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Claude Moniquet: "Si Salah Abdeslam est tombé, c'est un coup de chance"

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Arrestation de Salah Abdeslam
 

Claude Moniquet, expert en contre-terrorisme, est revenu sur l'opération qui a mené, vendredi, à l'arrestation de Salah Abdeslam. Selon lui, cette opération aurait pu très mal tourner.

"Lundi soir, la piste de Salah Abdeslam était froide. L'enquête s'est fortement accélérée à partir de mardi. Si le suspect est tombé, c'est aussi un coup de chance", estimait vendredi soir Claude Moniquet, directeur de l'ESISC (Centre européen d'intelligenc estratégique et de sécurité). Mardi, les enquêteurs pensaient tomber sur un bâtiment vide, mais ont été surpris par une fusillade à Forest, explique-t-il.


"Les enquêteurs tracent les téléphones qui étaient actifs autour du lieu de perquisition à Forest et sont menés jusqu'à Molenbeek"

"A partir de là, l'enquête va devenir très efficace. Les enquêteurs tracent les téléphones qui étaient actifs autour du lieu de perquisition à Forest et sont menés jusqu'à Molenbeek", poursuit-il, citant une source proche de l'enquête. Ils entament alors une planque de 48h à partir de mercredi, selon lui. "Initialement, l'assaut devait avoir lieu pendant la nuit de vendredi à samedi, ce qui est plus facile. Mais des fuites dans la presse en début d'après-midi (sur les empreintes de Salah Abdeslam retrouvées à Forest, ndlr.) ont précipité les choses."


"Pour le même prix, cela se terminait en tuerie"

Selon l'expert en sécurité, la presse pourrait avoir été trop rapide: "Pour le même prix, cela se terminait en tuerie." Pour lui, avoir interpellé Salah Abdeslam vivant n'aura probablement qu'une portée symbolique. "Je serais étonné qu'il parle", confie M. Moniquet, rappelant notamment le silence de Mehdi Nemmouche (soupçonné d'être l'auteur de l'attentat du Musée juif de Belgique en 2014). En revanche, "c'est un message à DAESH: nous ne sommes pas comme eux, nous ne tuons pas sans raison". Plus largement, l'expert point le manque de moyens auxquels font face les services de police en Belgique et suggère l'élaboration d'une commission parlementaire d'enquête pour dégager d'éventuelles responsabilités politiques. "Comment se fait-il que pendant des mois, la Belgique n'ait rien fait, que personne n'ait rien vu ?", s'interroge-t-il.


 

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