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Salah Abdeslam aurait quitté Molenbeek lors d’un faux déménagement: "Une histoire purement fantaisiste"

Salah Abdeslam aurait quitté Molenbeek lors d’un faux déménagement: "Une histoire purement fantaisiste"
 
Bruxelles
 

Ayoub Bazarouj, le dixième suspect dans le cadre de l'enquête belge concernant les attentats de Paris, a comparu mardi devant la chambre du conseil de Bruxelles. Son avocat Yannick De Vlaemynck a demandé sa remise en liberté. Selon ce dernier, il n'existe pas d'indices de culpabilité à l'encontre de son client. "Il n'a pas joué de rôle lors des attentats, pas plus qu'il n'a aidé Salah Abdeslam à se cacher et n'a pas eu de contact avec celui-ci", assure Me De Vlaemynck.

Ayoub Bazarouj a été interpellé le 30 décembre dernier chaussée de Gand alors qu'au même moment, la police judiciaire fédérale effectuait une perquisition à son domicile situé rue Delaunoy à Molenbeek-Saint-Jean. Le 16 novembre dernier, soit 3 jours après les attentats de Paris, la police fédérale avait déjà perquisitionné cette habitation avec d'importants moyens, dans l'espoir d'y intercepter Salah Abdeslam. Le parquet fédéral disposait alors d'indices sérieux de la présence ou du passage d'Abdeslam dans cette maison mais le fugitif n'y a pas été trouvé.

"Il n'y a pas de preuves que Salah a séjourné dans cette habitation. L'histoire selon laquelle il en serait sorti clandestinement à l'occasion d'un déménagement factice est purement fantaisiste. Mon client connaît Salah Abdeslam du quartier mais n'avait pas d'autre contact avec lui. Il n'a joué aucun rôle lors des attentats", a indiqué Me De Vlaemynck.


Arrêté pour avoir plaisanté sur Salah avec un ami

Ayoub Bazarouj porte un bracelet électronique en raison d'une précédente condamnation. Le 17 novembre dernier, le lendemain de la première perquisition à son domicile, l'homme s'était spontanément rendu à la police fédérale et avait été entendu. Selon son avocat, il faisait depuis lors l'objet d'une surveillance et était placé sous écoute téléphonique. C'est sur cette base qu'il a été placé sous mandat d'arrêt. "Selon les enquêteurs, il a fait allusion à Salah Abdeslam lors d'une conversation téléphonique au cours de laquelle il échangeait des plaisanteries avec ses amis. Mon client savait qu'il était écouté et y fait allusion lors de sa conversation. L'un de ses amis lui demande si Salah se trouve chez lui à ce moment-là et quelques blagues sont échangées à ce propos, sans plus. Par ailleurs, les observations dont il a fait l'objet n'ont, à mon sens, rien livré", a ajouté Me De Vlaemynck.

Lors d'une des observations, les enquêteurs auraient vu un homme entrer avec un frigobox chez Bazarouj et, selon eux, le récipient contenait peut-être des explosifs. "Il s'agissait de l'employeur de mon client et le frigobox ne contenait rien de suspect", justifie Me De Vlaemynck, qui a insisté sur le fait que des éléments sont toujours en cours de vérification par les enquêteurs.


Deux frères et une soeur de Bazarouj ont rejoint les terroristes en Syrie

Une dizaine de GSM ont été saisis lors de la perquisition du 30 décembre dans la rue Delaunoy mais, selon la défense, cette découverte est sans lien avec les attentats de Paris ou la fuite de Salah Abdeslam. "Six personnes vivent dans cette maison donc qu'on y trouve 10 GSM ne me semble pas démesuré." Me De Vlaemynck admet toutefois que deux frères et une sœur de son clients se sont radicalisés et sont partis en Syrie, et qu'Ayoub Bazarouj s'entrainait dans le même club de boxe qu'Ahmed Dahmani, le Belge interpellé en Turquie suspecté d'avoir joué un rôle dans les attentats de Paris. "Mais ce n'est pas comme si toute la famille était radicalisée. Ayoub a encore des membres de sa famille vivant en Belgique qui ne le sont pas. Le fait qu'il s'entrainait dans le même club de boxe que Dahmani ne signifie pas non plus qu'il le connaissait bien ou était son ami."


 

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