Un groupe de personnes en séjour irrégulier participera dimanche à la course des 20 kilomètres de Bruxelles. Ils entendent ainsi briser le tabou qui entoure la question de la régularisation et s'attaquer à la violation de leurs droits.
"Beaucoup de choses sont dites sur nous. Nous serions illégaux et criminels, causerions des nuisances et serions en Belgique uniquement pour profiter du système social", a souligné le groupe de personnes sans-papiers, soutenu par l'ASBL Pigment. "Tout le monde parle de nous, mais jamais avec nous."
Les histoires respectives de fuite et de migration de ces femmes, hommes et enfants de tout âge, "aux niveaux d'études différents, aux ambitions, rêves et talents distincts", semblent "ne pas avoir d'importance", regrette le groupe. Ce dernier explique être souvent voire toujours réduit à des "illégaux" à travers l'œil médiatique et politique, et pointe la violation de leurs droits humains simplement en raison de l'absence d'une carte de séjour.
Dimanche, le groupe marchera aux 20 km de Bruxelles pour "sensibiliser aux droits des personnes en séjour irrégulier et briser le grand tabou de la régularisation." Il souhaite notamment mettre en lumière la complexité de leur réalité auprès du grand public.
"Non, je ne peux pas obtenir un permis de séjour sur base d'un contrat de travail, même si je peux exercer un métier en pénurie. Non, je ne peux pas obtenir de papiers si mes enfants sont nés ici. Non, je n'obtiendrai pas le droit de séjour même si je suis en Belgique depuis dix ans et que je suis bien intégré. En entendant parler de 'régularisation', tout le monde commence à hausser les sourcils, mais en l'absence de procédures de séjour qualitatives, seule la régularisation peut être la solution", conclut le groupe, qui appelle à un "vrai courage politique" en vue des prochaines élections.
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