippe et Hervé, policiers à Liège

 
 

Nous avons pu suivre une patrouille de police locale à Liège. Ces derniers mois, les policiers n'ont pas été épargnés dans la région, et les agressions les ont marqués profondément. Un reportage de Vincent Jamoulle, Mathieu Langer et Aline Lejeune pour RTLinfo 13h.

La police n'a pas été épargnée ces derniers mois, surtout en région liégeoise. Les agents ont été profondément touchés par plusieurs évènements. Cela a changé leur état d'esprit quand ils sortent en uniforme.

"On a eu trois morts et deux blessés graves depuis le début de l'année, trois avec notre collègue de Liège qui s'est fait rouler dessus il y a une semaine. Comment en est-on arrivé là? Je ne suis pas sociologue, mais voilà, on se pose des questions", explique Hervé François, commissaire-police de Liège. "Chaque fois que vous passez par un lieu, les images reviennent tout de suite", précise le commissaire.

"Notre équipe est confrontée aussi bien à une femme en détresse qu'à un enfant qui demande un renseignement pour un magasin. On ne peut pas prévoir... C'est l'intervention, c'est ce qu'on aime dans notre métier", a confié Philippe Lobet, inspecteur principal-Police de Liège, en patrouille.

La police a pris la direction du boulevard d'Avroy, là où Soraya Belkacemi et Lucile Garcia, leurs deux collègues ont été abattues il y a cinq mois... Beaucoup trop peu de temps pour ne pas y penser en permanence. "Le fait de se dire, maintenant, tous les jours... sur base d'un contrôle de roulage, sur base d'un bête contrôle, juste de patrouille sur le secteur, de se dire 'C'est peut-être mon jour", explique Philippe Lobet.

Peut-être un peu plus qu'ailleurs, patrouiller à Liège c'est s'exposer à des images imprimées sur les lieux. Collègues disparus, explosion de gaz, fusillades de la place Saint-Lambert.

Une intervention banale est toujours susceptible de dégénérer. "Le but de tout policier est de ne pas mettre sa vie en danger, là où ce n'est pas nécessaire", confie Philippe Lobet.


 

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