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Le four de l'incinérateur de Pont-de-Loup mauvais pour leur santé? "Tout le contraire" rétorque le patron de l'ICDI

Le four de l'incinérateur de Pont-de-Loup mauvais pour leur santé? "Tout le contraire" rétorque le patron de l'ICDI
 
 

Pour le Comité "des riverains de l'ICDI" de Pont-de-Loup, le renouvellement du four n°3 ne ferait que pérenniser l'incinérateur qu'ils souhaitent voir à terme disparaitre, car situé trop proche des habitations. Selon eux, cette situation ne serait pas sans conséquence pour leur santé. Olivier Bouchat, le directeur général de l’ICDI, affirme que « c’est tout le contraire ».

Une réunion d'information a lieu ce lundi 15 décembre à 19 heures à Pont-de-Loup. Une réunion d'information organisée par le Comité "des riverains de l'ICDI" et qui concerne le projet de l'intercommunale des déchets de Charleroi (ICDI) de procéder au remplacement du four n°3 de l'incinérateur de Pont-de-Loup. Un nouveau four qui est, selon l'ICDI, indispensable pour maitriser les coûts du traitement des déchets.

"Un gaspillage inacceptable"

Ce nouveau four couterait un peu plus de 60 millions d'euros. Une dépense que le comité de riverains juge inutile. "L’incinération a posé des problèmes. Ce qui se passe aussi, c’est que le site choisi pour placer un incinérateur est tout à fait inadéquat et ça, tout le monde le sait depuis le début. Donc maintenant on est occupé à se demander si on va renouveler. En 2003, on nous a promis le désengagement, la fermeture. On a fermé le premier four, or à l’époque on nous disait ‘Si on a fermé le premier four, il n’y a plus rien qui va marcher, on va être inondé par les déchets’, il ne s’est rien passé de tout ça. Les deux fours restants, c’était largement suffisant. Et ça pose un problème parce que financièrement c’est un gaspillage inacceptable", a expliqué Irma Fabro, porte-parole du Comité des "riverains de l'ICDI", au micro de Nathalie Pierard pour Bl RTL.

"Une plaie dans le village"

Le comité de riverains de l'incinérateur estime avoir déjà payé le prix fort avec un incinérateur qui défigure leur village et estime que celui-ci a déjà eu des conséquences pour leur santé. "On est en train de pérenniser l’incinération sur le site parce que si on renouvelle ce four-ci, dans dix ans quand le four de sera vieux, on dira ‘Oui, mais on a quand même investi pour le renouvellement du four 3, donc on ne va pas jeter tout cela à la poubelle’. Donc de dix ans en dix ans, on pérennise l’incinération sur un site qui n’est pas adéquat et qui a déjà fait des dégâts. Et vous voyez bien que c’est une plaie dans le village", a jouté la porte-parole.

La réunion d'information de ce lundi sera l'occasion de lancer officiellement une pétition allant dans ce sens.

"On ne peut pas entendre dire que le projet va nuire à la santé"

Le directeur général de l’ICDI, Olivier Bouchat, a tenu à réagir via notre page Alertez-nous, à propos de l’impact sur la santé du renouvèlement du four n°3. "On ne peut pas entendre dire que le projet de modernisation de notre unité de valorisation énergétique va nuire à la santé de la population alors que, c’est tout le contraire",fustige-t-il. "Cela pourrait jeter la peur et la crainte auprès de riverains."

Mettre en place des technologies plus performantes

Olivier Bouchat évoque également le contexte du projet et les améliorations qui en découleront. "Le four n°3 date de 1987 et arrive en fin de vie. Le remplacer s’impose comme une évidence si on veut continuer à pouvoir traiter les déchets de toute la zone de l’ICDI. Le projet a également été orienté pour mettre en place des technologies plus performantes que celles qui existaient, il y a une vingtaine d’années. Cela aura forcément des répercussions sur la diminution des rejets atmosphériques et sur l’amélioration du rendement énergétique, donc de production d’électricité. Il y a aussi des aspects sociaux tels que le maintien à l’emploi dans une région où on en a bien besoin et l’amélioration du coût de l’entretien des déchets. Grâce à ce projet on va pouvoir permettre la maîtrise des coûts et, on a démontré qu’il s’agissait du scénario le moins préjudiciable pour les citoyens dans la région."

Des études à l’appui

Selon lui, certains éléments ont pu laisser penser au Comité "des riverains de l'ICDI" de Pont-de-Loup que, ce nouveau four aurait des conséquences pour leur santé. "Avant 2000, les unités de valorisation énergétiques n’étaient pas celles qu’on connait aujourd’hui", poursuit Olivier Bouchat. "Les systèmes de filtration et de captation des polluants étaient bien moins évolués. Il y a eu dans le passé des rejets. Néanmoins, des études sur la santé ont démontré qu’il n’y avait pas eu d’impact sur la santé des riverains en 2001. Aujourd’hui, une étude réalisée sur la qualité de l’air de la région contenant notamment, les communes de Fleurus, Châtelet, et Farciennes, a prouvé que l’usine n’était pas pointée du doigt au niveau de la pollution. Et l’étude d’incidence qui accompagne la demande de permis a mis en évidence, qu’à l’heure actuelle, tous les impacts sur l’environnement et la santé diminuent. Il est donc faux de dire que le projet est mauvais pour la santé."

Nathalie Pierard et Jérôme Leroy


 

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