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Pourquoi Najim Laachraoui pourrait être le cerveau des attentats de Paris et Bruxelles

 
 

Les enquêteurs ont confirmé que le deuxième kamikaze de Zaventem n'est autre que Najim Laachraoui. Un nom encore inconnu il y a quelques jours, car les autorités recherchaient jusqu'à présent Soufiane Kayal, sa fausse identité. En quelques jours l'homme est passé du rôle de simple artificier des attaques de Paris à celui de pierre angulaire des attentats qui ont touché les capitales belge et française.

Les enquêteurs ont identifié Ibrahim El Bakraoui, 27 ans, et Najim Laachraoui, comme étant les deux kamikazes de l'aéroport de Bruxelles. Ce sont eux qui figurent sur l'image d'une caméra de vidéo-surveillance en train de pousser des bagages près des comptoirs. Najim Laachraoui, dont des restes ont été identifiés à l'aéroport, était recherché depuis que son ADN avait été trouvé dans plusieurs habitations louées par les commandos des attentats de Paris, ainsi que sur du matériel explosif utilisé lors de ces attaques.

Najim Laachraoui. L’homme, né en 1991 au Maroc, est peut-être bien plus que l’artificier de Paris et l’un des kamikazes de Zaventem. Au vu des derniers éléments de l’enquête et à la lumière des récents évènements, Najim Laachraoui est au moins dans la hiérarchie des terroristes à hauteur d’Abdlehamid Abaaoud, considéré par les enquêteurs comme le coordinateur des attaques de Paris. Voire plus: le potentiel cerveau des deux attentats.


Une enfance schaerbeekoise

Najim Laachraoui fait partie de la première vague des départs en Syrie. Après une enfance et une adolescence à Schaerbeek, il quitte en 2013 son foyer pour rejoindre la Syrie alors que l’État islamique n’a même pas encore proclamé son califat. Bernard Clerfayt, bourgmestre de Schaerbeek, apporte quelques détails sur la personnalité du potentiel cerveau du double attentat sur les ondes de Bel RTL : "Je ne connaissais pas ce personnage sur les milliers d’habitants. Il a eu son implantation familiale dans une rue très paisible à proximité d’un parc. Un quartier très charmant dans lequel j’ai habité. Il a été scolarisé dans la commune. Depuis plusieurs années déjà, il est entré en terrorisme. Il est parti en 2013, recherché en 2014 par la police. Il a été radié des registres communaux début 2015."


Soufiane Kayal devient Najim Laachraoui

Najim Laachraoui est ni plus ni moins l’homme qui relie les deux événements: les attentats de Paris et ceux de Bruxelles. Son ADN a été retrouvé sur au moins deux ceintures explosives des kamikazes du Stade de France. Longtemps recherché par les enquêteurs sous une fausse identité, celle de Soufiane Kayal, Najim Laachraoui a également loué un appartement à Auvelais où plusieurs des terroristes de Paris ont transité avant de commettre leurs crimes. Son ADN a également été retrouvé dans d'autres planques des terroristes.


Mohamed Belkaid et Najim Laachraoui liés dans le crime

Le soir du 13 novembre 2015 (attentats de Paris), Najim Laachraoui est à Bruxelles. Les analyses téléphoniques le prouvent et permettent d’établir que c’est lui et Mohamed Belkaid, l’homme mort lors de l'assaut à Forest, qui reçoivent un SMS sans équivoque depuis Paris: "Nous sommes partis, on commence…". Le destin de Najim Laachraoui est d’ailleurs intiment lié à celui de Mohamed Belkaid. Les deux terroristes sont ensemble quand Salah Abdeslam vient les recueillir à la frontière austro-hongroise le 9 septembre 2015. C’est d'ailleurs sous sa fausse identité de Soufiane Kayal que Najim Laachraoui est contrôlé à la frontière austro-hongroise en compagnie de Salah Abdelslam et Mohamed Belkaïd, alors qu'ils regagnaient l'Europe après un départ en Syrie en 2013. Le 17 novembre 2015, soit 4 jours après les attentats de Paris, Mohamed Belkaid et Najim Laachraoui sont également reconnus par les images de vidéo de surveillance d’une agence Western-Union à Bruxelles comme étant ceux qui envoient la somme de 750 euros à Hasna Aït Boucachen, la cousine d’Abdelhamid Abaaoud. L’argent a servi à trouver un logement à Abaaoud à Paris.


Un homme dans l'ombre

Récapitulons, l’ADN trouvé sur les ceintures à Paris, le SMS reçu, recueilli par Salah Abdeslam en voiture à la frontière austro-hongroise mais aussi à l’origine de l’envoi d’une importante somme d’argent pour les auteurs des attaques de Paris. Tout au long des attentats de Paris, le rôle de Najim Laachraoui est celui d’un homme en retrait, d’un homme qu’on informe, d’un homme qui dirige de loin. Un homme assez important pour ne pas aller au front jusqu’à ce 22 mars 2016. On informe Najim Laachraoui du début des attaques comme on informe un commandant au début d’une opération. Un comportement en retrait habituel pour le cerveau d'une attaque terroriste. Son importance lui conférant une place loin de la première ligne.


"Laachraoui n’était pas que l’artificier"
 

Une thèse que vient appuyer le spécialiste en terrorisme, Wassim Nasr. Egalement journaliste pour la chaine France 24, il explique sur I-Télé: "Laachraoui n’était pas que l’artificier. Il avait un rôle plus important. Laachraoui est le seul qui avait un rôle important dans les rangs de l’État islamique et qui est revenu en Europe. On est dans l’équivalence face à quelqu’un qui a au moins le rôle d’Abdelhamid Abaaoud voire plus important." La récente arrestation de Salah Abdeslam a très certainement accéléré les attentats de Bruxelles. La veille de la tragédie bruxelloise, le parquet fédéral avait émis un avis de recherche sur Najim Laachraoui en mentionnant que sous ce nom se cachait en réalité Soufiane Kayal. Cerné de toute part, Najim Laachraoui a senti le souffle des autorités dans son cou et a fini par se faire exploser à Zaventem.


 

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