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Musée juif: la défense du co-accusé de Nemmouche plaide son acquittement

Musée juif: la défense du co-accusé de Nemmouche plaide son acquittement
Croquis d'audience de Nacer Bendrer, le 10 janvier 2019 à BruxellesBENOIT PEYRUCQ
 
 

Les avocats de Nacer Bendrer, co-accusé de Mehdi Nemmouche au procès de la tuerie du Musée juif de Bruxelles, ont demandé vendredi son acquittement, faute de "preuve matérielle" de son implication.

"Il n'a pas fourni les armes, la preuve ne vous a pas été apportée. En l'absence de preuve matérielle (...), vous acquitterez Nacer Bendrer", a lancé Me Julien Blot à l'adresse du jury.

"On sent l'énorme embarras de l'accusation concernant le cas Bendrer (...) On vous vend un scénario bancal comme étant un scénario possible", a fait valoir de son côté Me Gilles Vanderbeck dans sa plaidoirie.

Aux yeux de l'accusation, Bendrer, délinquant marseillais de 30 ans, ancien compagnon de détention de Nemmouche à Salon-de-Provence (sud de la France), est l'homme qui lui a fourni les armes utilisées pour le quadruple assassinat commis le 24 mai 2014.

L'intéressé a toujours nié, tout comme il a vivement contesté s'être radicalisé en prison aux côtés de Nemmouche.

Plusieurs surveillants de la prison de Salon ont d'ailleurs dit à la barre des témoins ne pas se souvenir d'un quelconque signe de radicalisation ou d'un problème de discipline avec Nacer Bendrer.

Au cours du procès, ce dernier a reconnu que Mehdi Nemmouche, à l'époque tout juste de retour de Syrie, lui avait demandé de lui fournir une Kalachnikov, lors de sa venue dans la capitale belge début avril 2014, quelques semaines avant l'attaque.

Mais le Marseillais n'aurait jamais donné suite. Même lorsque Nemmouche est à son tour venu pour le rencontrer à Marseille, où il a passé cinq jours du 24 au 29 avril 2014, comme l'a démontré l'enquête.

Selon Mes Blot et Vanderbeck, Mehdi Nemmouche, qui fut détenu pendant cinq ans dans différentes prisons du sud (2007-2012), avait d'autres possibilités pour s'approvisionner en armes que le recours à Bendrer.

La preuve: quand il arrive à Marseille, "il appelle (Mounir) Attallah", a souligné Me Blot, en référence à un ancien inculpé du dossier ayant, lui, bénéficié d'un non-lieu.

"Mais tout ça, ça n'intéresse pas les enquêteurs! Les armes, c'est Bendrer!", a ironisé le conseil.

Lors du procès, Nacer Bendrer, élevé dans une cité HLM dans une famille d'origine algérienne, a été décrit par un policier français comme "rompu aux codes de la criminalité", "un beau bandit, comme on dit dans le jargon".

Il lui est notamment reproché d'avoir menti dans un premier temps sur l'objet de son séjour à Bruxelles du 10 au 12 avril 2014.

"Ses mensonges sur ce déplacement, son stock d'armes chez lui, le fait qu'il soit au cœur de la +téléphonie de guerre+ utilisée par Mehdi Nemmouche (avec des changements incessants de cartes SIM, ndlr) (...), cela nous convainc du rôle central de Nacer Bendrer", avait affirmé le policier français en témoignant à l'audience le 24 janvier.

Six jours après la tuerie, le 30 mai 2014, Nemmouche avait été arrêté à Marseille en possession des armes utilisées, un revolver et un fusil d'assaut de type Kalachnikov.

Pour les deux procureurs, Bendrer, interpellé lui en décembre 2014, n'est pas "co-auteur" des "assassinats terroristes" du musée juif. Mais il doit être condamné comme "complice". Le verdict doit être prononcé jeudi prochain.

En septembre 2018, Bendrer a été condamné en France à cinq ans de prison pour une tentative d'extorsion de fonds dans le milieu marseillais du narcobanditisme. Il a fait appel.


 

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