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20 ans après son premier carnaval, le seul Gille métis de l'histoire revient sur son parcours: "On m'a beaucoup soutenu" (vidéo)

 
 

A Binche, les Gilles défilent depuis l'aube ce mardi. Ces personnages fondateurs du folklore binchois s'ouvrent doucement mais sûrement à la diversité. Vingt ans après son premier carnaval, Jacques Gossuin, le premier Gille métis de l'histoire du folklore, a rencontré nos reporters Justine Roldan Perez et Samuel Lerate.

Pour devenir Gille de Binche, les conditions sont immuables : être Belge, de sexe masculin et pouvoir se revendiquer d’une origine ou d’un domicile binchois. En 1999, Jacques (qui répond à tous les critères) devient le premier Gille de Binche métis (son père est sénégalais et sa mère belge). A l'époque, il avait subi des commentaires hostiles et racistes. Mais, entouré des Gilles, il a pu garder le sourire et la conviction qu'il avait sa place au sein de ce folklore exceptionnel. "Je ne m'attendais pas à ça, mais j'ai fait face, se souvient Jacques Gossuin. On m'a beaucoup soutenu. Beaucoup de gens me disaient "Ca va aller". C'est vrai que les 2, 3 premières années, ça a été très très difficile".


Son fils est Gille lui aussi!

Jacques a mené son combat et fait sa place. Aujourd’hui c’est avec son fils qu’il se prépare pour le mardi gras. "Une chose à retenir, c'est que quand on veut, on peut, considère Maxime Gossuin, le fils de Jacques, également Gille. Lui, il s'est battu pour avoir ce rôle et il l'a eu. Je suis fier de lui".

Jacques se souvient que les Gilles ont fait bloc à l'époque. "La première année, on m'a protégé en quelque sorte. On me disait "Quand les Gilles sont là, reste avec eux, ne va pas sur les à-côtés, reste bien dans la société, tu auras moins de pression". Et c'était vrai".

"Peu importe la couleur de peau du Gille, ajoute Christian Waroquier, un ami de Jacques. L'essentiel est que sous la blouse du Gille, batte le coeur d'un Gille". Un état d'esprit qui reflète les valeurs véhiculées par le folklore binchois, comme l'égalité, représentée par les masques qu'enfilent les Gilles.


Les Gilles plaident pour davantage de diversité et d'ouverture

Le folklore wallon, très ancré dans les traditions, semble s’ouvrir de plus en plus à la diversité. "De toute façon, si le folklore ne bouge pas, ne se diversifie pas, il est mené à mourir, considère Jean-Marc Devos, secrétaire de la société "Les Réguénaires". Il faut de l'ouverture et du changement dans les statuts".


 

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