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Des policiers bruxellois ont-ils complètement dérapé? Le témoignage d'un jeune Britannique

 
 

Elliot James Meredith, un Britannique âgé de 21 ans qui effectuait un stage à Bruxelles, compte déposer plainte pour des violences policières dont il affirme avoir fait l'objet durant la nuit de samedi à dimanche à Saint-Gilles. Le parquet de Bruxelles a pour sa part ouvert une enquête à l'encontre des policiers suspectés pour coups et blessures. La zone de police Midi (Saint-Gilles, Forest, Anderlecht) n'a pas souhaité faire de commentaire.

Selon ses dires, Elliot James Meredith se trouvait durant la nuit de samedi à dimanche en compagnie de cinq amis avec lesquels il venait de passer une soirée au domicile d'un collègue situé avenue Brugmann. A leur sortie de l'immeuble, deux policiers leur ont demandé ce qui se passait dans l'appartement où avait lieu la fête et qui en était le locataire. Un des jeunes leur a fourni les informations tandis que le reste du groupe s'est rendu vers 02h45 dans un snack.


"J'ai été violemment arrêté et frappé en plein visage"

"Nous étions en train de commander à manger dans ce snack quand trois policiers y sont entrés et, sans un mot d'explication, ont collé un de mes amis à terre et lui ont frappé la tête contre le sol avant de le menotter. Ils ont ensuite menotté un autre de mes amis et les ont emmenés tous deux dans leur véhicule. Moi-même et le reste du groupe avons demandé aux policiers ce qu'il se passait et pourquoi nos amis étaient emmenés. L'un d'entre nous avait filmé l'incident et un des agents s'est emparé de son gsm puis a effacé la vidéo. Lorsque j'ai à nouveau tenté d'avoir des explications auprès des agents, j'ai été violemment arrêté et frappé en plein visage. Un autre policier s'est également agenouillé de tout son poids sur mon crâne", indique Elliot James Meredith.

"Menotté, j'ai ensuite été emmené dans un véhicule de police sans que personne ne m'explique pourquoi j'étais arrêté et brutalisé de la sorte. Durant le trajet jusqu'à un commissariat de Saint-Gilles, un policier m'a frappé régulièrement dans les côtes et au visage. Au commissariat, j'ai été mis dans une cellule où cinq policiers m'ont frappé tour à tour au visage. J'ai pensé qu'ils allaient me tuer et les ai suppliés d'arrêter mais ils ont continué à me rouer de coups pendant plusieurs minutes. Ils m'ont ensuite ôté les menottes et m'ont incité à me battre avec un agent, ce que j'ai refusé, poursuit-il.


"Je devais répondre: 'je suis une petite fille'"

"J'ai ensuite été emmené à l'hôpital Molière et durant le trajet, le policier assis derrière moi m'appuyait la nuque contre la fenêtre au point de me faire suffoquer. A un autre agent, je devais répondre 'je suis une petite fille' quand il me demandait qui j'étais. A un moment donné, je leur ai demandé s'ils essayaient de me tuer et l'un des agents a répondu que oui. Arrivés à l'hôpital, les policiers ont radicalement changé de comportement et étaient calmes. J'ai été examiné par des médecins dont un m'a demandé si je souhaitais porter plainte mais comme j'étais toujours entouré des policiers qui m'avaient tabassé et que j'avais peur qu'ils recommencent, j'ai fais un signe de refus de la tête. Durant le trajet du retour vers le commissariat, ils ont recommencé leurs tortures", explique-t-il encore.

Au commissariat, le jeune homme explique encore avoir dû s'agenouiller face à cinq policiers, dont le supérieur lui aurait ordonné de dire dans sa déclaration qu'il avait poussé un agent et que s'il acceptait de faire, les agents cesseraient de le frapper. De retour en cellule, Elliot James Meredith indique encore avoir entendu l'un de ses amis arrêté être violenté. "Il s'agit d'une affaire révoltante qui fait penser aux sévices infligés par des policiers des chemins de fer sur des sans-abris à la gare du Midi", a indiqué Me Zouhaier Chihaoui, l'avocat d'Elliot James Meredith, qui travaille actuellement sur la plainte de son client et la déposera très prochainement. Contacté par Belga, son père a indiqué que les deux amis de son fils interpellés comptaient également déposer plainte.


 

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