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À Tournai, ce lundi est "perdu" et c'est la fête: "C'est un troisième réveillon"

 
 

Le "lundi perdu" est une tradition bien ancrée à Tournai depuis le Moyen-Âge. Cette fête est célébrée chaque lundi qui suit l'Epiphanie. C'est une sorte de dernière fête avant de démarrer l'année, avec toujours le même plat au menu: du lapin. Jimmy Meo et Patrick Lejuste sont allés découvrir cette fête pour le RTL info 13h.

120 lapins seront servis ce soir lors du lundi perdu à Tournai. Ce plat est emblématique de cette fête: on le prépare de la même façon depuis plus de 700 ans.

"C'est un lapin entier, qui est cuit à l'eau bien sûr… Après, nous avons une salade tournaisienne qui est composée de salade de chicons, haricots blancs, oignons cuits au four, salade de blé, pissenlit et barbe de capucin", explique Daniel De Hoste, le cuisinier.

La Guilde du Mutiau, très friande des traditions, organisait d'ailleurs ce matin son apéritif du lundi perdu. Car si ce jour de fête s'appelle comme ça, c'est parce qu'aujourd'hui, le salaire est perdu: on ne travaille pas.

"Le troisième réveillon"

"J'ai envie de dire qu'à Tournai, c'est ce qui va clôturer les fêtes", explique Bruno Delannay, trésorier de la Guilde du Mutiau. C'est effectivement le troisième réveillon… Je ne vais pas dire celui où on s'amuse le plus car les autres sont très agréables, mais celui-ci est typiquement tournaisien. Quand on a ça dans le sang, on ne sait pas le rater."

Cette tradition s'organise surtout en famille, dans les chaumières. Mais les restaurants ont emboîté le pas, et les salles de fêtes accueillent des dizaines de personnes. Mais attention, chaque table aura son roi, tiré au sort avant le repas.


"Le roi boit"

"Lorsque le roi va prendre son verre et qu'il va boire, toute l'assemblée doit dire : 'le roi boit, le roi boit!', explique Nicole Demaret, conservateur du musée du folklore de Tournai. Celui qui ne le dira pas, le fou intervient avec un bouchon noirci à la flamme et il va noircir le visage de celui qui n'a pas dit 'le roi boit'."

Evidemment, ce genre de tradition laissera quelques traces. "Pour un vrai Tournaisien, c'est le mardi qui est perdu, parce que le lendemain, ce n'est pas facile de se lever", confirme Bruno Delannay.

La plus ancienne trace écrite de ce jour si particulier remonte au 13e siècle. Une fois que le lundi perdu est passé, les Tournaisiens peuvent enfin commencer l'année. 


 

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