Le tribunal correctionnel de Charleroi a condamné Cezig K. à 10 ans de prison ferme pour une tentative de meurtre survenue au Quick de Châtelineau (Châtelet) en 2015. A la suite d'une remarque de la victime pour un plateau mal rangé, le prévenu lui avait porté un coup de couteau à la gorge. Le tribunal a rejeté l'excuse de la provocation invoquée par la défense.
Le 9 octobre 2015, Cenzig K. se trouvait au Quick de Châtelineau en compagnie de son fils. Il avait été interpellé par un autre client, Frédéric R., qui lui avait demandé sèchement de ranger son plateau. Cenzig K. était alors retourné à sa voiture pour prendre un couteau et avait poignardé son interlocuteur à deux reprises, l'atteignant à la carotide. La victime a survécu malgré une grave blessure.
Selon Me Preumont qui défendait la victime, ainsi que le parquet, cette dernière s'est contentée d'un rappel au civisme qui a déclenché la colère du prévenu, connu pour son tempérament irascible. "Il est d'ailleurs poursuivi dans un autre dossier pour avoir frappé des personnes et sorti un revolver parce que celles-ci lui avaient demandé de ne pas fumer dans un centre sportif", a expliqué le substitut Vervaeren.
Selon le ministère public, la localisation du coup de couteau, qui a quasi égorgé Frédéric R., établit l'intention homicide. Une peine de 10 ans de prison ferme a finalement été requise.
Me Mayence, conseil de Cenzig K., a pour sa part plaidé la provocation. "On fait passer cela pour du civisme, mais ce que mon client affirme, c'est que la victime l'a interpellé sèchement et l'a retenu par le bras à deux reprises en lui disant de ranger son plateau alors qu'il s'en allait. Frédéric R. a ajouté une remarque raciste et a menacé de les crever, lui et son fils".
Le tribunal a toutefois estimé que cette remarque, certes déplaisante, ne constituait pas des violences graves ou des menaces sérieuses pouvant déstabiliser un homme normal et raisonnable. Au contraire, dit le juge, les actes commis par le prévenu sont d'une totale disproportion et ont été réalisés dans un restaurant familial, devant des enfants. Le tribunal a également retenu la propension de Cenzig K. à régler les conflits par la violence ainsi que la possession répétée d'armes. Il écope finalement de 10 ans de prison ferme.
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