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Plus de 30 policiers en arrêt maladie à Schaerbeek après un incident avec un mineur qui "a frappé un inspecteur avec un couteau à lame pliable"

 
 

Près de 30 agents de la police de Bruxelles-Nord se sont mis en arrêt maladie mardi matin après un incident avec un mineur, ont rapporté les quotidiens flamands Het Nieuwsblad et Het Laatste Nieuws. Le Syndicat national du personnel de police et de sécurité (SNPS) a confirmé cette information via Twitter. La police de la zone Bruxelles-Nord (Schaerbeek/Evere/Saint-Josse-ten-Noode) n'a pas souhaité commenter l'affaire. Certaines sources au sein de la police font état de plus de 30 absents.

Selon la presse, l'absence des policiers au commissariat du quartier Nord à Schaerbeek fait suite à un incident au cours duquel un mineur a pointé un couteau vers un inspecteur. L'incident s'est produit dimanche soir, a déclaré Willemien Baert, porte-parole du parquet de Bruxelles. Un jeune fugueur de 11 ans a été retrouvé par les policiers à Saint-Josse-ten-Noode. Alors que les agents ont voulu le ramener chez ses parents, "le garçon s'est rebellé et a donné deux coups de poing avec un couteau à cran d’arrêt sans sortir la lame de celui-ci. Il a pu être maitrisé rapidement par les policiers présents", a poursuivi le porte-parole. "Personne n'a été blessé au cours de l'opération et le jeune homme a pu être emmené. Ce sont des faits qui se sont déroulés dans un contexte très spécifique. Nous avons relâché le jeune homme, mais il fait l'objet d'un suivi", a-t-il précisé.

Vu son jeune âge, il n’a pas été mis à disposition du juge de la jeunesse et n’a pas pu être placé dans un centre. Selon des sources judiciaires, le garçon fait face à un problème très spécifique et est bien suivi par ses parents, mais les choses ont mal tourné dimanche soir. Le parquet de jeunesse de Bruxelles suivra la situation du mineur de très près et verra que les mesures appropriées seront prises.

Des policiers "choqués"

A la suite de cet incident, de nombreux policiers ont voulu envoyer un signal fort, notamment parce que celui-ci s'est produit un mois après l'agression qui avait coûté la vie à Thomas Monjoie, un inspecteur de police de 29 ans, le 10 novembre peu après 19h00 rue d'Aerschot, à Schaerbeek.

L'incident survenu dimanche a "profondément choqué l'ensemble des forces de police de la zone Bruxelles-Nord", selon son porte-parole, surtout les collègues qui travaillent dans le même commissariat que l'inspecteur qui a été attaqué. De nombreuses personnes y travaillant sont absentes aujourd'hui "mais le commissariat reste ouvert et nous continuons à assurer les services publics", a ajouté le porte-parole.

D'autres incidents ont eu lieu récemment. Une personne a tenté de poignarder un agent de police et a été immédiatement relâchée. Une semaine avant, une autre personne a été arrêtée avec une épée de samouraï. Un mineur a également aspergé un policier avec de l'ammoniaque, a-t-il ajouté. "Le problème, c'est que si le policier n'est pas blessé ou ne porte pas plainte, le parquet ne donnera pas suite aux faits", a pointé le porte-parole. En effet, des mesures ne sont prises qu'en cas de blessures graves. "De nombreux policiers ne signalent rien et continuent à travailler, ne voulant pas laisser tomber leurs collègues. De cette manière, la prétendue tolérance zéro ne survivra pas", selon lui.  

Selon les mêmes sources, des incidents impliquant des armes blanches surviennent toutes les semaines dans cette zone de police. "Les policiers ne sont pas toujours impliqués, mais cela reste des actes graves, qui ne sont pas suivis d'effet", la justice ne pouvant pas mettre tous les suspects en prison, par manque de place. Même chose pour les transmigrants qui ne trouvent pas tous une place dans un centre d'accueil. "Ces personnes créent leur propre monde parallèle où l'on vend de la drogue (...). En tant que policiers, nous voulons aider, mais nous ne sommes pas aidés", a déclaré le porte-parole.  

Celui-ci n'exclut pas que cette action qui a débuté à Schaerbeek s'étende et se poursuive dans les jours qui viennent. De son côté, le parquet de Bruxelles souligne que toute violence envers la police est et continuera à être une priorité. Dans chaque dossier un suivi approprié sera octroyé.


 

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