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Chasse à l'homme en Flandre: toujours aucune trace de Jürgen Conings, police et armée quittent en partie la zone

 
 

Le militaire lourdement armé recherché était toujours en fuite vendredi soir, mais on en sait très peu sur l'avancement des recherches dans le parc national de la Haute Campine qui compte 12.000 hectares, zone dans laquelle il s'est réfugié. Et il est de moins en moins probable qu'il y soit toujours: vers 17h, plusieurs colonnes, des dizaines de véhicules de la police et de l'armée, ont quitté la zone de recherches, selon nos journalistes présents sur place. Voici le dernier point sur la situation (vendredi 19h) : 

Une enquête "moins visible"

Les départs des policiers et militaires collent avec la déclaration du parquet fédéral, qui a expliqué que les recherches dans les zones principales du parc de la Haute Campine se sont achevées jeudi soir sans que Jürgen Conings n'ait été retrouvé. "Après cette phase, l'enquête se poursuit désormais d'une manière moins visible à différents endroits et avec différentes méthodes", indique encore le parquet, sans donner davantage de précisions "pour des raisons liées à l'enquête". L'accès au parc est actuellement toujours interdit. L'individu recherché est considéré comme potentiellement dangereux.  

"Terrorisme"

Un juge d'instruction a été désigné pour "tentative d'assassinat et possession illégale d'armes dans un contexte terroriste", a indiqué vendredi le parquet fédéral.

De Croo veut un plan d'action

Le Premier ministre Alexander De Croo a annoncé vendredi avoir demandé au président du Comité de concertation pour le Renseignement et la Sécurité (CCRS) d'élaborer un plan d'action sur le suivi structurel de la manière dont les services armés gèrent la menace des personnels radicalisés, a indiqué son porte-parole. Ce plan d'action doit aussi porter sur la manière dont l'information circule et est suivie et les procédures utilisant les services du personnel vis-à-vis des membres du personnel qui seraient radicalisés, a-t-il précisé à l'issue d'une réunion du comité ministériel restreint ("kern") consacré notamment au militaire en fuite Jürgen Conings :

Il était "près d'une cible, lundi pendant deux heures"

"Jürgen Conings était près d'une cible lundi soir pendant deux heures", a indiqué vendredi après-midi le cabinet du ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open Vld), confirmant des propos tenus sur la VRT.  Le cabinet n'a pas confirmé qu'il s'agissait du virologue Marc Van Ranst, comme l'a indiqué une source à la chaîne publique flamande.

Un "mécanisme suspect" 

Les recherches menée depuis mardi sur la voiture de Jürgen Conings ont montré l'existence d'un "mécanisme suspect", a annoncé vendredi après-midi le parquet fédéral dans un communiqué de presse. "Le rapport technique destiné à en connaitre les effets potentiels, est encore attendu", souligne-t-il.

La candidature du suspect avait été écartée par la police fédérale

Ce vendredi, nous apprenons également que Jürgen Conings avait présenté sa candidature pour entrer à la police fédérale en mars 2020. L'individu avait été écarté à la suite d'un test de personnalité. Le fuyard était candidat à une fonction auprès de la Direction de la sécurité publique (DAS). Ce service fournit à toutes les entités de la police intégrée des unités à pied et à cheval pour des missions de maintient ou de rétablissement de l'ordre public (manifestations, rencontres sportives, émeutes, échauffourées, etc.).

Une conférence de presse du centre de crise à 16h

Le gouvernement fédéral a promis ce vendredi de durcir les règles d'accès aux armements pour les militaires, sur fond de polémique sur le défaut de surveillance de ce militaire, un instructeur de l'armée fiché par les services antiterroristes. "Il y a eu une faille dans la procédure", a reconnu la ministre de la Défense, Ludivine Dedonder. Selon nos informations, vers 16h, une conférence de presse aura lieu à Bruxelles, devant le centre de crise rassemblant les ministres de la Défense, de l'Intérieur et de la Justice. 

Périmètre de sécurité élargi autour de l'entrée du parc

Le périmètre de sécurité à la porte d'entrée De Salamander du parc, où les recherches se poursuivent sans relâche depuis mardi soir afin de retrouver Jürgen Conings, un militaire d'extrême droite armé et menaçant, a été étendu vendredi midi. La presse a donc été repoussée à l'écart de la zone en question par la police



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Troisième jour de fouilles

Jürgen Conings s'est donc retranché, sans doute de manière temporaire, dans le parc national de la Haute Campine, situé près de la frontière des Pays-Bas, à cinquante kilomètres au nord de Liège et à proximité de Maastricht. Les forces de l'ordre recherchent depuis mardi soir ce militaire de 46 ans répertorié comme "extrémiste potentiellement violent" par l'Organe de coordination pour l'analyse de la menace (Ocam). Mercredi, des centaines de policiers et de militaires ont été déployés dans et autour du parc. Des policiers allemands et hollandais ont été dépêchés en renfort.

