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Aéroport de Bruxelles: réouverture possible au plus tôt demain matin

  • Attentats de Bruxelles: Brussels Airport pourrait-il réouvrir dès demain ?

  • Un accord est intervenu pour plus de sécurité à Brussels Airport

 
 
 

Après un accord vendredi sur de nouvelles mesures de sécurité, Bruxelles espère rouvrir son aéroport international dimanche, douze jours après les attentats meurtriers qui ont aussi eu de lourdes conséquences pour ce poumon de l'économie belge. Une conférence de presse à 15h concernant un redémarrage des vols à Brussels Airport.

Eurocontrol, l'organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne, a confirmé que les vols commerciaux au départ et vers Brussels Airport reprendront au plus tôt dimanche matin.

L'information figure dans une NOTAM (Notice to Airmen) publiée sur le site internet de l'organisation. "Aucun vol commercial de passagers au départ ou à destination de Brussels Airport n'aura lieu jusqu'au 2 avril à 23h59 UTC", indique la note, ce qui correspond au 3 avril à 01h59 heure belge.

Plusieurs sources avaient déjà laissé entendre qu'il était improbable que le trafic passager reprenne dès samedi.


Conférence de presse à 15h concernant un redémarrage des vols

Brussels Airport et la police fédérale organisent samedi à 15h00 une conférence de presse commune concernant un redémarrage partiel des vols passagers à l'aéroport de Bruxelles.


Accord sur le renforcement de la sécurité

Le ministère de l'Intérieur et les syndicats de la police aéroportuaire sont parvenus vendredi soir à un accord quant au renforcement de la sécurité à l'aéroport de Zaventem. Plusieurs dispositions du compromis doivent maintenant entrer en vigueur, ce qui prendra un certain temps. Les compagnies aériennes ont également besoin d'un délai pour reprendre leurs activités à Bruxelles-National.


Plus d'informations en cours de journée

De nouvelles informations pratiques pour les passagers concernant notamment l'accès aux terminaux et les vols opérés devraient être disponibles samedi.


"Techniquement prêt"

L'aéroport, dont le hall des départs a été dévasté par un double attentat-suicide, est depuis jeudi "techniquement prêt" pour accueillir de nouveau des voyageurs dans un bâtiment provisoire, à 20% de sa capacité normale d'absorption des enregistrements, selon son exploitant Brussels Airport.

L'ultime feu vert à la reprise partielle de l'activité à Zaventem devait désormais être donné à Brussels Airport par le gouvernement, vraisemblablement samedi.


Menace de grève de la part de la police

Les syndicats de police menaçaient de faire grève s'ils n'obtenaient des mesures de sécurité supplémentaires. Ils demandaient notamment un "contrôle systématique" des passagers et bagages avant l'entrée dans l'aéroport.

Selon Vincent Gilles, responsable du syndicat SLFP-Police, ils ont eu gain de cause à "90%", obtenant en tout cas que ces contrôles aient lieu avant le franchissement des douanes réservé aux seuls passagers qui embarquent.

La direction de l'aéroport refusait l'éventualité de contrôles avant l'accès au terminal, craignant la création de files d'attente vulnérables aux attaques terroristes à l'extérieur du bâtiment.


Réservations en berne 

Avec 260 entreprises intervenant dans ses murs, et 20.000 personnes qui y travaillent (tous ne sont pas au chômage technique depuis le 22 mars, selon Brussels Airport, qui ne donne pas de chiffre), l'aéroport de Bruxelles-Zaventem est l'un des principaux employeurs de Belgique. Il revendique le rang de "deuxième pôle de croissance économique" après le port d'Anvers, avec une contribution d'environ trois milliards d'euros au produit intérieur brut (PIB).

Et certains acteurs économiques commençaient à s'impatienter, reconnaît la porte-parole de Brussels Airport, Florence Muls. "On a eu des marques de soutien mais aussi des questions, par exemple des offices du tourisme, qui comptent sur nous pour rétablir la situation", dit-elle.


"La plus grande crise" de l'histoire de l'aéroport

Peu d'entreprises ont chiffré à ce stade leur manque à gagner hormis la compagnie aérienne Brussels Airlines (établie à Zaventem), qui l'évalue à cinq millions d'euros par jour. En dix jours c'est ainsi l'équivalent des bénéfices de 2015 (41,3 millions) qui s'est évaporé, "la plus grande crise" de son histoire.

Dans la région de Bruxelles, le taux d'occupation des hôtels a chuté de moitié depuis le 22 mars, selon un organisme professionnel. Entre la troisième semaine de mars (celle des attaques) et la dernière (tout juste écoulée), les réservations de transport pour de futurs séjours à Bruxelles ont également reculé de 50%, d'après l'office de tourisme de la capitale. "On est dans la même configuration qu'après les attentats de Paris", tempère son PDG Patrick Bontinck, soulignant que les touristes sont également moins nombreux en France, à Berlin ou à Londres, par "crainte" du terrorisme. Cette moindre fréquentation n'est pas uniquement liée à la fermeture de l'aéroport, "25-30%" seulement des visiteurs utilisant l'avion comme moyen de transport", selon lui.


La sécurité en tête des priorités

Mais pour les experts interrogés par l'AFP, peu importent les conséquences économiques, la fermeture prolongée du trafic voyageurs (celui du fret a repris dès la semaine dernière) démontre simplement que Brussels Airport a mis la sécurité en tête des priorités.

"Ils ne veulent pas agir dans la précipitation, se préparent forcément à l'éventualité d'un autre attentat et comment y répondre", souligne Anne-Marie Pellerin, consultante sur les questions de sécurité dans l'aérien.

L'aéroport a subi d'importants dégâts matériels et la reconstruction complète prendra des mois, selon David Bentley, autre analyste spécialisé. "Souvenez-vous de la toiture effondrée à Paris-CDG (qui avait causé cinq morts en 2004, dans un terminal flambant neuf, NDLR), ils veulent être à 100% sûrs que quelque chose comme ça ne puisse pas survenir."


 

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