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Ils ont vu l'horreur à Maelbeek: "J’ai essayé de m’imaginer que c’était des mannequins"

 
 

Un peu plus d’une semaine après les attentats de Bruxelles, un témoignage. Celui du responsable de la protection civile de Ghlin, l'adjudant Alex Neupré de la protection civile. Ses hommes ont vu l’horreur à la station de métro Maelbeek.

Il a passé plusieurs heures avec son équipe dans la station Maelbeek mardi 22 mars, le jour des attentats de Bruxelles. Ses hommes étaient en première ligne. Ils ont travaillé toute la nuit pour dégager les corps et rendre le site accessible aux enquêteurs. Ses hommes de la 4ème compagnie seront reçus aujourd'hui par une cellule d'aide psychologique. C'est une première.


Une journée qui fera date

Alex Neupré a derrière lui 10 ans de pompiers et 18 de protection civile. Et pourtant: "Sur 28 ans, c'est ma deuxième intervention la plus horrible. J’ai eu le Kosovo en 1999 et ici. Dans nos têtes, on se dit que toutes ces personnes étaient quelques heures avant assises en train de discuter", dit-il au micro de Pierre Fagnart pour Bel RTL. Dans ces conditions, faire son travail devient compliqué. "J’ai essayé de m’imaginer que c’était des mannequins pour ne pas essayer de vivre dans une autre réalité".


Des hommes sous le choc

Les hommes de l’adjudant Alex Neupré sont descendus à 1h du matin dans la station Maelbeek. Ils ont travaillé toute la nuit. "Nous avons d’abord dû désincarcérer : couper les fers des sièges, couper les portes de rames, etc", fait savoir l’adjudant. Des corps démembrés, un sourire fixé sur un visage, un téléphone qui sonne dans un sac. Les images de l’horreur sont nombreuses. "Certains membres de mon équipe ont vomi dans leur casque le jour de l’intervention. J’ai même dû laisser certains hommes au-dessus, à l’extérieur de la station. Ils ne voulaient plus redescendre", fait savoir Alex Neupré.


Une aide psychologique indispensable

Aujourd’hui, les hommes d’Alex bénéficient d’une cellule d’aide et de soutien psychologique. C’est indispensable. "Ces gens doivent être suivis. Pas seulement aujourd’hui, mais aussi dans les mois qui viennent." Parler en équipe, puis seul avec des spécialistes afin d’exorciser et ne pas oublier les images, mais pour apprendre à vivre avec.


 

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