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Naïm, victime de l'attentat du métro Maelbeek, trouve une pétition "ignoble" dans le hall d'un immeuble d'Anderlecht: "Ils invitent à brûler des mosquées"

Naïm, victime de l'attentat du métro Maelbeek, trouve une pétition "ignoble" dans le hall d'un immeuble d'Anderlecht: "Ils invitent à brûler des mosquées"
Image d'illustration
 
 

Un Bruxellois a trouvé une pétition choquante dans le hall de l'immeuble où vit sa soeur. Le document, qui est un véritable appel à la haine et à la violence, invite les gens qui le souhaitent "à mettre le feu à des mosquées". Que risquent les personnes à l'origine de ces affiches?

Naïm, un Anderlechtois de 35 ans, fait partie des victimes de l'attentat de Maelbeek. L'homme, encore traumatisé, se trouvait dans le métro le 22 mars. Le Bruxellois a été blessé au genou et à l'oreille. Il tente de se reconstruire depuis ce jour. Il a contacté la rédaction via le bouton orange Alertez-nous afin de dénoncer une pétition d'appel à la haine. Le document aux propos très violents a été créé en réponse à l'assassinat du père Jacques, le prêtre tué par des terroristes mardi matin en France. Le Bruxellois de 35 ans a trouvé plusieurs affiches placardées à l'entrée d'un des blocs du quartier Marius Renard à Anderlecht, mardi soir. "J'ai accompagné ma sœur à son domicile. Quand nous sommes arrivés à l'entrée de l'immeuble de 10 étages, nous avons constaté une affiche sur le mur juste à côté des sonnettes. Il y avait des pétitions aux six entrées du bloc. C'est inadmissible et scandaleux!", s'indigne Naïm, encore sous le choc. Ce dernier a été particulièrement outré par la dernière phrase de la pétition: "Si le petit Belge ne se bouge pas le cul, rien ne changera. Si un catholique a le cul de foutre le feu à une mosquée, qu'il réalise son désir".


"Ça m'a beaucoup touché"

Naïm, victime directe du terrorisme, se demande pourquoi des personnes tentent d'enflammer la situation avec de tels messages violents et haineux. Il aimerait faire quelque chose pour empêcher la diffusion de ce genre de propos. "Ça m'a beaucoup touché et j'ai fait appel à la police afin de faire venir une patrouille pour qu'elle puisse constater les faits", nous explique l'Anderlechtois.

Quelques personnes aux idées extrémistes, comme l'auteur de la pétition, font des amalgames très dangereux en attaquant toute une communauté qui n'a pourtant rien à voir avec ces tueries. Naïm ne comprend pas la violence des mots de l'affiche, car en tant que victime directe du terrorisme, il est affecté par toutes les attaques terroristes qui frappent l'Europe et le Monde. Il tient à dire et redire que les musulmans condamnent toutes ces tueries et sont choqués par ces drames. "Aucun musulman n'accepte ce genre de barbarie. Le père Jacques est un savant et un homme de Dieu qui n'a fait que du bien aux autres", précise-t-il.


"Je n'arrive pas encore à me reconstruire"

"Je ne comprends pas comment on peut devenir si ignoble. Je suis musulman et j'ai malheureusement subi l'explosion du métro Maelbeek. Que dois-je penser? Je n'arrive pas encore à me reconstruire et à vivre normalement et voilà encore un coup", ajoute l'homme meurtri. 


La police cherche le responsable

"Le but est de dresser une partie de la population les uns contre les autres, pour mettre le feu aux poudres. Nous devons lutter tous ensemble pour éviter les amalgames. Nous devons déterminer si cette pétition a été distribuée dans un quartier précis ou sur l’ensemble de la commune", a déclaré Eric Tomas, le bourgmestre d’Anderlecht, contacté par les journaux du groupe Sudpresse. L'homme aurait ordonné à la police d’enquêter sur cette affaire afin de mettre la main sur les responsables.

Que risquent les responsables de ce genre d'incitation à la haine et à la discrimination?

Les auteurs de ce genre de message de haine risquent de 1 mois à 1 an de prison et/ou un amende de 50 à 1000 euros, nous explique le Mrax, le mouvement contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie.

Dans le cas d'une discrimination commise par un fonctionnaire ou un agent public, l'emprisonnement sera de deux mois à deux ans.

Un élément fondamental pour qu’il puisse être question d’incitation à la haine ou à la violence, est la nécessaire démonstration d’une intention de son auteur d’inciter à la haine ou à la violence.


Quand parle-t-on d'incitation à la haine ou à la violence?

L'élément fondamental dans l'incitation à la haine ou à la violence réside dans la démonstration d'une intention d'inciter à la haine ou à la violence dans le chef de son auteur. "La loi prévoit des sanctions pénales applicables aux personnes qui incitent à la discrimination, la haine ou à la violence, ainsi qu’à celles qui font partie d’un groupement ou d’une association qui, de manière manifeste et répétée, prône la discrimination ou la ségrégation.

Un élément fondamental pour qu’il puisse être question d’incitation à la haine ou à la violence, est la nécessaire démonstration d’une intention de son auteur d’inciter à la haine ou à la violence.

Généralement, l’infraction d’incitation à la haine, la violence ou la discrimination requiert un élément contextuel. L’incitation doit se dérouler dans un lieu public, dans un lieu non public mais ouvert à un certain nombre de personnes ayant le droit de s’y assembler ou de le fréquenter, ou encore par des écrits, des images ou des emblèmes affichés, distribués ou vendus, mis en vente ou exposés aux regards du public", précise le site Actualités droit belge.


 

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