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Solennité et tension au Congrès pour la mise en accusation de Donald Trump

Solennité et tension au Congrès pour la mise en accusation de Donald Trump
La dirigeante démocrate Nancy Pelosi arrive au Congrès le 18 décembre 2019 Saul LOEB
 
 

Les quelque 400 élus de la Chambre des représentants américaine se sont réunis mercredi dans un climat tendu et solennel, certains admettant volontiers leur "nervosité" à l'heure du vote historique sur la mise en accusation de Donald Trump.

"J'étais nerveuse, bien sûr", confie la parlementaire démocrate Diana DeGette qui préside, maillet à la main, la séance chargée de déterminer si le 45e président américain a commis un abus de pouvoir et fait entrave aux travail du Congrès.

"C'est une grande responsabilité, c'est très sérieux et je crois que les parlementaires pensent la même chose", dit-elle à l'AFP.

La journée est historique. Donald Trump va devenir le troisième président mis en accusation au Congrès.

Avec Mme DeGette, c'est la première fois que le débat est présidé par les démocrates. Les représentants du peuple américain exercent le plus haut pouvoir que leur octroie la Constitution, outre celui d'envoyer des soldats à la guerre.

Les élus républicains, minoritaires, ont bien essayé de retarder l'ouverture de la séance, en levant sans succès plusieurs objections. Le vote était prévu dans la soirée, au terme d'une journée emplie de solennité et d'une tension palpable.

L'avant-débat montre pourtant des signes de normalité et de cordialité entre les deux camps. Le démocrate Al Green, qui a le premier demandé la mise en accusation de M. Trump en 2017, se tient aux côtés des élus républicains lors de la prestation de serment.

Le républicain Dan Crenshaw, un ancien militaire blessé en Afghanistan, se fait un point d'honneur à serrer la mains de ses collègues démocrates.

Le révérend Patrick Conroy, qui conduit la prière, demande à Dieu de donner aux élus "sagesse et discernement" pour remplir leur devoir.

- Silences et éclats de voix -

Les parlementaires se succèdent au pupitre pour un commentaire d'une à deux minutes et les déclarations deviennent plus agressives, rythmées par les rappels à l'ordre de Mme DeGette.

Un silence pesant se fait quand un huissier récite la résolution 755 qui "détermine que Donald John Trump, président des Etats-Unis, est mis en accusation pour crimes et délits majeurs".

Nancy Pelosi, la dirigeante démocrate au Congrès qui a lancé fin septembre l'enquête parlementaire en vue de la destitution du président, assure que le milliardaire républicain est "une menace constante" pour "la sécurité nationale".

"Les actes irresponsables du président ont rendu sa mise en accusation nécessaire, il ne nous a pas donné d'autre choix", dit-elle, vêtue d'un sobre ensemble noir.

Mais les esprits s'échauffent. "Il n'y a aucune preuve, aucune", lance Debbie Lesko. D'autres républicains dénoncent, comme ils le font depuis trois mois, "de la pure politique partisane", une procédure "bidon" qui fait honte à l'Assemblée.

Barry Loudermilk évoque Ponce Pilate qui a "accordé plus de droits à Jésus que les démocrates au président".

Au fond de l'hémicycle, Justin Amash entame une discussion avec Alexandria Ocasio-Cortez, qui incarne l'aile gauche du parti démocrate. Seul élu indépendant de la Chambre, il a quitté le parti républicain après avoir appelé à la destitution de Donald Trump.

Malgré les éclats de voix, le démocrate Gerry Connelly assure que les parlementaires "comprennent la solennité du moment". Il regrette pourtant que ses collègues républicains n'aient "rien vu, rien entendu quand il s'agit de ce président".


 

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