Les recherches furent longues. "On est ici au cœur de cet énorme domaine qui est très boisé, qui est un terrain vraiment difficile. Chaque centimètre carré, chaque arbre… Tout doit être vérifié scrupuleusement. C'est ce qui nécessite les importants moyens que vous avez vus. Tant de la police locale, fédérale, que de nos partenaires, la Défense en priorité, mais également la Protection civile, la Croix-Rouge en support", avait précisé Régis Kalut, porte-parole de la police fédérale.

L'un des faits marquants s'est produit ce jeudi après-midi lorsqu'un impressionnant cortège de 400 personnes s'est dirigé vers la zone de recherches (voir notre article à ce sujet). Il était composé de policiers, de militaires et de véhicules blindés. Le cortège a emprunté une nationale très fréquentée de la région. 

Le fugitif armé avait menacé de s'en prendre aux structures de l'État et à plusieurs personnalités, dont le célèbre virologue Marc Van Ranst, qu'il avait déjà intimidé par le passé. Lors d'un balayage de la réserve naturelle, une tente de camouflage abandonnée a été retrouvée jeudi, probablement du matériel de camping appartenant à Conings. Un petit campement a également été découvert, pouvant appartenir à l'armée. "Des éléments de l'enquête suggèrent qu'il est toujours en vie", selon plusieurs sources. 


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Le parc a été fermé au public dès mercredi après-midi vers 15h. La fermeture a été recommandée par l'Organe de coordination pour l'analyse de la menace (Ocam) et demandée par le centre de crise, a précisé le parquet fédéral. Elle n'est pas simple au vu de la superficie du parc - plus de 12.000 hectares de forêt et de bruyère -, qui possède en outre plusieurs points d'entrée. Pour comparer : c'est deux fois la taille de la forêt de soignes à Bruxelles (7.000 hectares), ou encore 16.000 terrains de foot les uns à côté des autres. Il existe dans cette zone des centaines de cachettes possibles.

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La voiture retrouvée mardi soir

Le SUV de ce militaire de 46 ans a été retrouvé mardi soir dans ce domaine. Des agents de police des unités spéciales ainsi que les services d'enlèvement et de destruction d'engins explosifs (SEDEE) ont fouillé la voiture et établi une zone de sécurité aux alentours. Vers 3h00 du matin mercredi, une dépanneuse est arrivée pour emmener le véhicule hors des bosquets. Deux heures plus tard, le personnel des laboratoires et des services déminage encore présent a quitté les lieux, suivi par la dépanneuse et la voiture incriminée. Une fois le véhicule emmené, la zone de sécurité a été levée.

Un certain nombre d'armes lourdes ont été retrouvées dans la voiture, avait indiqué le parquet fédéral, qui gère l'enquête. "A l'intérieur de ce véhicule, les policiers ont retrouvé 4 lance-roquettes anti-chars de type LAW et des munitions. L'individu est probablement encore en possession d'un armement plus léger", a expliqué le porte-parole du parquet fédéral Eric Van Duyse. Ces armes se composeraient d'au minimum une mitraillette.

Son profil: un terroriste d'extrême-droite

Jürgen Conings figure sur la liste des terroristes de l'Ocam, l'organisme chargé de l'analyse de la menace terroriste, en raison de ses sympathies d'extrême droite, a indiqué mardi soir le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open Vld) sur VTM Nieuws. Cette liste compte environ 700 noms, dont une cinquantaine serait proche de l'extrême droite. "Il y a des indications qu'il est violent et, au cours des dernières 24 heures, des preuves sont apparues que l'homme représente une menace aiguë. L'homme représente une menace grave", a ajouté le ministre.

En effet, selon plusieurs médias, le quadragénaire n'est pas rentré chez lui lundi soir et sa partenaire a ensuite donné l'alarme. La police et la justice ont immédiatement pris l'affaire très au sérieux, l'homme ayant laissé derrière lui une lettre d'adieu. "Dans la lettre, il menace d'attentat les structures de l'État et plusieurs personnes", a indiqué Eric Van Duyse, porte-parole du parquet fédéral.

"Il y a des craintes que cet homme qui a reçu une formation militaire commette un acte violent contre lui-même ou contre quelqu'un", nous indique le porte-parole du parquet fédéral. En effet, selon nos confrères du quotidien néerlandophone Het Laatste Nieuws, l'homme travaillerait à la caserne de Peutie, dans le Limbourg.

Marc Van Ranst en lieu sûr

Le virologue Marc Van Ranst et sa famille ont été transférés dans un lieu sûr. La personne armée aurait en effet proféré des menaces à l'encontre du scientifique, entre autres. Raison pour laquelle le signalement de l'individu armé a été pris au sérieux et la police est entrée en action, a indiqué Eric Cenens, le commissaire et porte-parole de la zone de police Kempenland. Sur Facebook, Marc Van Ranst a déclaré : "Être contre les mesures covid (et les vaccins) coïncide trop souvent avec la glorification de la violence et le racisme brut. Je ne pense pas que les menaces viennent de ce coin-là presque exclusivement. Qu'une chose soit claire: de telles menaces ne m'impressionnent pas du tout."


 

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