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Fatoumata Sidibé a été femme de ménage pour payer ses études: "Nous étions que des femmes étrangères, nous étions invisibles"

Fatoumata Sidibé a été femme de ménage pour payer ses études: "Nous étions que des femmes étrangères, nous étions invisibles"
© RTL INFO
 
 

Fatoumata Sidibé se raconte dans un livre intitulé La voix d’une rebelle. L'ancienne députée bruxelloise a présenté son ouvrage sur le plateau du RTL INFO avec Vous.

Dans son livre La voix d’une rebelle, Fatoumata Sidibé se définit comme "une femme, noire, de culture musulmane, féministe, laïque, militante contre le racisme, les discriminations, l’homophobie, l’antisémitisme et les intégrismes". Le fait d’être une rebelle vient de son parcours, explique la Bruxelloise sur le plateau du RTL INFO avec Vous. "Depuis toute petite, dans les rues de Bamako au Mali, j’étais rebelle, car j’étais révoltée contre les discriminations. J’ai une conscience très forte", raconte la femme née au Mali. Elle a été surnommée "poudre de piment" par sa mère à l’âge de 8 ans.

Lorsqu’elle était enfant, les femmes avaient peu de libertés au Mali, selon Fatoumata Sidibé. Cette dernière a très mal vécu son enfance à cause de cela. Elle n’a jamais supporté l’injustice. "J’ai toujours refusé qu’une partie de l’Humanité soit enfermée, qu’elle soit muselée : J’étais vraiment révoltée, ajoute-t-elle. "Je me disais qu’un autre monde était possible pour les femmes", confie-t-elle. Elle a quitté le Mali pour la Belgique au début des années 80.

"C’était un travail très dur"

Arrivée à Bruxelles, Fatoumata Sidibé a enchaîné les études tout en travaillant comme femme de ménage dans plusieurs familles. "C’était un travail très dur, mais c’était une chance d’avoir un travail qui me permettait de payer mes études", précise-t-elle.

Une période qui l’a marquée, car il n'y avait que des femmes étrangères qui travaillaient dans ce secteur. "Nous étions invisibles et nous partions quand les autres venaient et on longeait les murs. Encore aujourd’hui ces métiers très difficiles sont portés par des femmes et souvent d’origines étrangères", constate-t-elle.

Ni putes ni soumises

En 2006, c’est le début de son engagement féministe. Elle a co-fondé et présidé le comité belge de l’association "Ni putes ni soumises". "Le mot pute est le mot qui revient le plus souvent quand on veut insulter une femme. Nous avions introduit et détourner ce mot pour dire que toutes les femmes qui sont libres et les cheveux au vent ne sont pas des putes", précise l’ancienne députée bruxelloise.


 

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