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Opération anti-terroriste à Forest: la Belgique et la France craignent un "attentat imminent"

Opération anti-terroriste à Forest: la Belgique et la France craignent un "attentat imminent"
 
 

Deux personnes étaient toujours "activement recherchées" mercredi en Belgique après l'opération antiterroriste liée aux attentats de Paris déclenchée la veille à Bruxelles, qui s'est soldée par la mort d'un Algérien de 35 ans apparemment lié à l'organisation Etat islamique.

Le Premier ministre Charles Michel a exhorté la population belge à "rester calme et garder son sang-froid", à l'issue d'une réunion des principaux ministres et responsables des services de sécurité belges.

L'alerte antiterroriste dans le pays a été maintenue au niveau 3 (sur 4 possibles), ce qui signifie que "la menace est possible et vraisemblable", a-t-il souligné.

En France, le président François Hollande a appelé à "la plus grande vigilance" au lendemain de l'opération belge, alors que quatre islamistes présumés ont été arrêtés mercredi matin en région parisienne, dont l'un soupçonné de préparer "des actions violentes" dans l'Hexagone.

"Le niveau de la menace reste très élevé. On l'a vu encore ces dernières heures à Bruxelles. On peut le voir avec ces arrestations", a souligné M. Hollande. Son ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, s'est toutefois employé à minimiser le risque d'un attentat "imminent".

Une perquisition de routine visant un appartement de la commune bruxelloise de Forest, dans le cadre de l'enquête sur les attentats de Paris, a dégénéré en fusillades mardi après-midi. Une vaste opération de police a été déclenchée, au cours de laquelle un suspect a été tué.

A côté du cadavre de cet homme, identifié comme Mohamed Belkaïd, ont été découverts "une Kalachnikov ainsi qu'un livre sur le salafisme" et un drapeau de l'Etat islamique, a précisé un porte-parole du parquet fédéral, Thierry Werts.

En séjour illégal en Belgique, Mohamed Belkaïd n'était connu de la justice du royaume que pour un "vol simple" en 2014. Il n'était pas non plus connu des services de sécurité algériens.

"Deux personnes, qui se trouvaient vraisemblablement aussi dans l'appartement et dont l'identité est encore inconnue, ont réussi à prendre la fuite et sont activement recherchées", a indiqué M. Werts.


Portrait-robot établi


La police a diffusé en interne le portrait-robot d'un fugitif, selon plusieurs médias belges. "De type nord-africain, âgé d'entre 25 et 28 ans, il mesure 1m85 (...), a le teint mat et portait une casquette blanche", selon le quotidien La Dernière Heure.

Tout a démarré vers 14H15 mardi, quand quatre policiers belges et deux français se sont présentés à l'entrée de la maison de Forest, dans le cadre de l'enquête sur les attentats du 13 novembre à Paris.

Dès l'ouverture de la porte, "au moins deux personnes armées d'un riot gun (fusil anti-émeute) et d'une Kalachnikov ont immédiatement ouvert le feu sur les policiers", et s'en est suivi "un échange de tirs bref mais nourri", a raconté le porte-parole du parquet fédéral.

Trois policiers ont été légèrement blessés, dont une Française. Un quatrième, un Belge, le sera plus tard dans l'après-midi, touché "légèrement à la tête", alors que les policiers continuaient d'essuyer des tirs depuis l'appartement.

C'est à une fenêtre où il apparaissait que Belkaïd a été "neutralisé par un tireur d'élite des unités spéciales, alors qu'il allait clairement ouvrir le feu sur la police", selon M. Werts. "Onze chargeurs de Kalachnikov et de très nombreuses munitions" ont été découverts dans l'appartement.


 "Ce n'est pas ça Bruxelles" 


La police a relâché mercredi deux suspects qui avaient été interpellés pour vérifier leur possible implication dans les fusillades. Au moins quatre perquisitions liées à l'opération de Forest ont eu lieu dans la soirée ou la nuit précédente, permettant la saisie d'une Kalachnikov.

Le parquet fédéral avait précisé mardi soir que le suspect tué n'était pas Salah Abdeslam, soupçonné d'avoir eu au moins un rôle-clé de logisticien dans les attentats de Paris et activement recherché depuis quatre mois.

L'opération de mardi --une perquisition parmi les "plus de 100" effectuées en Belgique depuis le 14 novembre-- visait plutôt "l'entourage d'un ou plusieurs des 11 inculpés belges", selon une source policière française.

Après 58 interpellations liées à l'enquête belge sur les attentats parisiens, 11 personnes ont été inculpées à ce jour. L'enquête a montré que ces attaques avaient été largement préparées et coordonnées depuis Bruxelles.

"Ca ne donne pas une bonne image, ce n'est pas ça Bruxelles", soupire Serge Carlier, 57 ans, qui vit à Forest. "On est un carrefour de l'Europe. C'est une plaque tournante pour beaucoup de choses", tente d'expliquer Nadine, une agente de sécurité de 39 ans.

> LE POINT SUR L'ENQUÊTE


 

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