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Pourquoi les tensions entre l’Iran et les États-Unis fragilisent-elles la lutte contre l’État islamique?

Pourquoi les tensions entre l’Iran et les États-Unis fragilisent-elles la lutte contre l’État islamique?
© Image Belga
 
 

Le président américain Donald Trump a joué mercredi la carte de l'apaisement après des tirs de missiles iraniens sur des bases abritant des soldats américains en Irak, se félicitant que Téhéran "semble reculer" et se disant prêt à la paix.

Dans la mardi à mercredi, 22 missiles ont été tirés depuis l'Iran contre des bases américaines en Irak. Ces derniers ont été condamnés par l'OTAN et le Canada. 

Suite à cela, Donald Trump a évoqué de nouvelles sanctions économiques contre l'Iran, mais pas de représailles militaires. "Téhéran semble reculer", s'est félicité Donald Trump qui a sous entendu qu'il n'y aurait plus d'escalade. Le président américain a assuré avoir "rétabli un certain niveau de dissuasion" ajoutant que les Etats-Unis étaient "prêts à la paix" avec ceux qui la voulaient.

La tension reste malgré tout très vive entre les deux pays. Mercredi soir, deux roquettes se sont abattues sur la Zone verte de Bagdad, où se trouve l'ambassade américaine. Troisième attaque du genre après qu'un drone américain a tué vendredi le général iranien Qassem Soleimani dans la capitale irakienne.

Une question se pose ce matin. Les tensions entre l'Iran et les Etats-Unis font-elles le jeu du groupe terroriste 'Etat islamique'?

Les Etats-Unis, structurants de la lutte contre l'Etat islamique

"Oui" à en croire les experts. La coalition internationale contre le groupe djiadiste présente en Irak se fissure. L'Allemagne et le Canada ont annoncé qu'ils retiraient leurs troupes. Et les Etats-Unis eux-mêmes pourraient passer en mode mineur. Dans ce cas, c'est le groupe 'Etat islamique' qui en profiterait. 

Joseph Henrotin, rédacteur en chef de 'Défense et Sécurité Internationale' nous livre quelques explications. "Les menaces irakiennes sont telles que le Commandement de l'opération de lutte contre l'Etat islamique annonçait que les forces allaient se replier sur leurs bases de manière à se protéger. Et de facto, pendant que ces forces se replient sur elles-mêmes et passent en mode défensif, elles ne sont plus capables de se focaliser sur la lutte contre l'Etat islamique", nous indique-t-il.

Si la volonté des Etats-Unis de quitter progressivement le Proche Orient se réalise, Daesh aura les mains libres. Car sans les USA, impossible pour les forces locales de remplir le même rôle. "Les Etats-Unis restent structurants de la lutte contre l'Etat islamique. Il est clair que l'évolution de la situation telle qu'on la voit aujourd'hui et en particulier si les Américains partent sera tout bénéfice pour les djihadistes", précise Joseph Henrotin.


 

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